Mini Q&A : Fabienne Blum

Qu’est-ce qui t’a décidée à participer à l’initiative Citizen4Science ?

Une bonne dose d’autopersuasion puisque je suis à l’origine du projet Citizen4Science.
Dès janvier 2020, je suis intervenue sur Twitter pour défendre la science et la santé publique et lutter contre la désinformation, prenant à cœur également de défendre la parole de scientifiques harcelés sur le réseau. Tout cela sous le pseudo @zenutopia1. Très impliquée et en prise directe avec les désinformateurs, j’ai vu l’organisation de l’infodémie se mettre en place à l’occasion de la crise sanitaire, le populisme scientifique faire son nid, les politiques et même des scientifiques surfer sur cette vague et le complotisme s’installer, et pas uniquement chez ceux étiquetés « complotistes ». À cette occasion, j’ai rencontré d’autres citoyens, scientifiques ou non, engagés dans la cause que je défendais. En juillet 2020 j’ai  importé  le tag #StandWithScience qui émergeait aux USA pour usage sur Twitter France espérant ainsi rallier au combat de préservation de la science et des scientifiques. À l’arrivée, c’est devenu un hashtag d’usage principalement français.
Fin septembre 2020, lors d’un échange avec d’autres scientifiques et citoyens où nous discutions de l’isolement individuel face à la désinformation et au cyberharcèlement, une scientifique particulièrement ciblée par le harcèlement a lancé les mots et l’idée : « être acteur de la société où l’on veut vivre » et « collectif citoyen », ce qui a résonné immédiatement en moi comme ce que j’essayais de faire de façon informelle dans les mois précédents. J’ai pris l’initiative dans la foulée de réfléchir à ce projet d’association pour avoir plus de poids et faire entendre notre voix. L’ambition était donc de « casser » le standard local de collectifs et sociétés de scientifiques et médecins, les « sachants », experts qui parlent aux citoyens, pour lancer plutôt un mouvement de citoyens engagés qui s’approprient le sujet, la science étant le bien de chacun et de l’humanité.
Après avoir dressé le fil directeur de l’initiative, j’ai réuni quelques personnes pour la fondation qui reflèteraient les principes directeurs d’inclusion et de diversité : diversité des parcours et activités avec mix académique/privé-industrie, pros de santé/scientifiques, et des personnalités différentes et complémentaires.

Quelle est ta formation ?

Je voulais travailler dans la recherche et le développement de médicaments innovants, je me suis logiquement orientée vers un doctorat de pharmacie. ma thèse est dans le domaine de la pharmacologie des psychotropes que j’ai complété par un spécialisation en psychopharmacologie clinique.
J’y ai ajouté un master de droit de la santé, la double formation étant nécessaire pour certaines activités technico-réglementaires de la R&D pharmaceutique comme les Affaires réglementaires ou la Propriété intellectuelle. J’ai également un DU d’orthopédie qui m’a été utile pour développer une gamme d’orthèses et pour mon activité officinale, avec regain d’activité passionnante en automne en tant que spécialiste en mycologie officinale au service des cueilleurs de champignons. J’ai aussi effectué un cursus ESSEC IMD Santé en Risk Management. La gestion des risques est un sujet qui me tient à cœur et une problématique d’actualité dans la gestion de la crise sanitaire.

Et ton parcours professionnel ?

J’ai des expériences professionnelles très variées, dont 15 ans dans l’industrie pharmaceutique en recherche clinique opérationnelle, puis mise en place et gestion de départements de bonnes pratiques cliniques & méthodes, audit et assurance qualité, ainsi qu’achats et partenariats stratégiques R&D pour différents laboratoires en Europe et aux États-Unis où j’ai travaillé au siège d’un leader mondial de (la méchante) BigPharma. En tant que professionnel de santé, j’ai exercé à l’officine (pharmacie de ville) comme pharmacien assistant et pharmacien remplaçant le titulaire. J’ai également été conseil dans un cabinet de propriété intellectuelle (brevets pharmaceutiques) . Plus loin du monde de la santé, j’ai « sévi » dans la finance, dans l’externalisation de services pour des société de gestion de fonds, le courtage d’assurance et les transactions immobilières.
Enfin, je fais de la traduction à titre professionnel dans les domaines de la recherche médico-pharmaceutique, des affaires réglementaires et de la propriété intellectuelle depuis près de 15 ans, ainsi que des expertises en la matière à titre de conseil.
Le fil conducteur s’il faut en trouver tout au long de ces chemins professionnels : des univers très techniques et/ou très réglementés.

Tu travailles dans quel domaine aujourd’hui ?

Mon activité est la communication éditoriale, d’une part au sein de rédactions presse (dont celle de Citizen4Science) comme journaliste pour le site d’actualité Science infuse, ainsi que prestataire de services éditoriaux.
Je précise que je n’interviens plus sur les réseaux sociaux à titre personnel ou professionnel depuis mi 2022.

contact via la Rédaction de Science infuse : redaction@citizen4science.org