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Cinéma : « Heureux Gagnants » : c’est le film le gros lot !

Ce n’est pas dû au hasard : cette comédie noire en saynètes trépidantes surprend et divertit par son traitement original et acide du gain au Loto et une distribution à la hauteur

Le sujet n’est pas souvent traité au cinéma, mais on pense quand même à la série de films « Les Tuche » d’Olivier Baroux ; peut-être de peur de refaire dans le kitsch ou de ramener nos pensées aux visionnages de publicités de La Française des jeux, regardées du coin de l’œil à la télévision au fond du canapé en attendant un bon film. Maxime Govare et Romain Choay doivent être joueurs, ils ont « tenté leur chance » comme sujet cinématographique à renouveler. Et ils ont gagné. Tout cela n’est évidemment pas le fruit du hasard mais d’une inspiration et d’un travail réussis.

Le pitch commence avec un message de santé publique comme sur les paquets de cigarettes : « Une chance sur 19 millions. Plus de probabilités d’être frappé par une météorite que de gagner au Loto. Pour nos heureux gagnants, le rêve va rapidement se transformer en cauchemar« . Nous voilà prévenus, on peut profiter du film la conscience tranquille.

Quatre histoires vont venir nous dresser des tableaux de l’aventure de joueurs au Loto, des personnages tous issus de milieux variés et emportés dans des situations totalement différentes. Leurs points communs : l’appât du gain autour d’un ticket de gros lot au Lot, générant un séisme dans leur vie.

Chacune des quatre histoires qui sont présentées successivement aborde un style différent de la comédie : la course chronométrée angoissante, le couple et la manipulation psychologique, une équipée de risque-tout, des petits arrangements entre amis. Le point commun : des aventures trépidantes, des situations cocasses, de l’humour noir mais aussi du comique de bon niveau.

Alors, heureux et gagnants, vraiment ? Telles sont les deux questions. Des situations au départ crédibles qui virent à l’invraisemblable, sans oublier les questionnements sur les motivations et les pulsions humaines, nos propres démons, avec beaucoup d’ironie (du sort).

Le rythme est soutenu, on en s’ennuie pas avec des scénarios qui nous emmènent dans des surprises, et on rit beaucoup. Les acteurs sont excellents avec une palme à Anouk Grinberg qui maîtrise très bien son art du comique qui infuse dans la gravité.

Pour les fans des années 80, « Quand la musique est bonne » de Jean-Jacques Goldman nous est servi en introduction et en final de la bande sonore, avec en plat de résistance « Le chanteur » de Daniel Balavoine, et d’un bout à l’autre ce sera : Que la comédie est bonne. Alors, envie de vous offrir un ticket gagnant à tous les coups ? Prenez votre billet pour Heureux Gagnants.

Heureux Gagnants de Maxime Govare et Romain Choay, avec Fabrice Eboué, Audrey Lamy, Anouk Grinberg, Pauline Clément, Victor Meutelet – durée 1h43. Sortie : 13/03/2024

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