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Cinéma : « Les Trois Mousquetaires : Milady » : une adaptation du roman d’Alexandre encore plus haletante et esthétique que le premier volet

Second essai transformé ! la première partie était une réussite. La deuxième récidive, en mieux encore à tous points de vue. Récit d’un visionnage avant-première qui sera dans les salles mercredi

Se renouveler dans une nouvelle adaptation cinématographique du classique et incontournable roman d’Alexandre Dumas, Les Trois Mousquetaires, n’est pas une tâche aisée au XXIe siècle. Dans la première partie de sa saga, Martin Bourboulon avait gagné ce pari, avec un film classique servi par une très belle distribution. Cette bonne impression donnait envie de voir la suite qui met en avant la mystérieuse Milady de Winter, un agent au service du cardinal de Richelieu, au cœur du complot pour renverser le roi de France.
Vu en avant-première ce dimanche, on s’attendait à passer un bon moment, dans la parfaite continuité du premier volet, compte tenu que les 2 films ont été tournés dans la continuité. En effet le réalisateur a révélé que ce diptyque était en fait « un gros film de 4 heures« . D’ailleurs le volet 1, « D’Artagnan », est sortie un peu plus tôt cette année, en avril. Et bien en réalité, les deux dernières heures, c’est encore mieux. Et c’est une bonne surprise. Comme une « réalité augmentée » par rapport au premier film : encore plus de rythme, de suspens, de cascades d’images somptueuses. Et un versant psychologique axé sur la personnalité du personnage joué par Eva Green, qui devient central.

Esthétique Saint-Malo en 1627, rythme effréné, scènes de combats dans la peau des héros

Les images et la lumière sont très beaux tout au long du film, on ressent un véritable travail sur l’image, encore plus marqué que lors du premier volet. On y retrouve à nouveau Paris médiévale et de magnifiques châteaux féodaux. La différence tient forcément au moins en partie à de nombreuses scènes à Saint-Malo, sur la plage et les remparts, ainsi que les falaises maritimes évoquant la côte anglaise.

Tout va très vite et on est embarqué dès la première minute. Contrairement au premier film dans lequel il fallait plus de travail narratif en premier lieu pour poser l’intrigue. Là, on démarre sur les chapeaux de roues et cela ne s’arrêtera jamais 2 heures durant.

Les scènes de bataille ne sont pas en reste. Pas de pléthore d’effets spéciaux, on mise plutôt sur la perspective et l’immersion du spectateur aux côtés des personnages. Caméras embarquées et en toute proximité des héros font la différence et nous emportent au cœur de l’action.

La complexité de l’énigmatique Milady de Winter

C’est le personnage central du film, sans pour autant voler la vedette à d’Artagnan, dont la psychologie est néanmoins beaucoup plus « plate ». Le film exploite au maximum le côté sombre d’un personnage complexe, et nous fait virevolter dans ses affres : tout à tour vengeresse, séductrice, émotive ou amoureuse, toujours sexy et athlétique, le personnage est foncièrement ambivalent, beaucoup plus que dans le livre d’Alexandre Dumas où elle est juste « la méchante ». Le film de Vincent Bourboulon nous livre quelque chose de plus dense, forgé sur un vécu de souffrances. Milady n’est-elle pas, prématurément, en quête d’émancipation du carcan dévolu aux femmes au 17e siècle ? Elle se fiche bien des conventions. Eva Green en tout cas apparaît dans le film comme un OVNI libéré de beaucoup de contraintes, une femme en quelque sorte moderne mais profondément seule. L’actrice sert parfaitement le personnage dans un rôle qui a dû lui demander en outre une bonne dose de préparation physique.

Une pléiade d’acteurs toujours à la hauteur

On ne change pas une équipe qui gagne, François Civil nous offre un D’Artagnan à l’enthousiasme et à la sensibilité communicatifs. Vincent Cassel sait nous partager l’émotion de ses moments difficiles, Romain Duris a une vraie prestance dans son personnage de mousquetaire. Mention spéciale pour Romain Garrel dans le rôle de Louis XIII, qui donne une sensibilité toute particulière et originale au roi de France.

Une vraie réussite pour un film à grand spectacle qui sait revisiter un grand classique de la littérature populaire. Une suite ? On en redemande, d’autant que le final laisse suggérer cette possibilité. Mais ceux qui connaissent le roman d’Alexandre Dumas en savent quelque chose.

Eva Green (Milady de Winter, Louis Garrel (Louis XIII), Romain Duris (Aramis) – Source : Pathé

« Les Trois mousquetaires : Milady », un film de Vincent Bourboulon, avec François Civil, Eva Green, Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï, Louis Garrel – Durée : 1h55 – Sortie : 13 décembre 2023

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