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Contre le vieillissement cérébral : résultats prometteurs par injection de liquide-céphalorachidien juvénile chez la souris

C’est une étude parue dans la prestigieuse revue Nature le 11 mai dernier.

L’auteur principal est Tony Wyss-Coreay du département de neurologie et sciences neurologiques de la Stanford University School of Medecine, Stanford aux États-Unis. Cela fait plus de 20 ans qu’il travaille sur le « rajeunissement cérérbral » avec son équipe.

Financement philanthropique

En préambule, notons que les travaux de Tony Wyss-Coray et son équipe à Stanford ont été largement subventionnés par la philanthropie, pour ses recherches sur la « résilience du cerveau » et l’étude de son déclin cognitif : que peut-on faire pour prévenir, retarder, ou inverser ce déclin ?

Avec le temps, le cerveau voit ses capacités décliner en ce qui concerne les fonctions cognitives usuelles. Il est également soumis à des risques croissants de développement de maladie neurodégénératives, comme les démences séniles, maladie d’Alzheimer, maladie de Parkinson,…

Ne pas négliger le LCR dans l’étude du vieillissement cérébral

On s’intéresse beaucoup aux mécanismes physiopatholgiques de l’organe neuronal lui-même, la matière qui constitue le cerveau lui-même, mais un élément clé est également le liquide céphalo-rachidien (LCR) dans lequel le cerveau baigne.
Son étude chez l’animal comme chez l’homme montre que sa composition change énormément au fil du temps et avec le vieillissement. C’est pourquoi les chercheurs ont eu l’idée d’ injecter par perfusion dans le cerveau de souris du « LCR juvénile », c’est-à-dire prélevé chez des souris jeunes.

Ce qui peut être bénéfique par injection dans le LCR est enthousiasmant, car il faut savoir que le cerveau est protégé par la barrière hémato-encéphalique, qui empêche l’accès de nombreux médicaments au cerveau (et aussi d’agents pathogènes bien heureusement, c’est son rôle).

Effets significatifs sur la mémoire

Les résultats montrent effectivement une amélioration de la composition du liquide lui-même mais surtout, des résultats comportementaux significatifs tels que l’amélioration de la mémoire des souris âgées ayant bénéficié de ces injections dans le cadre de l’expérimentation.

Dans quelle mesure ? Pour faire des comparaisons, tenant compte des correspondances d’âge souris-homme, les chercheurs considèrent que les souris qui avaient un âge équivalent à celui d’un humain de 65 ans, ont retrouvé des capacités de mémoire de celui d’un humain de 45 ans.

Faire perdurer les effets bénéfiques

On peut aussi s’interroger sur la durée des effets bénéfiques de ces injections puisque le LCR se régénère naturellement. L’effet n’est-il donc pas très transitoire, une fois le LCR juvénile éliminé ?
La durée de l’expérimentation était ici de quelques semaines. et les effets positifs ont perduré sur cette durée. Pour les auteurs, il est possible que l’effet soit prolongé au-delà, éventuellement en allant vers une étape d’induction par le cerveau lui-même de la production des cellules identifiées comme impliquées dans les processus d’amélioration de la mémoire.

L’enjeu clé de l’identification des facteurs impliqués

On le comprend cette phase expérimentale nécessite, pour aller plus loin, d’identifier les facteurs, substances ou cellules, qui sont impliqués dans cet effet d’amélioration de la mémoire, pour trouver éventuellement des moyens de stimuler le cerveau pour qu’il les fabrique lui-même, ou bien alternativement, pour envisager de les fabriquer synthétiquement afin de pouvoir les administrer comme un produit de « rajeunissement du cerveau ».

Les chercheurs ont identifié au moins un facteur qui semble être impliqué car en l’injectant aux souris, ils ont retrouvé les effets de l’injection de « LCR juvénile ». Ce composé peut être synthétisé.
De là, on peut se mettre à rêver de comprimés « anti-vieillissement cérébral » que l’on prendrait passé un certain âge ou en cas de problèmes de mémoire liés à l’âge. On en est loin, mais l’idée n’est pas du tout farfelue étant donné le résultats de ces recherches. Les chercheurs qui ont mené ces travaux chez l’animal sont plutôt optimistes quant à ces développements.

Élucider les mécanismes physiopathologiques

C’est le principe pour comprendre comment le vieillissement fonctionne mais aussi tous les troubles et maladies que l’on souhaite prendre en charge : déterminer quels sont les facteurs et substances en cause, comment ils agissent, pour savoir comment agir à la source.

Les travaux publiés dans Nature sont le fruit aussi de recherches dans les domaines moléculaires et génétiques qui ont permis d’identifier le facteur cité plus haut, la protéine Fgfl7. Pourquoi les auteurs pensent-ils pouvoir induire le cerveau à la produire ? C’est parce que les neurones (qui eux sont dans la matière interne du cerveau, pas le LCR) fabriquent ce facteur de croissance qui est nécessaire aux fonctionnement d’un type de cellules particulier : les oligodendrocytes.

Source : Wikipédia

Et quel est le rôle des oligodendrocytes ? Il est essentiel, il permet la myélinisation des axones en formant une gaine de myéline autour d’eux. C’est vital pour le fonctionnement des cellules neuronales.

L’espoir qui naît avec ces travaux : vivre avec son cerveau en bon état et aussi alerte que le jour de ses 20 ans, pour toute la vie !

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