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Monkeypox : foire au questions de l’OMS

Publiée initialement le 20 mai 2022 en anglais

Qu’est-ce que monkeypox ?

Le monkeypox ou variole du singe est une maladie causée par le virus monkeypox. Il s’agit d’une zoonose virale, ce qui signifie qu’elle peut se transmettre des animaux aux humains. Elle peut également se propager entre les personnes.

Où trouve-t-on habituellement le monkeypox ?

Le monkeypox se rencontre généralement en Afrique centrale et occidentale, où se trouvent des forêts tropicales humides et où vivent généralement des animaux susceptibles d’être porteurs du virus. Des personnes atteintes du monkeypox sont occasionnellement identifiées dans d’autres pays en dehors de l’Afrique centrale et occidentale, à la suite de voyages en provenance de régions où le monkeypox est endémique.

Quels sont les symptômes du monkeypox ?

Les symptômes du monkeypox comprennent généralement de la fièvre, des maux de tête intenses, des douleurs musculaires, des douleurs dorsales, une baisse d’énergie, des ganglions lymphatiques gonflés et une éruption cutanée ou des lésions.
L’éruption cutanée apparaît généralement un à trois jours après le début de la fièvre.
Les lésions peuvent être plates ou légèrement surélevées, remplies d’un liquide clair ou jaunâtre, et peuvent ensuite former des croûtes, sécher et tomber.
Le nombre de lésions sur une personne peut varier de quelques unes à plusieurs milliers. L’éruption a tendance à se concentrer sur le visage, la paume des mains et la plante des pieds. On peut également les trouver sur la bouche, les organes génitaux et les yeux.
Les symptômes durent généralement entre deux et quatre semaines et disparaissent d’eux-mêmes sans traitement.

Si vous pensez avoir des symptômes qui pourraient être ceux du monkeypox, demandez conseil à votre professionnel de santé. Informez-le si vous avez eu un contact étroit avec une personne atteinte de monkeypox, que ce soit de manière présumée ou confirmée.

Peut-on mourir du monkeypox ?

Dans la plupart des cas, les symptômes du monkeypox disparaissent d’eux-mêmes en quelques semaines, mais chez certaines personnes, ils peuvent entraîner des complications médicales, voire le décès. Les nouveau-nés, les enfants et les personnes atteintes de déficiences immunitaires sous-jacentes risquent de présenter des symptômes plus sévères et de mourir du monkeypox.

Les complications des cas graves de monkeypox comprennent infections cutanées, pneumonie, confusion et infections oculaires pouvant entraîner une perte de la vision. Ces derniers temps, environ 3 à 6 % des cas signalés ont entraîné la mort dans les pays endémiques, souvent chez des enfants ou des personnes atteintes d’autres problèmes de santé. Il est important de noter que ce chiffre peut être surestimé car la surveillance dans les pays endémiques est limitée.

Comment le monkeypox se propage-t-il de l’animal à l’homme ?

Le monkeypox peut se transmettre à l’homme lorsqu’il entre en contact physique avec un animal infecté. Les animaux hôtes sont les rongeurs et les primates. Le risque de contracter la variole du singe à partir d’animaux peut être réduit en évitant tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier ceux qui sont malades ou morts (notamment leur viande et leur sang). Dans les pays endémiques où les animaux sont porteurs du monkeypox, tout aliment contenant de la viande ou des parties d’animaux doit être soigneusement cuit avant d’être consommé.

Comment le monkeypox se propage-t-il d’une personne à l’autre ?

Les personnes atteintes de monkeypox sont infectieuses tant qu’elles présentent des symptômes (normalement entre deux et quatre semaines). On peut attraper la variole du singe par un contact physique étroit avec une personne qui présente des symptômes. L’éruption cutanée, les fluides corporels (tels que le liquide, le pus ou le sang des lésions cutanées) et les croûtes sont particulièrement infectieux. Les vêtements, la literie, les serviettes ou les objets tels que les ustensiles de cuisine ou les plats qui ont été contaminés par le virus lors d’un contact avec une personne infectée peuvent également infecter d’autres personnes.

Les ulcères, lésions ou plaies dans la bouche peuvent également être infectieux, ce qui signifie que le virus peut se propager par la salive. Les personnes qui sont en contact étroit avec une personne infectieuse, notamment les professionnels de santé, les membres de la famille et les partenaires sexuels, sont donc plus exposées au risque d’infection.

Le virus peut également se transmettre d’une personne enceinte au fœtus par le placenta, ou d’un parent infecté à son enfant pendant ou après la naissance, par contact cutané.

On ne sait pas si les personnes qui ne présentent pas de symptômes peuvent transmettre la maladie.

Qui est à risque de contracter le monkeypox ?

Toute personne ayant un contact physique étroit avec une personne présentant des symptômes de monkeypox ou avec un animal infecté est la plus exposée au risque d’infection. Les personnes qui ont été vaccinées contre la variole sont susceptibles de bénéficier d’une certaine protection contre l’infection par le monkeypox. Cependant, il est peu probable que les personnes plus jeunes aient été vaccinées contre la variole, car la vaccination contre la variole a cessé à travers le monde après que la variole soit devenue la première maladie humaine à être éradiquée en 1980. Même si les personnes qui ont été vaccinées contre la variole bénéficient d’une certaine protection contre le monkeypox, elles doivent également prendre des précautions pour se protéger et protéger les autres.

Les nouveau-nés, les enfants et les personnes atteintes d’immunosuppression sous-jacentes risquent de présenter des symptômes plus sévères et de mourir du monkeypox. Les travailleurs du milieu de la santé courent également un risque plus élevé en raison d’une exposition plus longue au virus.

Comment puis-je me protéger et protéger les autres du monkeypox ?

Vous pouvez réduire votre risque en limitant les contacts avec les personnes qui présentent une suspicion de monkeypox ou ont un monkeypox confirmé.

Si vous devez avoir un contact physique avec une personne atteinte du monkeypox parce que vous êtes soignant(e) ou que vous vivez ensemble, encouragez la personne infectée à s’auto-isoler et à couvrir toute lésion cutanée si elle le peut (par exemple, en portant des vêtements sur les éruptions). Lorsque vous êtes physiquement proche d’elle, elle doit porter un masque médical, surtout si elle tousse ou a des lésions dans la bouche. Vous devez également en porter un. Évitez autant que possible le contact peau à peau et utilisez des gants jetables si vous avez un contact direct avec les lésions. Portez un masque lorsque vous manipulez des vêtements ou de la literie si la personne ne peut pas le faire elle-même.

Nettoyez-vous régulièrement les mains avec de l’eau et du savon ou un produit de friction à base d’alcool, en particulier après avoir été en contact avec la personne infectée, ses vêtements, ses draps, ses serviettes et d’autres articles ou surfaces qu’elle a touchés ou qui auraient pu entrer en contact avec ses lésions ou ses sécrétions respiratoires (par exemple, ustensiles, vaisselle). Lavez les vêtements, les serviettes et les draps de lit ainsi que les ustensiles de cuisine de la personne à l’eau chaude et avec un détergent. Nettoyez et désinfectez toutes les surfaces contaminées et éliminez les déchets contaminés (comme les pansements) de manière appropriée.

Les enfants peuvent-ils attraper le monkeypox ?

Les enfants sont généralement plus enclins à présenter des symptômes sévèresque les adolescents et les adultes. Le virus peut également être transmis à un fœtus ou à un nouveau-né lors d’une naissance ou d’un contact physique précoce.

Que dois-je faire si je pense avoir attrapé le monkeypox ?

Si vous pensez avoir des symptômes ou si vous avez été en contact étroit avec une personne atteinte de monkeypox, contactez votre agent de santé pour obtenir des conseils, des analyses et des soins médicaux. Si possible, isolez-vous et évitez tout contact étroit avec d’autres personnes. Nettoyez-vous les mains régulièrement et prenez les mesures énumérées ci-dessus pour protéger les autres de l’infection. Votre soignant prélèvera un échantillon sur vous pour l’analyser afin que vous puissiez recevoir les soins appropriés.

Y a-t-il un vaccin contre le monkeypox ?

Il existe plusieurs vaccins disponibles pour la prévention de la variole qui offrent également une certaine protection contre le monkeypox. Un vaccin plus récent qui a été développé pour la variole (MVA-BN – également connu sous le nom d’Imvamune, Imvanex ou Jynneos) a été approuvé en 2019 pour la prévention du monkeypox et n’est pas encore largement disponible. L’OMS travaille avec le fabricant pour en améliorer l’accès. Les personnes qui ont été vaccinées contre la variole dans le passé auront également une certaine protection contre le monkeypox. Les premiers vaccins antivarioliques ne sont plus disponibles pour le grand public et il est peu probable que les personnes âgées de moins de 40 à 50 ans aient été vaccinées, car la vaccination contre la variole a pris fin en 1980 après que cette maladie soit devenue la première à être éradiquée. Certains personnels de laboratoire ou de santé peuvent avoir été vaccinés avec un vaccin antivariolique plus récent.

Y a-t-il un traitement pour le monkeypox ?

Les symptômes du monkeypox disparaissent souvent d’eux-mêmes sans qu’un traitement soit nécessaire. Il est important de prendre soin des éruptions en les laissant sécher si possible ou en les recouvrant d’un pansement humide pour protéger la zone si nécessaire. Évitez de toucher les plaies dans la bouche ou les yeux. Des rince-bouche et des collyres peuvent être utilisés à condition d’éviter les produits contenant de la cortisone. L’immunoglobuline anti-vaccine (VIG) peut être recommandée dans les cas sévères. Un antiviral développé pour traiter la variole (le técovirimat, commercialisé sous le nom de TPOXX) a également été approuvé dansle traitement du monkeypox en janvier 2022.

Où dans le monde existe-t-il actuellement un risque de monkeypox ?

Depuis 1970, des cas humains de monkeypox ont été signalés dans 11 pays africains : Bénin, Cameroun, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Gabon, Côte d’Ivoire, Liberia, Nigeria, République du Congo, Sierra Leone et Sud-Soudan.

Des cas surviennent occasionnellement dans les pays non endémiques. Ils sont généralement signalés chez des personnes ayant voyagé dans des pays endémiques. Un foyer a été causé par un contact avec des animaux qui avaient été infectés par d’autres petits mammifères importés.

En mai 2022, de multiples cas de monkeypox sont identifiés dans plusieurs pays non endémiques. Cette situation n’est pas habituelle par rapport aux schémas antérieurs de monkeypox. L’OMS collabore avec tous les pays touchés pour renforcer la surveillance et fournir des conseils sur la manière de stopper la propagation et de soigner les personnes infectées.

Que sait-on de l’épidémie de monkeypox identifiée dans plusieurs pays en mai 2022 ?

Plusieurs pays où le monkeypox n’est pas endémique ont signalé des cas en mai 2022. Au 19 mai 2022, des cas sont rapportés par plus de 10 pays dans des zones non endémiques. D’autres cas sont en cours d’investigation. Pour les dernières informations, voir ici.

À l’exception des cas sporadiquement rapportés chez des voyageurs en provenance de pays endémiques, les cas dans les zones non endémiques qui ne sont pas liés à des voyages en provenance de pays endémiques ne sont pas habituels. À l’heure actuelle (en mai 2022), il n’existe aucun lien clair entre les cas signalés et les voyages en provenance de pays endémiques, ni aucun lien avec des animaux infectés.

Nous comprenons que cette épidémie soit préoccupante pour beaucoup, en particulier pour les personnes dont des proches ont été touchés. Le plus important pour l’instant est de sensibiliser les personnes les plus exposées au risque d’infection par le monkeyox et de leur donner des conseils sur la manière de limiter la propagation entre les personnes. Il est également important que les agents de santé publique soient en mesure d’identifier et de soigner les patients. Il est essentiel que personne ne stigmatise les personnes touchées par cet événement. L’OMS s’efforce de soutenir les États Membres dans leurs activités de surveillance, de préparation et de réponse aux flambées épidémiques de monkeypox dans les pays touchés.

Des études sont en cours dans les pays touchés pour déterminer la source d’infection de chaque cas identifié, et les mesures à prendre pour fournir des soins médicaux et limiter la propagation.

Existe-t-il un risque d’épidémie de plus grande ampleur ?

Le monkeypox n’est généralement pas considéré comme très contagieux, car il nécessite un contact physique étroit avec une personne infectieuse (par exemple, peau contre peau) pour se propager entre les personnes. Le risque pour le grand public est faible. L’OMS réagit à cette flambée en lui accordant une priorité élevée afin d’éviter toute propagation ; depuis de nombreuses années, elle considère le monkeypox comme un agent pathogène prioritaire. Les cas que nous observons actuellement ne sont pas typiques des épidémies de monkeypox car aucun voyage en provenance de pays endémiques ou d’animaux exportés de ces pays n’a été signalé. Identifier le mode de propagation du virus et protéger davantage de personnes contre l’infection est une priorité pour l’OMS. La sensibilisation à cette nouvelle situation contribuera à stopper toute nouvelle transmission.

Le monkeypox est-il une infection sexuellement transmissible ?

Le monkeypox peut se transmettre d’une personne à l’autre par contact physique étroit, y compris par contact sexuel. On ignore actuellement si le monkeypox peut se transmettre par voie sexuelle (par exemple, par le sperme ou les fluides vaginaux), mais le contact direct de la peau avec les lésions pendant les activités sexuelles peut propager le virus.

Les éruptions cutanées liées à la variole du singe se retrouvent parfois sur les organes génitaux et dans la bouche, ce qui est susceptible de contribuer à la transmission lors de contacts sexuels. Le contact bouche à peau pourrait donc être à l’origine de la transmission lorsque des lésions cutanées ou buccales sont présentes.

Les éruptions du monkeypox peuvent ressembler à certaines maladies sexuellement transmissibles, notamment l’herpès et la syphilis. Cela pourrait expliquer pourquoi plusieurs des cas de l’épidémie actuelle ont été identifiés chez des hommes se faisant soigner dans des cliniques de santé sexuelle.

Le risque de contracter le monkeypox n’est pas limité aux personnes sexuellement actives ou aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toute personne ayant un contact physique étroit avec une personne infectieuse est à risque. Toute personne présentant des symptômes qui pourraient être ceux du monkeypox doit consulter immédiatement un professionnel de santé.

Les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes sont-ils à plus haut risque de contracter le monkeypox ?

La variole du singe se transmet d’une personne à l’autre par contact physique étroit. Le risque de monkeypox n’est pas limité aux personnes sexuellement actives ou aux hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Toute personne ayant un contact physique étroit avec une personne infectieuse est à risque. Toute personne présentant des symptômes qui pourraient être ceux du monkeypox doit consulter immédiatement un professionnel de santé. Cela inclut les personnes qui ont des liens avec les communautés où des cas ont été signalés.

Plusieurs des cas signalés dans des pays non endémiques ont été identifiés chez des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes. Ces cas ont été identifiés dans des cliniques de santé sexuelle. La raison pour laquelle nous entendons actuellement plus de rapports de cas de monkeypox dans les communautés d’hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes peut être due à un comportement positif de recherche de santé dans cette population. Les éruptions cutanées liées au monkeypox peuvent ressembler à certaines maladies sexuellement transmissibles, notamment l’herpès et la syphilis, ce qui pourrait expliquer pourquoi ces cas sont détectés dans les cliniques de santé sexuelle. Il est probable qu’au fur et à mesure que nous en apprendrons davantage, nous pourrons identifier des cas dans la communauté au sens large.

Quelle est la réponse de l’OMS aux messages stigmatisants qui circulent en ligne concernant le monkeypox ?

Nous avons vu des messages stigmatisant certains groupes de personnes autour de cette épidémie de monkeypox. Nous voulons qu’il soit très clair que c’est une mauvaise chose Tout d’abord, toute personne qui a un contact physique étroit, de quelque nature que ce soit, avec une personne atteinte de monkeypox est en danger, quels que soient son identité, ses activités, les personnes avec lesquelles elle choisit d’avoir des relations sexuelles ou tout autre facteur. Deuxièmement, il est inacceptable de stigmatiser les personnes en raison d’une maladie ou d’une affection. La stigmatisation ne peut qu’aggraver la situation et nous empêcher de mettre fin à cette épidémie aussi rapidement que possible. Nous devons tous nous serrer les coudes pour soutenir toute personne qui a été infectée ou qui aide à prendre soin des personnes malades. Nous savons comment arrêter cette maladie, et comment nous pouvons tous nous protéger et protéger les autres. La stigmatisation et la discrimination ne sont jamais acceptables, et elles ne le sont pas dans le cadre de cette épidémie. Nous sommes tous dans le même bateau.

Pourquoi appelle-ton cette maladie « monkeypox » ?

La maladie est appelée monkeypox ou variole du singe car elle a été identifiée pour la première fois en 1958 dans des colonies de singes élevés pour la recherche. Elle n’a été détectée chez l’homme qu’en 1970.

Traduit de la version originale anglaise par la Rédaction de Science infuse

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