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De la conquête du droit de vote à l’abstention en passant par les votes blanc, et nul et leur impact sur le scrutin

Le droit de vote, c’est une conquête pour la citoyenneté et la démocratie !

Un peu d’histoire :

1791 : suffrage censitaire indirect

La Constitution de 1791 instaure une monarchie institutionnelle, décidant de la souveraineté de la nation. Néanmoins, le droit de vote est restreint, dit censitaire : il faut être un homme de plus de 25 ans et payer un impôt indirect, le cens, égal à trois journée de travail pour être « citoyen de 1er degré » .
On distingue ainsi les « citoyens actifs » ayant le droit de vote, des « citoyens passifs ».

Il s’agit d’un vote indirect car les électeurs de 1er degré élisent des électeurs intermédiaires dits de 2nd degré. Dans cette logique il s’agit de citoyens plus actifs car aux revenus plus élevés, qui sont habilités élisent les députés à l’Assemblée nationale.

1799: suffrage universel limité réservé aux hommes

Tous les hommes de plus de 21 ans peuvent voter mais il faut avoir demeuré pendant au moins un an en France.
Le système est basé sur des « listes de confiance« .

  • les électeurs élisent 10 % d’entre eux figurant sur les listes de confiance communales
  • 10 % de ces derniers élisent des listes départementales
  • 10 % de ces derniers élisent des listes nationales

    Les sénateurs (nommés à vie !) choisissent les membres des Assemblées législatives.

    Pour ce qui est de l’exécutif, trois consuls sont désignés nommément directement dans la Constitution : c’est le Consultat, qui sera remplacé en 1804 par le Premier Empire.

1815 : retour du suffrage censitaire

Suite à la chute de l’Empire, c’est la Restauration qui rétablit le suffrage censitaire : on en revient au droit de vote uniquement pour les hommes d’au moins 30 ans payant un impôt d’au moins 300 francs.
Pour être éligible, il faut être un homme d’au moins 40 ans et payer au moins 1 000 francs d’impôts.

En 1820, la loi électorale donne un double droit de vote aux électeurs payant le plus d’impôts !

1848 : suffrage universel pour les hommes, vote à bulletin secret

Droit de vote pour tous les hommes à partir de 21 ans, droit d’être élu à partir de 25 ans.

Le vote devient secret.

1944 : suffrage universel et droit de vote aux femmes

C’est aux élections municipales du printemps 1945 que les femmes vont voter en France pour la première fois.

1974 : droit de vote à 18 ans

Il s’agit d’une décision du président Valéry Giscard-d’Estaing.

1992 : citoyenneté européenne

C’est le traité de Maastricht qui l’institue,

Voter est-il un droit ou une obligation ?

Les deux mon capitaine !

En France, le droit de vote est un droit. Chez nos voisins belges, ou en Grèce, c’est une obligation. L’obligation en Belgique, qui existe depuis 1893, aboutit à un taux de participation usuel de 90 %.

On pourrait néanmoins considérer qu’obligatoire ou non, le vote est un devoir civique. Quand on voit la conquête du droit de vote décrite plus haut, et le fait qu’à traves le monde, beaucoup de citoyens sont privés de droits civiques, cela peut faire réfléchir sur l’importance d’exercer ce « devoir » quand on a le privilège de pouvoir le faire.

Néanmoins, l’abstention est une réalité – le vote blanc ou nul aussi. Que traduisent ces différents cas de figure ?

Le sens de l’abstention

L’abstention, c’est ne pas participer à une élection (ou à un référendum). Par désintérêt ou par choix « politique ».

C’est une façon d’exprimer un désaccord, mais avec quoi ? le système électoral ou le choix de candidats ? Il faut demander aux abstentionnistes, toutefois on peut imaginer que ne pas aller voter est un mécontentement ou rejet du « système » électoral avant tout, car si le problème est celui du choix des candidates, il y a le vote blanc à disposition.


Un fort taux d’abstention, c’est-à-dire une participation faible, à tendance à mettre en quetion la légitimité du résultat d’une élection.

Le sens du vote blanc et du vote nul

D’abord, distinguons bien les deux :

Le vote nul (bulletin annoté ou non officiel, ou pas d’enveloppe), c’est un vote qui ne peut pas être pris en compte dans les résultats. L’intention ne peut pas toujours être comprise, c’est à dire qu’on ne peut préjuger que le vote s’avère nul par intention de l’électeur ou une erreur.

Le vote nul n’est pas comptabilisé dans les suffrages exprimés.

Le vote blanc (enveloppe vide ou bulletin vierge, est considéré comme l’expression d’un vote, et donc reconnu comme acte citoyen. On exprime ainsi qu’aucun des candidats n’est satisfaisant pour soi.

Le vote blanc est comptabilisé dans les suffrages exprimés.

Cette comptabilisation date de la loi du 21 février 2014, qui déclare que l’électeur s’est déplacé au bureau de vote et a donc participé et exprime une voix : le refus des candidats en lice.

Au fait : faut-il avoir une carte électorale pour voter ?

Vous trouverez des articles complet sur le sujet dans la presse ces jours- ci. Et bien la réponse est simple : NON

Une pièce d’identité suffit (carte d’identité, passeport, permis de conduire). Alors allez voter !

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