Assemblée NationaleCommission européenneÉconomieFranceGouvernementPhilosophiePolitiqueUnion européenne

Dette publique : L’agence de notation Standard & Poor dégrade la note souveraine de la France

C’est un coup dur pour le gouvernement à quelques jours des élections européennes. Les oppositions attaquent la gestion d’Emmanuel Macron, tenté par le déni de la situation


Le gouvernement, dans la tourmente après cette annonce, est montée au créneau dès l’annonce pour se défendre d’une note de S&P passée de AA à AA- assorti d’une vision d’avenir défavorable pour le pays selon l’agence qui considère que la dette publique devrait encore augmenter jusqu’à 112 % du PIB d’ici à l’année 2027.

La France historiquement sur la mauvaise pente

Déficit public ou dette publique, notre pays est pointé de longue date pour ses mauvaises performances. Globalement, dans l’Union européenne, la dette publique des États baisse depuis 2021, avec un regain en 2022 pour cause de pandémie. Le rôle de l’inflation n’est pas à négliger dans ce phénomène. Fin 2023, la dette publique moyenne dans l’UE était de moins de 82 % du PIB. Parmi les mauvaise élèves avec fort taux d’endettement, en trouve en haut du podium la Grèce (162 %), puis l’Italie et…. la France (111 % soit plus de 3 100 milliards d’euros) ) sur le 3e marche. Suivent l’Espagne et la Belgique.

Il faut ici rappeler les règles de l’UE dans le cadre du pacte de stabilité européen : les États-membres ne sont – normalement – pas autorisés à avoir un déficit supérieur à 3 % du PIB et une dette supérieur à 60 % du PIB. Il est prévu d’assouplir ces règles à l’avenir. En effet, les pays du sud de l’UE soit Espagne, Portugal, Italie, Grèce et France ont tous une dette publique dépassant la limite autorisée. Actuellement, la règle est suspendue par la Commission européenne étant donné les conflits actuels (Ukraine, Israël, normalement jusqu’à la fin de l’année 2024.

Le gouvernement tente de se défendre

Les ministres d’Emmanuel Macron ont vite réagi : c’est la faute à la crise, notamment la pandémie de Covid-19, qui ont entraîné des dépenses qui seraient donc exceptionnelles. Bruno Le Maire, ministre de l’économie l’affirme : ces dépenses ont sauvé l’économie, selon lui. Pourtant, la France ne fait pas exception face aux crises mondiales, et il semble que d’autres pays ont su protéger leurs finances publiques. Monsieur Le Maire ne change pas la stratégie ni l’objectif de revenir sous la barre des 3 % de déficit en 2027 malgré la prévision de S&P, tout en évoquant la perspective du plein emploi et de la réindustrialisation. Il a aussi assuré qu’il n’y aurait pas d’augmentation d’impôts en 2025.

Emmanuel Macron déclarait quant à lui il y a quelques jours : « Nous n’avons pas un problème de dépenses excessives, mais un problème de moindres recettes« . Une façon de présenter l’addition qui ne change rien au résultat.

Vives réaction des oppositions politiques, motions de censure

Valérie Pécresse (LR), présidente de la région Île-de-France, a été l’une des premières à réagir sur le réseau social X (anciennement Twitter) le 31 mai, en déclarant : « Je l’avais prédit. À force de dépenser sans se soucier de la dette qu’il lègue à nos enfants, voilà Emmanuel Macron rattrapé par les agences de notation. Ils ont cramé la caisse, et maintenant ? À quand le courage de la bonne gestion et une remise en ordre dans nos comptes ? »



Éric Ciotti (LR) a dénoncé une « gestion catastrophique » des finances publiques par Emmanuel Macron et Bruno Le Maire.

Marine Le Pen (RN) a critiqué une gestion « incompétente et arrogante » des finances publiques, se lamentant des graves difficultés engendrés pour le pays avec le cumul de records d’impôts, de déficits et de dettes.

Une motion de censure pour faire chuter le gouvernement de Gabriel Attal a été déposée par le groupe politique LFI, soutenue par la gauche et le RN qui a également déposé une motion de censure. Cela n’a pas suffi, la motion LFI ayant été rejetée aujourd’hui 3 juin. Celle du RN n’a pas rassemblé dans les autres partis, et Marine Le Pen a regretté le « sectarisme » des députés qui s’attachent à qui dépose plutôt que quoi.

Comme un dernier recours, Gabriel Attal a invoqué les Jeux Olympiques comme raison de ne pas générer un conflit à court terme et maintenir la paix sociale.

Science infuse est un service de presse en ligne agréé (n° 0324 x 94873) piloté par Citizen4Science, association à but non lucratif d’information et de médiation scientifique doté d’une Rédaction avec journalistes professionnels. Nous défendons farouchement notre indépendance. Nous existons grâce à vous, lecteurs. Pour nous soutenir, faites un don ponctuel ou mensuel.

Propulsé par HelloAsso

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
23 ⁄ 1 =