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La Cour des comptes dénonce le fiasco de l’application « Gérer mes biens immobilers » avec un coût de 1,3 milliard pour l’État

L’application est apparue en 2023 sur le site internet des impôts, avec des « conséquences financières très lourdes », selon le rapport publié le 23 janvier

Elon Musk était dans un état d’excitation intense lorsqu’il a pris la parole à l’investiture, à l’évidence véritablement galvanisé par la foule qui l’applaudissait. Il est arrivé sur scène les bras déjà en l’air et en mouvement répétitifs vigoureux, fléchis, les poings fermés. Il a commencé par un puissant « Yeeeesssss » au micro, tel un cri de Tarzan dans la jungle. Il avait à l’évidence énormément de tension à évacuer d’emblée. Jugez par vous-même avec cette vidéo de son discours complet, Son geste controversé, répété une seconde fois, a lieu à la fin de la première minute. Il consiste à frapper sa poitrine avant de tendre son bras.

« Les attaques ‘tout le monde est Hitler’ sont fatigantes » – Elon Musk

Les journalistes de CNN qui commentaient en direct l’événement on marqué la surprise en évoquant un geste peu « habituel ». Très vite, des internautes ont évoqué un geste de salut nazi, puis la polémique s’est enflammé avec les soutiens du patron de Tesla évoquant un « salut romain », les anti-Musk rétorquant la mauvaise foi face à la soi-disant évidence. Mais la mauvaise foi, c’était avant tout de faire abstraction des mots prononcés par Musk accompagnant son geste ? En effet il a bien dit qu’il s’agissait d’envoyer son cœur au public : « my heart goes out to you« .
Les détracteurs ayant réponse à tout, ils ont rétorqué qu’il s’agissait de la version officielle pour ne pas choquer mais que personne n’était dupe. Elon Musk, qui met en avant son discours polémique du 21 juin sur son propre réseau social, en l’ayant « épinglé », a démenti en marquant sa lassitude sur les interprétations de son geste : « Les attaques ‘tout le monde est Hitler’ sont fatigantes » a-t-il écrit sur X. Et de retweeter quelques exemples de personnalités qui font le même geste que lui, trouvées par des internautes le soutenant :

Ici la chanteuse Taylor Swift, soutien Démocrate officiel :

ou Alexandria Ocasio-Cortez, femme politique Démocrate

Celle-ci a d’ailleurs soutenu l’accusation envers Musk, s’attaquant sur le réseau social X à un média défendant le milliardaire dans cette affaire : « Clairement, vous défendez un salut Heil Hitler qui a été exécuté et répété [par Musk, NDLR] à des fins d’emphase et de clarté. Les gens peuvent officiellement cesser de vous écouter en tant que source d’information digne de confiance. Vous travaillez pour eux. Merci d’avoir été clair comme de l’eau de roche. »

« Analyse » des médias lacunaire

Les échanges entre clans polarisés sur les réseaux sociaux sont une constante, ils sont souvent stériles et basés sur l’excès et l’émotion. On peut donc raisonnablement espérer que les médias puissent couvrir les sujets polarisés avec un plus de recul et une analyse non partisane. Malheureusement, cela apparaît comme un vœu pieux. Comme l’on peut malheureusement s’y attendre, les médias français de mouvance gauche ont dénoncé le scandale d’un geste nazi non ambigu, y voyant une véritable provocation, faisant foi de l’inquiétante montée de l’extrême-droite et de l’antisémitisme. La preuve ? Elon Musk est libertarien, il soutient des partis d’extrême-droite comme celui de Giorgia Meloni, la première ministre italienne. Idem de la part de médias positionnés contre le complot, qui finalement font ce qu’ils reprochent à leur cible : évoquer ici un complot. Celui du geste nazi même si démenti, de la même façon qu’ils moquaient les complotistes qui voient des signes et messages cachés clairs mais non avoués de satanisme dans des cérémonies de Jeux Olympiques ou d’investiture d’Emmanuel Macron à Paris. Le pire que l’on a vu lors de notre revue de presse : l’article de média qui se fend d’une analyse auprès d’un expert de la politique américaine. Il apporte une sentence « experte » : Oui, Elon Musk a fait un geste nazi puisque des personnalités d’extrême-droite ont apprécié ce geste. CQFD nous explique-t-on.

Pour Elon Musk, ce traitement ne fait que participer de la chute des médias (« legacy media« ) : « Il est étonnant de voir à quel point les médias traditionnels ont essayé de m’éliminer pour avoir dit « je suis de tout cœur avec vous » et avoir déplacé ma main de mon cœur vers le public.
En fin de compte, cette tromperie ne sera qu’un clou de plus dans le cercueil des médias traditionnels. »

À l’appui, encore un exemple d’un geste identique d’une personnalité politique… Emmanuel Macron.

https://twitter.com/elonmusk/status/1882735686929011012

Manque d’esprit critique et biais cognitifs en pagaille

Si ces constats ne sont pas rassurants, et bien il reste toujours une discipline qui en sort gagnante : l’étude à base d’exemples des biais cognitifs, du manque d’esprit critique et de culture sur les réseaux sociaux et dans les médias. On aboutit à des discours caricaturaux et prévisibles. En gros, pour l’affaire du geste d’Elon Musk : si on est de gauche on voit un salut nazi, si on est de droite c’est un salut romain (ou pas de salut du tout). Du pur biais de confirmation qui consiste à croire à ce que l’on a envie de voir. À moins qu’il ne s’agisse évidemment de pur opportunisme politique. On a aussi ici le biais du faux dilemme : soit c’est le salut nazi, soit c’est le salut romain, preuve de l’enfermement dans un espèce de match de clans polarisés. On l’a vu, les médias s’enferment facilement dans cette polarisation, validant voire amplifiant cette approche binaire avec un traitement peu analytique. Parfois sous couvert d’appel à experts dont la sélection interroge au vu de leurs qualifications et/ou conclusions. Quant aux experts en lutte contre le complotisme qui adoptent les codes du complotisme, on peut s’interroger sur leur crédibilité.
Au final, Elon Musk voit-il son image affectée par cette polémique ? Pas sûr, car la diabolisation a parfois l’effet inverse de celui escompté, le plaçant en position de victime d’emballement politico-médiatique. Prendre du recul sur les événements, savoir argumenter et contextualiser et cela avec sérieux et rigueur, des valeurs en perdition ? Sur ces aspect, les réseaux sociaux, y compris celui d’Elon Musk, n’aident pas puisqu’ils valorisent l’instantanéité et l’émotion.

Image d’en-tête : captures de vidéos télévisées

Mise à jour : 24/01:2024 avec la réflexion d’Elon Musk du 23/01 relatif aux médias traditionnels

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