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Médicaments anti-rhume et nez bouché par voie orale : oubliez-les !

L’autorité sanitaire française a publié un communiqué au ton ferme le 22 octobre : les vasoconstricteur par voie orale sont fortement déconseillés en raison de leurs dangers avérés et de leur faible utilité

L’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicaments et des produits de santé) n’y va pas par quatre chemins et pour cela s’associe à l’Ordre national des pharmaciens, au Collège de la médecine générale , au Conseil national professionnel d’ORL et à plusieurs syndicats de pharmaciens d’officine pour ce communiqué publié conjointement. : la liste de 8 médicaments incriminés est ainsi publiée , dont le boîtes sont représentées sur l’image qui illustre cet article : Il s’agit d’Actifed Rhume, Actifed Rhume jour et nuit, Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine, Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine, Humex Rhume, Nurofen Rhume, Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine, Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine.

La pseudoéphédrine orale en cause

Qu’ont donc en commun tous ces médicaments ? le coupable est la pseudoéphédrine, un vasoconstricteur utilisé pour déboucher le nez. En réduisant le diamètre des vaisseaux, le médicament va lutter contre leur vasodilatation provoquée par le rhume qui fait gonfler les muqueuses et provoque un encombrement du nez.

On l’utilise sous forme de spray nasal, soumis à prescription médicale, ou sous forme de comprimés associée à un antalgique (paracétamol ou ibuprofène) et/ou un antihistaminique (anti-allergique). Dans ce dernier cas, la vente est libre et ce sont ces produits par voie orale qui sont mis en cause.

Les risques, même si faibles, ne sont pas anodins : infarctus du myocarde et accidents vasculaires cérébraux (AVC). Ils augmentent si ces prises de comprimés sont associés à la prise sous forme de pulvérisations nasales.

Réévaluation en cours dans l’Union européenne

Ces dangers ne sont pas nouveaux, ils sont connus et des actions de sensibilisation du public ont déjà eu lieu. Mais les professionnels du médicament et l’autorité sanitaire s’inquiètent de la persistance de cas pour des effets indésirables qui s’avèrent très graves quand ils surviennent.

L’ANSM est au front auprès de l’Agence européenne des médicament (EMA) de pour demander une réévaluation du rapport bénéfice/risque de ces médicaments en Europe au mois de février dernier. L’autorité sanitaire française espère la suspension voire le retrait des autorisations de mise sur le marché des médicaments concernés au niveau de l’Union européenne entière.

Soigner le rhume sans médicaments

L’ANSM rappelle que le rhume guérit spontanément en 7 à 10 jours, et que les soins consistent donc à prendre en charge les symptômes d’inconfort qu’il génère; et tout particulièrement le nez bouché. Un maître-mot : l’hydratation. Il faut boire suffisamment et humidifier la muqueuse nasale et pour cela, utiliser des solutions de lavage : le simple sérum physiologique ou des sprays d’eau de mer ou d’eau thermale. Il convient d’associer à cela le maintien d’une atmosphère suffisamment fraîche soit 18 à 20 °C au maximum, d’aérer les pièces et dormir avec la tête surélevée.

Depuis 3 ans, des brochures sont distribuées dans les pharmacies à destination du public, elle expose les effets indésirables graves mais parfois très graves des médicaments oraux contenant de la pseudoéphédrine, en voici un extrait :

Désormais, le message de l’autorité sanitaire et des professionnels du médicament est renforcé : oublions ces médicaments de confort sans véritable utilité en contrepartie d’une mise en danger évitable. La directrice de l’ANSM, Christelle Ratignier-Carbonneil, a résumé la problématique de façon choc sur France-Info hier :

« On ne risque un AVC pour un nez bouché ».

Toujours est-il que ces médicaments vont rester disponibles dans les rayons des pharmacies pendant la longue procédure de réévaluation initiée récemment par l’EMA.

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