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Climat : Lancement d’Overshoot, la commission sur la gouvernance des risques liés au dépassement climatique

Le préventif, ce sont les rapports GIEC, qui préviennent puis tirent la sonnette d’alarme. Le curatif, c’est en cas de dépassement des objectifs de limitation du réchauffement. Et là, c’est la grosse artillerie envoyée directement dans la stratosphère…

Le 17 mai dernier, un communiqué a annoncé le lancement de cet organisme, la « Climate Overshoot Commission« , groupe indépendant de « dirigeants internationaux qui visent à recommander une stratégie de réduction des risques climatiques en cas de dépassement temporaire des objectifs de limitation du réchauffement.

L’objectif, chacun le connaît : limiter le réchauffement global à moins de 2 °C et poursuivre les efforts pour le limiter à 1,5 °C. Le problème est que l’on se rapproche des seuils rapidement et que les experts s’accordent à penser qu’on risque d’avoir des dépassements, même s’ils sont temporaires.

La Commission prend acte que chaque dixième de degré de réchauffement et chaque décennie supplémentaire de dépassement a des conséquences sur l’écosystèmes, sur les populations. Chaque dixième de degré compte !

Comparatif des impacts de 5 dixièmes de degré entre l’objectif « ambitieux » de limitation à +1,5 °C de réchauffement et 2 °C.

Les membres d’Overshoot

Groupe indépendant formé de 16 personnes : 3 anciens présidents et 1 ancien premier ministre, 6 anciens ministres nationaux, hauts fonctionnaires internationaux, dirigeants de grandes organisations environnementales, expert en développement durable

« Nous devons commencer à explorer un ensemble plus large d’options pour atténuer les conséquences les plus graves et gérer la vie dans un monde plus chaud. » a déclaré Pascal Lamy (Forum de la paix de Paris) et co-présiddent d’Overshoot. Il précise que le but de recommander « une stratégie intégrée qui pourrait minimiser les dommages et les souffrances aux personnes et à la planète » en cas de dépassement.

Bien évidemment, cette commission s’appuiera fortement sur les experts du GIEC.

Le calendrier actuel prévoit la fourniture de recommandations pour les actions en cas de dépassement en novembre 2023.

Risque de dépassement du seuil +1, 5 °C estimé à 50 % sur 5 ans

« Il y a une chance sur deux pour que la température mondiale moyenne annuelle atteigne temporairement 1,5 °C au-dessus du niveau préindustriel pendant au moins une des cinq prochaines années, & la probabilité augmente avec le temps, selon l’Organisation météorologique mondiale. » explique Overshoot.

Des approches supplémentaires

L’approche adoptée pour atteindre l’objectif de limitation du réchauffement climatique est la réductions des émissions de gaz à effet de serre.

La Commission a pour but de proposer des approches supplémentaires, et en met en avant trois :

Premier moyen : l’adaptation renforcée

Il s’agit là d’utiliser d’optimiser les moyens existants ou émergents, et identifier les goulets d’étranglements, les limites de l’adaptation des moyens, la gouvernance, pour un meilleur usage des moyens existants

Deuxième moyen : éliminer l’excès de dioxyde de carbone (EEDC) de l’atmosphère

Des méthodes diversifiées naturelles et technologiques existent pour capturer l’excès de CO2 (dioxyde de carbone), qui est le plus important des gaz à effet de serre.

Il s’agirait ensuite de le stocker dans des réservoirs géologiques, terrestres ou océaniques, ou dans des produits.

Quelles sont les techniques pour l’EEDC ? boisement, reboisement à grande échelle, captage direct dans l’air et augmentation de l’alcalinité des océans, rien que ça !

L’EEDC est parfois appelée « technologies d’émissions négatives » ou « élimination des gaz à effet de serre ».

Pour le GIEC, on y viendra forcément. Voir les résumé par elle-même de l’intervention au président de l’experte Céline Guivarch sur l’atténuation le 4 mai dernier.

Troisième moyen : Méthodes de réflexion de la lumière solaire (MRLS)

Rien que ça aussi !

Également connues sous le nom de « modification du rayonnement solaire » ou « géo-ingénierie solaire »

Il s’agit donc de réfléchir la lumière du soleil loin de la planète pour réduire les températures. La technique la plus étudiée – « l’injection d’aérosols stratosphériques », soit de petites particules dans la haute atmosphère.

Cela paraît impressionnant mais semble pouvoir être efficace, techniquement réalisable et relativement peu coûteux,
mais cela comporte de nouveaux risques et pourrait avoir des effets différents selon les régions.

Une autre technique serait d’éclaircir les nuages au-dessus de l’océan. Rien que ça, à nouveau !

Globalement, les MRLS sont imparfaites pour contre le changement climatique et présente de sérieuses incertitudes, des risques et des problèmes de gouvernance comme par exemple pour mener à bien les recherches scientifiques nécessaires et les effets variables selon régions et pays.

Intégration des 3 moyens avec des calendriers différents

  • La réduction des émissions est le seul moyen sûr de prévenir les changements climatiques futurs, mais elle agit lentement, est coûteuse et ne peut réduire le réchauffement climatique engagé.
  • L’adaptation est aujourd’hui nécessaire mais n’affecte pas le climat et a des limitations.
  • Les MRS semble capable de réduire rapidement et à moindre coût le changement climatique, mais de manière imparfaite.


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