Soignants suspendus pour non vaccination Covid : les réintégrer « reste une mauvaise option », déclare l’Académie de médecine
Dans un communiqué du 13 décembre 2022, elle persiste et signe sur une question devenue politique
L’instance s’était déjà prononcée fermement le 19 juillet 2022 sur la non réintégration des soignants suspendus (pour la plupart non soignants en réalité avec beaucoup de personnel administratif) en expliquant pourquoi les réintégrer « serait une faute ».
Mesure démagogique néfaste à la santé publique
L’Académie de médecine considère que les pays européens qui ont réintégré les soignants non vaccinés contre le Covid-19 l’ont fait par démagogie, étant donné qu’elle est « néfaste pour la prévention des infections respiratoires en milieu hospitalier et nocive pour la crédibilité des politiques vaccinales ».
Elle ajoute en outre qu’en France une telle mesure « ne résoudrait en aucune manière la pénurie de soignants » à l’hôpital.
Un refus de vaccin qui ne tient pas la route
L’Académie sabre les trois motifs invoqués pour refuser le vaccin anti-Covid :
- défiance vis-à-vis des nouveaux vaccins : « plus un argument recevable après que 7,3 milliards de doses ont été administrées » ou de la technologie nouvelle de l’ARNm
L’Académie rappelle qu’il existe le vaccin de Novavax (Nuvaxovid®), ou encore VidPrevtyn Beta® de Sanofi-GSK (rappels uniquement) utilisant une plateforme de protéine recombinante, comme la vaccin contre l’hépatite B (faisant partie des vaccins obligatoires pour les soignants) - mécontentement des professionnels de santé « qui malgré leurs efforts considérables fournis pour lutter contre la pandémie attendent toujours une amélioration de leurs conditions de travail et une revalorisation de leur statut »
- protection incomplète de la transmission par les vaccins Covid, et une efficacité partielle qui tend à diminuer au bout de 3 mois
Si l’Académie le reconnaît, elle n’y voit pas l’obstruction à l’intérêt de la vaccination puisqu’il bien démontré aujourd’hui qu’il prévient les formes graves. Elle rappelle que « dans certains pays, dans lesquels le niveau de la couverture vaccinale a été faible, la durée de l’espérance de vie a parfois fortement chuté.«
La responsabilité de l’employeur
Autre argument important : la responsabilité de l’employeur (du soignant non vacciné) : « si un soignant non vacciné contracte, lors de son travail, une forme de Covid-19 sévère ou prolongée (Covid long), éventualité fréquente avant l’arrivée des vaccins, la responsabilité de son employeur peut être engagée, la demande de reconnaissance en maladie professionnelle indemnisable (MPI), selon le tableau 100 des MPI, ayant de lourdes conséquences financières pour l’employeur, s’il peut être démontré que la contamination a eu lieu en milieu hospitalier.«
En conclusion, l’Académie de médecine recommande
- de prendre en compte le mécontentement des suspendus pour
- d’explorer toutes voie d’incitation à la vaccination pour ces personnes « notamment en analysant le rôle des influences sociales et en mettant l’accent sur les aspects pratiques de la vaccination »
- de promouvoir les vaccins non ARNm existants contre le Covid-19 pour ceux dont le motif de refus est la technologie ARNm
Pour aller plus loin
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