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‘Une heure à t’attendre’ de Sylvain Meyniac, au théâtre de l’Œuvre

Lorsque Daniel pénètre dans le petit appartement qu’il a loué pour la nuit, il est très surpris d’y découvrir, dans le salon, un homme assis dans le noir. Ce dernier se présente, il dit se prénommer Pierre et finit par expliquer la raison de sa présence. En réalité, les deux hommes se connaissent sans le savoir tout à fait puisqu’ils partagent la même femme, Joséphine, qui est tout à la fois l’épouse de Pierre et la maîtresse de Daniel.

Derrière eux, le décor, conçu par Catherine BLUWAL, est à l’image de cette situation triangulaire classique : trois larges pans de bois verni, sobres et stricts, sont disposés en triangle. Sur celui du fond de scène, on devine une fenêtre qui donne sur l’extérieur : c’est la fin de la journée, le crépuscule du soir, et, au fur et à mesure, on glissera vers la nuit, comme pour signifier la fin d’un certain état des choses, l’achèvement d’une relation, la mort d’une situation.

Le combat peut dès lors commencer : un combat verbal, à fleurets mouchetés, entre deux hommes qui, au fond, ne se haïssent pas.

Et cet affrontement, magistralement interprété par Thierry Frémont et Nicolas Vaude, va glisser sans arrêt d’une atmosphère à une autre. Au départ, la situation est celle, traditionnelle, du triangle de vaudeville mais, immédiatement, il est contaminé par une sorte d’humour grinçant et légèrement kafkaïen. Puis, les deux hommes, un avocat d’affaires et un écrivain, des hommes qui ont des lettres et du répondant, en viennent à disserter de façon toute philosophique sur l’amour et ses difficultés : qui aime qui ? Où s’arrête la séduction purement physique ? Qu’est-ce qui produit une attirance ? Comment éviter l’ennui, la routine, la mort ? Comment se sortir de l’ornière du couple ?

L’ensemble gagne, peu à peu, en densité et en perversité, comme dans un véritable thriller psychologique, jusqu’au très étonnant renversement final. Une heure à t’attendre  de Sylvain Meyniac c’est Alfred Hitchcock relu et corrigé par Georges Feydeau.

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Une pièce de Sylvain MEYNIAC
Mise en scène Delphine DE MALHERBE
Avec Thierry FRÉMONT et Nicolas VAUDE
Lumières : Stéphane BAQUET
Décors : Catherine BLUWAL
Costumes : Philippe SERPINET

Durée : 1h10

Du 4 septembre au 5 octobre 2025.
Du jeudi au dimanche à 19h.

Théâtre de l’Œuvre, 55 rue de Clichy- 75009 Paris

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