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Bientôt au cinéma : ‘La femme la plus riche du monde’ : L’argent ne fait pas le bonheur, Isabelle Huppert si.

Isabelle Huppert captive dans ce film inspiré de l’affaire Bettencourt, une satire élégante qui bascule de la comédie vers le drame.

Synopsis : « La femme la plus riche du monde : sa beauté, son intelligence, son pouvoir. Un écrivain photographe : son ambition, son insolence, sa folie. Le coup de foudre qui les emporte. Une héritière méfiante qui se bat pour être aimée. Un majordome aux aguets qui en sait plus qu’il ne dit. Des secrets de famille. Des donations astronomiques. Une guerre où tous les coups sont permis. »

Isabelle Huppert irradie dans La Femme la plus riche du monde, un bijou satirique qui scintille d’élégance visuelle et d’ironie, malgré un peu d’essoufflement. Dans ce film de Thierry Klifa, librement inspiré de l’affaire Bettencourt, Isabelle Huppert incarne une milliardaire esseulée, à la fois glaçante et fragile, dont la vie bascule sous l’influence d’un photographe excentrique joué par un Laurent Lafitte cabotin. Leur alchimie improbable, cocktail d’ambiguïté et de panache, porte cette comédie dramatique qui refuse de juger ses personnages pour mieux les exposer dans toute leur humanité bancale. Dès les premières minutes, on est happé par l’élégance visuelle : les décors bourgeois entre hôtels particuliers et jardins impeccables captent une lumière douce qui nimbe chaque scène d’une aura presque irréelle, comme si l’argent pouvait acheter l’éternité. Les costumes d’isabelle Huppert, véritable défilé de mode du début à la fin de la projection, éclatent à l’écran, faisant figure d’armures de style pour une femme qui dissimule ses failles sous des couches de Chanel. Le regard de l’héroïne, tour à tour acéré et perdu, traduit une solitude que l’argent ne comble pas, une méfiance instinctive envers un monde qui la convoite. Huppert excelle dans cette ambiguïté, oscillant entre froideur calculatrice et vulnérabilité désarmante, sans jamais tomber dans la caricature de la riche héritière. Laurent Lafitte cabotine avec un plaisir communicatif, son personnage de charmeur opportuniste flirtant avec le too much, mais c’est précisément ce qui fait mouche. On sent qu’il s’amuse, et son énergie irrévérencieuse contrebalance l’austérité d’Huppert, formant un duo qui fonctionne comme un vieux couple de cinéma, à la fois complice et prêt à s’entredévorer. Le réalisateur, en refusant tout moralisme, laisse ses personnages naviguer dans leurs ambiguïtés : pas de méchants ou de gentils ici, juste des âmes perdues dans un monde où l’argent est à la fois dieu et prison. L’intrigue, qui commence comme une comédie acide sur les jeux de pouvoir, glisse doucement vers le drame. Il faut cependant l’admettre, le film s’étire un peu trop en seconde partie, où l’élan satirique s’essouffle un peu. On aurait aimé un montage pour un peu plus resserré pour garder l’intensité des débuts, où chaque réplique claque comme un coup de fouet. Mais ce léger relâchement ne gâche pas le plaisir. Les seconds rôles, de Marina Foïs en fille méfiante à Raphaël Personnaz en majordome loyal, ajoutent des touches subtiles à cet univers où tout le monde joue un rôle, conscient ou non.

‘La femme la plus riche du monde’ de Thierry Klifa, Avec Isabelle Huppert, Laurent Lafitte, Marina Foïs, Raphaël Personnaz, André Marcon
durée 1h55
Sortie 29 octobre 2025

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