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Accès de l’Afrique au vaccin : l’OMS s’attaque enfin à la logistique, problème de fond, instaurant un système « à la demande »

Nous ne le répéterons jamais assez, le problème d’accès au vaccin anti-Covid en Afrique, c’est, depuis que ce vaccin est disponible, un problème de répartition de la production existante. Avec le nouveau schéma roll-out, l’OMS Afrique voit les effets bénéfiques immédiats sur les programmes de vaccination locaux

Trop d’accaparement des doses par les pays riches, mauvaise distribution des doses destinées aux pays du Sud.


N’ayons pas peur de le dire : le mouvement « levez les brevets » est très politique, une instrumentalisation de la propriété intellectuelle reprise par beaucoup de groupes politisés et militants. On peut regretter de voir certains scientifiques ou médecins embarqués dans ce combat sans maîtriser les tenants et aboutissants, car les brevets pharmaceutiques, c’est une expertise de haut niveau nécessaire pour comprendre les véritables problématiques et enjeux au-delà de l’instant présent ou d’une photo trompeuse à l’instant T.

L’OMS Afrique va mettre en place une bonne pratique logistique, le roll-out

Pour qui connaît la logistique industrielle, il existe des bonnes pratiques qui permettent d’optimiser les circuits. On sait que la logistique est défaillante en Afrique pour des raisons techniques (chaîne du froid) mais aussi organisationnels, comme le service à la demande ou le « just-in-time ».

Toujours est-il qu’une bonne pratique qui a été adoptée par l’OMS récemment et fait l’objet d’une communication ce jour nous ravit :

Quel est le changement de paradigme, qui devrait considérablement accélérer les programmes de vaccination sur le continent ?

La mise en place d’un système de « roll-out », une fluidification de l’approvisionnement, selon un principe finalement simple : les besoins du client d’abord.
Jusqu’ici, les pays africains étaient approvisionnés en fonction des doses disponibles, immédiatement à réception des livraisons par les fabricants ou généreux donateurs via le système Covax.

Depuis le mois dernier : l’approvisionnement est fait à la demande : chaque pays adresse à l’OMS son besoin en vaccins, en termes de quantité et de délais.

L’OMS Afrique est formel : l’accélération des programmes de vaccination se fait déjà sentir, et on estime aujourd’hui que l’objectif de vaccination de 70 % de la population, prévue en août 2024, pourrait être atteint dès 2023.

S’adapter à la demande, telle qu’évaluée par les pays localement, en fonction de leur géographie, de celle des villes, villages, éléments clés pour aller jusqu’aux habitants, le niveau de réticence et de désinformation, tout cela constitue des éléments à prendre en compte pour avoir les doses en quantité suffisante mais pas excessives, au bon moment, au bon endroit.

Éviter le gaspillage massif

Les vaccins ont des dates de péremption. Beaucoup de doses finissent à la poubelle, un comble sur le continent ou 15 % seulement de la population globale a reçu une dose.

À tel point que certains organismes officiels comme le CDC africain appellent à lever le pied sur les dons de doses des pays riches.

Ce qui atteste encore que ce n’est pas la production le problème, et de moins en moins avec l’augmentation des capacités de production, c’est bien la distribution, n’en déplaise aux crieurs de levée de brevets.

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