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« Chiens et chats » à la Cité des sciences et de l’industrie

La chronique Culture d’Alain Girodet

On estime généralement qu’ils sont au nombre de 74 millions en France dont 9,9 millions de chiens et 16,6 de chats. Mais s’ils sont aujourd’hui devenus les compagnons de notre quotidien, c’est à l’issue d’une très longue évolution qui remonte à 15000 ans et, pour autant, Canis familiaris et Felix catus, plus communément appelés chiens et chats demeurent souvent méconnus.

Tel est le point de départ de cette exposition de la Cité des Sciences et de l’Industrie qui est la reprise, et la réactualisation, d’une même exposition d’il y a dix ans.

Qui sont-ils ? Quelles sont les caractéristiques de ces 356 races de chiens et 60 races de chats qui vivent en France et dans la majeure partie des pays, sur tous les continents. Ils ont leur vie, leurs habitudes, leurs goûts et leurs dégoûts, leurs angoisses et leur langage pour l’exprimer. Et, pour bien nous entendre avec eux, il est sain de faire le point et de tenter de les comprendre. Apporter des éléments de connaissance et remettre en question les (nombreuses) idées reçues au sujet des chiens et des chats, tels sont les grands axes d’une exposition
qui se subdivise en trois parties : dans leur peau, dans leur tête, dans notre société.

On a souvent (trop) tendance à l’oublier : nous-mêmes, humains, appartenons au règne animal et, si les chiens et les chats ont été domestiqués, pour autant ils ne sont pas nos inférieurs. On nous rappelle qu’un chat peut sauter 1, 80 en hauteur soit 5 fois sa taille, que les lévriers peuvent atteindre 70 km à l’heure et que, parmi les sept sens que possèdent les chats figure celui, si célèbre, de la proprioception, ce rapport à l’espace et aux déplacements.

Un grand nombre d’installations ludiques permettent de faire le point sur nos connaissances et/ou méconnaissances. Entre autres, sur le mode du « Vrai ou faux  ? » on pourfend pas mal de nos clichés : non les petits chiens ne conviennent pas forcément mieux en appartement ; non les petits chiens ne sont pas forcément hargneux ; non le chien n’a pas besoin d’un maître dominateur ; il est faux de s’imaginer que certaines races de chiens seraient plus appropriées pour côtoyer des bébés ; il est tout aussi faux de croire que les pitbulls sont les chiens les plus dangereux, etc. Et, en ce qui concerne nos amis félins : il ne faut surtout pas donner du lait à un chat adulte, il ne le digère pas, et un chat ne retombe pas forcément sur ses pattes, tout dépend de la hauteur à laquelle il se trouve.

On nous sensibilise également aux nécessités d’un contrôle des naissances en nous rappelant qu’un couple de chats peut donner naissance, en quatre ans seulement, à 20 736 petits.

Enfin, dans son ultime secteur, l’exposition nous rappelle l’importance de l’animal dans l’aide portée à certains d’entre nous. Certes, on pense aux fameux « chiens d’aveugle » mais il ne sont pas les seuls. Il existe bon nombre de chiens renifleurs, capable de rechercher de la drogue, mais également capables de détecter un cancer du sein avant qu’il ne se manifeste ou une crise d’épilepsie potentielle. Les chiens peuvent garder en mémoire jusqu’à cent mille odeurs, ce qui leur permet par exemple, de déterminer si oui ou non une literie est infestée par des puces de lit. Et puis, dans le domaine de l’approche thérapeutique, les chiens et les chats ont également leur place : dans les années cinquante, le psychologue américain Boris Levinson suivait un jeune garçon, Johnny. Le hasard fit que le médecin accueillit son chien, Jingle, durant les séances, et c’est le petit Johnny qui demanda : « Je voudrais que, pour la prochaine séance, le docteur Jingle soit présent » Ainsi fut découverte l’importance parfois majeure de la présence animale dans les processus de guérison.

Avant de partir, un questionnaire s’adresse plus particulièrement aux enfants, en les faisant réfléchir aux raisons bonnes ou mauvaises d’adopter un animal, sachant qu’il faut éviter l’erreur commune de l’anthropomorphisme. Ce qui convient à un homme ne convient pas forcément à un animal : ainsi, le chien n’apprécie pas forcément, comme la plupart des humains, qu’on le prenne dans ses bras. La notion de câlin n’est pas obligatoirement la même chez nos amis à quatre pattes.

L’exposition sera, d’autre part, complétée par un cycle de conférences données à la Cité sur des thèmes divers : les animaux nous font de l’œil. Comment les animaux prennent-ils soin de nous ? Comprendre les autre animaux. Etc.

Comme d’habitude à la Cité des Sciences et de l’Industrie, on apprend en s’amusant.

Exposition temporaire du 18 février au 28 juin 2025

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