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Cinéma : « Joker: Folie à Deux » : une curiosité qui capitalise sur la prestation de Joaquin Phœnix et mise sur l’esthétisme

On n’est pas convaincu par ce qui apparaît comme l’exploitation du flamboyant film ‘Joker’. Une suite en valait-il la peine ? Réponse : le marketing a ses raisons que l’industrie cinématographique n’ignore. un film longuet mais joli à voir

Synopsis : « À quelques jours de son procès pour les crimes commis sous les traits du Joker, Arthur Fleck rencontre le grand amour et se trouve entraîné dans une folie à deux.. »

Joker‘ nous avait épaté, pour Joaquin Phœnix campant de façon admirable et puissance le personnage complexe et torturé, pour la beauté des images. On reprend la recette et on capitalise à fond sur ces deux ingrédients. On saupoudre de Lady Gaga et de musiques populaires, et hop, c’est prêt à consommer. Bon, n’exagérons pas, il y a eu un très gros travail pour ce film. On voulait juste ici parler de ce qui nous semble quand même être le leitmotiv. Faire des suite dès qu’on a un blockbuster, c’est devenu presque une norme. Les suites, c’est toujours un énorme défi car on aura jamais l’effet de découverte du premier. Et puis pas toujours l’inspiration. Ici, très clairement, c’est le Joker incarné par Joaquin Phœnix qui joue les prolongations. Il reprend son personnage tel qu’il l’a créé pour l’écran. Rien que pour cela, on est ravi de le retrouver, mais si c’est du déjà-vu. Cela permet de commémorer, de célébrer, comme disent les Américains. Il faut le dire, on est aidé par les images, superbes. Tous les plans et scènes sont très travaillés esthétiquement, de vrais tableaux. Mais ces chaînes s’enchaînent sans rythme ni véritable fil conducteur, on ne sait pas trop où on va. Il y a bien le cours du procès, mais il n’y a pas de surprise à attendre du verdict. les rares montées dramatiques ne sont que des ébauches qui retombent comme un soufflé bien que l’on soit demandeur. C’est assez frustrant. Bref, ce n’est pas haletant. C’est même long. Heureusement que c’est beau ! Cette « Folie à Deux« , qui est le titre original so French du film, est-elle celle du couple Joker avec Lee, alias Lady Gaga, qui incarne le personnage de comics Harleen Quinn ? L’affiche porte à le croire, mais le rôle de Lady Gaga nous laisse sur notre faim. Cela aussi, c’est frustrant car la chanteuse s’en sort pas mal en tant qu’actrice, comme on a pu le constater dans ses quelques rôles précédents. Il est dommage qu’elle soit à notre goût sous-exploitée ici. La folie à deux n’aura en fait pas lieu, à part quelques prémices, mais là encore, ça finit en eau de boudin. Et la musique alors ? Car il ne faut pas oublier qu’il s’agit d’une comédie musicale. On aime voir notre Joker bouger, chanter et danser à sa façon si particulière avec ou sans fond sonore, sous les belles lumières que propose Todd Phillips. Lady Gaga chante aussi mais la performance à ce titre ne casse pas des briques (après, on n’est pas fan de l’artiste au rayon chanson), on aurait pu faire là aussi plus fort. Les morceaux sont, eux aussi du déjà-vu, puisque le format choisi par la réalisation est celui dit du juke-box, à savoir des reprises de chansons populaires. Ici on baigne fortement dans des standards américain des années 60. Il y a aussi du Lady Gaga, peut-être écrit pour l’occasion. Ah oui, n’oublions pas If you go away, reprise de Ne me quitte pas de Jacques Brel par Joaquin Phœnix histoire de faire cocorico.
Finalement, la folie à deux est et reste certainement celle que porte le binôme Arthur Flex/Joker ; le film explore la dualité du personnage dans ce procès où l’interrogation est finalement de savoir s’il est atteint de dédoublement de personnalité et non un simulateur. Au final, un film assez décevant, que l’on a du mal à « digérer » comme la suite du premier film Joker. Il nous laisse l’impression d’une curieuse création de contexte pour se replonger avec nostalgie dans l’ambiance crée par son modèle ; une broderie esthétique, mais décousue autour de Joker.

« Joker: Folie à Deux » de Todd Phillips avec Joaquin Phœnix, Lady Gaga, Catherine Keener, Brendan Gleeson, Zazie, Beetz, Steve Coogan – Durée : 2h19 – Sortie : 2/10/2024

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