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Éditorial – 11/09/2022

Raoult et les surfeurs de vague

Le cas de Didier Raoult et de son IHU à Marseille a avancé d’un pas cette semaine puisque le gouvernement vient de saisir directement la justice via le Procureur de la république, par l’intermédiaire des ministères de la Santé et de la Recherche, les deux mêmes qui ont récemment considéré comme “caduque” l’action de Citizen4Science de lutte contre le harcèlement des porteurs de la parole scientifique émanant de l’IHU de Marseille. Cette action avait pourtant été portée  l’an dernier directement à leur attention pour action par le sénateur Bernard Jomier, publiée au Journal officiel, et soutenue par plus de 5 000 citoyens, scientifiques et médias à travers le monde.
Le harcèlement est une chose, les mauvaises pratiques scientifiques et médicales mettant en danger les patients une autre, vont rétorquer certains. Pourtant, ce sont les deux faces de la même manœuvre : faire de la malscience et intimider voire bâillonner ceux qui la dénonce.

C’est sur la base du volumineux rapport de l’IGAS dans sa version finale que le gouvernement a agi ; toutefois ce rapport n’est pas bien différent de sa version non finalisée déjà livrée au public, mis à part le volume portant sur les réponses du Pr Raoult dans le cadre de la procédure contradictoire. Des réponses parfois truculentes dignes d’une défense impossible, à la hauteur du personnage.

Peu importe le quasi non-événement en matière d’informations nouvelles, sur les réseaux sociaux, les surfeurs de vague en ont profité pour remettre une couche comme si le rapport de l’IGAS était une découverte : des concours de “c’est moi qui ait dénoncé “l’arnaque hydroxychloroquine” le premier, des mises en scène auto-promotionnelles sur Twitter avec des threads (série de tweets) à tiroir de ses propres threads (le record du monde a peut-être été franchi avec celui d’un compte, anonyme, de près de 150 tweets, interpellant “la terre entière” de ce qu’elle compte de médias, journalistes, gouvernants concernés. On a pu lire aussi sur un site d’information libéral, agrégateur qui fonctionne sur un réseau de contributeurs, une tribune présentée comme “interview croisée” de deux médecins dénonçant à corps et à cris le scandale Raoult-IHU-hydroxychloroquine alors qu’ils en ont été les fervents défenseurs dans la phase critique de la nuisance du professeur marseillais début 2020. On aurait préféré leurs explications détaillées de ce qui les a fait céder au populisme médical à l’époque à l’instar de nombreux citoyens qui eux, avaient l’excuse de ne pas forcément être suffisamment formés ou informés pour céder à la soupe d’un gourou. Cela aurait été utile pour ce qui compte aujourd’hui : que ce scandale sanitaire ne se reproduise plus. Pour l’autre revers de la médaille, le harcèlement des porteurs de la parole scientifique, vous pouvez toujours d’un clic apporter votre voix utile à l’appel public de Citizen4Science.

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