Hausse des tarifs EDF août 2025 : un impact masqué pour les ménages modestes ?
DF présente une stabilité apparente du Tarif Réglementé de Vente (TRV) pour août 2025, mais la hausse de la TVA sur l’abonnement révèle des augmentations ciblées qui pèsent lourd sur les petits ménages. Dans le contexte de la politique énergétique française, ces ajustements interrogent la fiabilité des annonces et leur équité
EDF augmente ses tarif ais communique sur une « stabilité moyenne » du Tarif Réglementé de Vente (TRV) au 1er août 2025, comme détaillé dans un mailing envoyé le 7 août 2025 à des clients, que nous avons analysé. Malgré une baisse nette de 4 € par an pour une consommation moyenne de 4,4 MWh, la hausse de la TVA sur l’abonnement (de 5,5 % à 20 %) et les ajustements tarifaires concrets révèlent des augmentations pour certains. Cet article examine la fiabilité des simulations d’EDF, l’effet disproportionné sur les petits consommateurs et le lien avec la politique énergétique française.
Simulations d’EDF : une stabilité en trompe-l’œil
Le mailing d’EDF à des clients EDF en tarif Bleu indique que le TRV reste « stable en moyenne » grâce à une baisse du Tarif d’Utilisation des Réseaux Publics d’Électricité (TURPE), qui réduit le prix de l’abonnement (de 18,01 € à 19,81 € TTC/mois) et du kWh (Heures Creuses : 16,96 c€ à 16,35 c€ TTC/kWh ; Heures Pleines : 21,46 c€ à 20,81 c€ TTC/kWh). Cependant, cette baisse est partiellement annulée par la hausse de la TVA sur l’abonnement et une réduction de 11 % de l’accise. Si la méthodologie de la Commission de Régulation de l’Énergie (CRE) soutient ces chiffres CRE, 2025, leur fiabilité est mise à mal par leur dépendance à une consommation moyenne. Pour un foyer à faible usage, l’augmentation de l’abonnement (1,80 €/mois, soit 21,60 €/an) dépasse souvent les économies sur le kWh, entraînant une hausse nette. De plus, les incertitudes sur les coûts futurs du nucléaire ou les marchés énergétiques, ignorées dans ce message, suggèrent que cette « stabilité » est fragile, comme les hausses de 2023 (+8,6 % en février, +10 % en août, selon Capital, 2023) l’ont démontré.
Une hausse de la TVA qui frappe durement les petits ménages
Avec une augmentation de l’abonnement par exemple de 1,80 € TTC par mois (soit 21,60 €/an), liée à la hausse de la TVA de 5,5 % à 20 %. Cette mesure touche tous les consommateurs, mais elle est particulièrement lourde pour les petits ménages, comme ceux consommant moins de 4,4 MWh par an. Par exemple, un foyer utilisant 2 MWh verra son abonnement représenter une part écrasante de sa facture, sans bénéficier pleinement de la baisse du kWh. Avec une économie d’environ 0,61 c€/kWh en Heures Creuses et 0,65 c€/kWh en Heures Pleines, un ménage modeste pourrait voir sa facture augmenter de 10 à 15 € par an, loin de la « limitation à quelques euros » promise. Dans un contexte où les factures ont grimpé de 26 % entre 2022 et 2023, cette hausse accentue la précarité énergétique des foyers vulnérables, déjà fragilisés par l’inflation et la fin du bouclier tarifaire.
Une politique énergétique française à la croisée des chemins
La politique énergétique française influence ces ajustements tarifaires. La baisse du TURPE, financée partiellement par le budget de l’État Ministère de la Transition Énergétique, 2025, vise à limiter les hausses, mais elle masque les défis structurels. Les investissements dans le parc nucléaire, estimés à 50 milliards d’euros d’ici 2030, et la transition vers les renouvelables annoncent des pressions tarifaires futures. La hausse de la TVA sur l’abonnement, décidée par les autorités, semble répondre à des besoins budgétaires, mais elle creuse les inégalités en pénalisant les petits consommateurs. Avec la fin progressive du bouclier tarifaire, la volatilité des marchés expose les ménages, rendant cette « stabilité » 2025 peu rassurante pour l’avenir.
Une hausse déguisée, un fardeau pour les modestes
Le mailing d’EDF à ses clients qui semble viser à faire finalement avaler la pilule, révèle que la « stabilité » du TRV cache une hausse réelle de l’abonnement, impactant durement les petits ménages. Les simulations, bien que basées sur des données CRE, masquent les déséquilibres et les incertitudes de la politique énergétique française. Dans un contexte de coûts croissants, cette augmentation ciblée risque d’aggraver la précarité des foyers modestes, derrière une communication d’EDF qui atténue la réalité des hausses.
Illustration d’en-tête : capture d’écran en-tête mailing clients particuliers EDF août 2025
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