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Les antivax sont-ils des pollueurs ?

Avec l’instauration d’un taxe applicable à ceux qui refusent la vaccination anti-Covid, le Québec entre dans une logique assimilable au principe écologique de la taxe carbone, au moyen duquel les pollueurs doivent indemniser la collectivité en raison des nuisances qu’ils génèrent.

Évidemment, cette décision annoncée avant-hier par le premier ministre François Legault ne laisse pas l’opinion publique indifférente ni les experts de santé publique pour certains très critiques.

Visionner la conférence de presse de François Legault :

Toujours est-il qu’il a indiqué prévoie une « contribution santé » d’un montant significatif. On a appris hier qu’elle serait de 100 dollars canadiens soit près de 800 euros.

Il s’agit en quelque sorte, d’un « incentive négatif », par analogie avec l’incentive positif que nous avions proné au printemps dernier sous forme de prime ou autre avantage à la vaccination des citoyens.

Pour le 1er ministre, le principe est clair : « une facture à payer » par ceux qui refusent la vaccination parce qu’ils « viennent engorger les hôpitaux » et que « ce n’est pas aux Québécois de payer pour ça ». Il indique que les 10 % de non vaccinés occupent la moitié des services de soins intensifs.

La justification est limpide. D’autant que dans cette logique, les « pollueurs » antivax mettent en danger le système hospitalier mais aussi leurs concitoyens : contamination accrue, déprogrammation des soins, risque sanitaire lié à la circulation incontrôlée du virus.

Les opposants, qui comprennent des experts de santé publique, critiquent une mesure coercitive qui amène à la stigmatisation et clive encore plus la population.

Le premier ministre du Canada Justin Trudeau s’est exprimé hier, se disant intéressé par la mesure prévue par la province du Québec et non opposé aux « mesures fortes », mais attend des détails afin de s’assurer que « les principes de la loi canadienne sur la santé sont respectés ».

La question essentielle semble de savoir si cette mesure induit une limitation de l’accès universel aux soins de santé que pose la loi comme principe.

Un débat à suivre de près dans les prochains jours.

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