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Les escroqueries en France ne cessent d’augmenter de manière rapide

Le préjudice touche plus de 411 000 personne et est estimé à 5 milliards d’euros annuellement, selon une étude publiée par le ministère de l’Intérieur qui évalue la progression de ces infractions entre 2016 et 2023

La progression est impressionnante, rapide et constante au fil des ans. Elles représentaient, telles qu’enregistrées par les services de sécurité, 250 900 victimes en 2016. En 2023, soit 8 ans plus tard, on en comptabilise 411 700 soit une progression de 7,3 % par an en moyenne.

Nombre de victimes d’escroqueries et d’infractions voisines des escroqueries

Source : SSMSI, bases statistiques des victimes enregistrées par la police et la gendarmerie entre 2016 et 2023
Source des graphes : Insterstats Analyse n°68, ministère de l’Intérieur

Qu’est-ce qu’une escroquerie ?

Il s’agit d’un délit, constitué en droit français quand, selon la définition de l’article 313-1 du Code pénal, une victime a subi des manœuvres visant à la tromper, qui l’on amenée à remettre de l’argent et/ou des objets de valeur à l’auteur de l’infraction ou à un complice. Comme on peut s’en douter, une escroquerie peut être identifiée si la victime ou un tiers en a connaissance et réaliser qu’il s’agit d’un acte malveillant à type de tromperie, ce qui permettra sa déclaration aux forces de l’ordre et son enregistrement par les services de sécurité.

Typologie des victimes et des escrocs

Les hommes sont autant touchés que les femmes, prioritairement dans la tranche d’âge 25 à 54 ans. Néanmoins, il se dégage une tendance avec de plus en plus de victimes parmi les personnes âgées. Selon une enquête (« Vécu et Ressenti, VRS 2022 ») réalisée en 2022, seule une personne sur 10 victime d’escroquerie porte plainte ; il en résulte peu de mises en cause, plus précisément 51 100 en 2023. Il s’agit surtout d’hommes jeunes.

Typologie des escroqueries

Des infractions voisines des escroqueries sont prises en compte dans cette étude, comme l’abus de confiance, les faux documents et usages de faux documents ou encore les fraudes sociales. Le rapport de l’étude précise à ce titre que le fait que certaines infractions voisines des escroqueries peuvent être, selon l’opérateur, enregistrées comme escroqueries ce qui démontrer qu’il n’est pas toujours évident de faire la distinction. D’ailleurs, les fraudes aux moyens de paiement ont été directement assimilées à la catégorie escroqueries. Au total, l’ensemble des escroqueries et des infractions voisines passent de 333 400 victimes en 2016 à 504 500 victimes en 2023, soit une hausse moyenne de +6,1 % par an.

On notera que les fraudes aux moyens de paiement enregistrées sont 1,6 fois plus nombreuses en 2023 qu’en 2016, et que les victimes d’abus de confiance sont en progression de 50 % entre ces deux dates. En revanche, le nombre de filouteries, chute. Le nombre de victimes de cette catégorie d’infractions a été divisée par deux dans la période considérée. Pour rappel, le délit de filouterie consiste à partir sans payer (par ex., d’un restaurant, d’un hôtel, d’une station-service, …).

Source des données : SSMSI, bases statistiques des victimes enregistrées par la police et la gendarmerie entre 2016 et 2023
Source des graphes : Insterstats Analyse n°68, ministère de l’Intérieur

Signalement des escroqueries

Ce sont surtout les « e-escroqueries » (sur internet) qui sont signalées, via le numéro vert  INFO-ESCROQUERIES : 0805 805 817, qui permet d’être mis en relation avec des policiers et gendarmes des qui conseillent et orientent les victimes d’escroqueries commises sur internet. Il existe aussi une plateforme de signalement des escroqueries sur internet qui porte le nom de THESEE ; elle a reçu 68 000 plaintes en 2023 portant principalement sur des  faux sites de vente, le piratage de comptes de messagerie, l’extorsion d’argent pour débloquer un ordinateur via notamment des rançongiciels entre autres,

Image d’en-tête : dessin de presse Andrea

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