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Monkeypox : le spectre d’une vague épidémique à bas bruit détectée sur le tard

Loin de nous l’idée de faire dans le catastrophisme, mais il faut quand même faire le constat : c’est une véritable explosion épidémique à laquelle on fait face depuis la déclaration du premier cas autochtone il y a tout juste un mois au Royaume-Uni.

À travers le monde, on approche des 1 000 cas confirmés dont près d’un quart au Royaume-Uni et plus de la moitié constitué par ce dernier plus l’Espagne et le Portugal.

Les autres pays d’Europe ne sont pas en reste avec, 51 cas en France, 40 cas aux Pays-Bas, et une vingtaine en Italie ainsi qu’en Belgique, et quelques cas sont déclarés dans beaucoup d’autres pays européens. L’organisme rappelle que « la situation évolue très rapidement » à travers le monde.

Dans son point du 1er juin à 10h, Santé Publique France rapporte 24 cas en Ile-de-France, 2 en Auvergne Rhône-Alpes ; 1 en Haut-de-France, 1 en Centre-Val de Loire, 4 en Occitanie et 1 cas en Normandie.

L’Amérique du Nord compte plus de 100 cas.

On trouve des cas de Monkeypox disséminés dans de nombreux autres pays sur tous les continents.

Des chiffres sans doute largement sous-estimés

On peut craindre que ce chiffrage soit largement sous-estimé, car bien que l’OMS et les autorités sanitaires sensibilisent fortement, il s’agit d’une maladie rare, particulièrement dans les régions non endémiques. Ainsi il n’y a pas de réflexe quant au signalement, on peut faire l’hypothèse que les personnes contaminées ne pensent pas d’emblée à la variole du singe en cas de symptômes.

De même, la détection n’est pas intégrée dans la routine au laboratoire, il faut faire appel à des laboratoires équipés. Des kits de tests PCR sont d’ailleurs en développement. On est donc très loin de la détection facilitée et bien sûr de l’auto-test. Tout cela retarde le diagnostic.

Rappelons également qu’on ne dispose pas de traitement pour cette maladie, qu’il faut se pencher sur les antiviraux, et que pour l’instant, le vaccin n’est pas administré en population générale, il sert à stopper les chaînes épidémiques en vaccinant les cas contact pour « encercle » le virus du monkeypox.

Par ailleurs, après deux ans de pandémie, les gestes barrières, on a plutôt tendance à les relâcher avec la régression du Covid, ce qui ne peut que favoriser la transmission en cas de contact avec une personne infectée.

Le spectre d’un développement à bas bruit

On ne sait toujours pas expliquer ces contaminations simultanées à travers le monde qui ne semblent pas avoir de liens entre elles. C’est assez inquiétant.
Plutôt cette semaine, nous rapportions la position de l’OMS qui s’interroge sur la possible explication par circulation non détectée du monkeypox depuis des mois voire des années.

D’ailleurs, n’y aurait-il pas une transmission à bas bruit, silencieuse, non détectée en raison de cas asymptomatiques ? Cela pourrait être une explication à cette épidémie qui risque d’être requalifiée de pandémie. N’oublions pas que l’OMS considère qu’un seul cas de monkeypox hors régions endémiques est une épidémie.

Photo en-tête : évolution des lésions de monkeypox – Source : gouvernement Royaume-Uni

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