« Montaigne, les essais » au théâtre Poche Montparnasse

Lorsque les lumières s’allument, il est encore allongé, torse et pieds nus, comme s’il venait à peine de s’éveiller, dans sa bibliothèque, au troisième étage de sa tour. Et c’est en boutonnant sa chemise, en enfilant ses chaussures et en se livrant à ses ablutions matinales qu’il va commencer à dérouler à voix haute, pour nous, le cours tumultueux de sa pensée comme on déviderait le fil d’un fuseau

C’est peu de dire qu’Hervé Briaux interprète Montaigne, il est, véritablement, Montaigne. C’est peu de dire qu’il l’incarne, on pourrait tout aussi bien dire qu’il l’emplit, ou que Montaigne l’emplit. L’entreprise que mène Hervé Briaux, depuis plusieurs années, tenait, à l’évidence, de la périlleuse gageure : donner valeur théâtrale à un texte philosophique construit à partir de méditations personnelles et introspectives. Trouver l’oralité dans un ensemble très écrit, bâti selon les canons de la rhétorique classique, architecturé par l’utilisation des rythmes ternaires et où chaque idée se trouve, en fin de paragraphe, résumée en une formule concise et forte. Hervé Briaux a pleinement gagné son pari grâce à sa rigueur et à sa bonhomie. Il fait vivre, devant nous, un personnage émouvant, plein d’humanité et de sagesse.

C’est peu de dire qu’Hervé Briaux interprète Montaigne, il est, véritablement, Montaigne. C’est peu de dire qu’il l’incarne, on pourrait tout aussi bien dire qu’il l’emplit, ou que Montaigne l’emplit. L’entreprise que mène Hervé Briaux, depuis plusieurs années, tenait, à l’évidence, de la périlleuse gageure : donner valeur théâtrale à un texte philosophique construit à partir de méditations personnelles et introspectives. Trouver l’oralité dans un ensemble très écrit, bâti selon les canons de la rhétorique classique, architecturé par l’utilisation des rythmes ternaires et où chaque idée se trouve, en fin de paragraphe, résumée en une formule concise et forte. Hervé Briaux a pleinement gagné son pari grâce à sa rigueur et à sa bonhomie. Il fait vivre, devant nous, un personnage émouvant, plein d’humanité et de sagesse.

Chemin faisant, durant l’heure du spectacle, l’auteur se livre à une véritable démonstration de philosophie stoïcienne. On réfléchit, avec lui, au poids incommensurables des coutumes, des traditions, des habitudes, dans tous nos jugements, sur le monde et sur les autres. d’où l’urgence absolue de la tolérance. On réfléchit à notre rapport avec les animaux, nous demandant si nous serions, nous, humains, forcément plus intelligents qu’eux, et si, au final, pour les animaux, ce ne seraient pas les humains qui pourraient être « considérés comme des bêtes ». Montaigne (et le comédien avec lui) attire l’attention sur la nécessité impérative de demeurer humble, en toutes circonstances. Sur l’évidence de savourer la vie, de ne surtout pas en gaspiller les plaisirs, et sur le peu de considération dans lequel il faut tenir la mort, passage obligé, « fin et non pas but de la vie ». Il insiste sur l’extrême difficulté de comprendre les êtres humains, capables des plus grandes contradictions, et lui, le tout premier. Il nous parle de la solitude, bien plus enrichissante que bon nombre de relations superficielles : « Et je trouve plus supportable d’être toujours seul que de ne jamais pouvoir l’être ».

Une bien belle leçon de théâtre, qui est également une leçon d’Humanité, de tolérance et de sagesse, et qui s’achève sur un véritable cri du cœur : « Vivre, c’est combattre ! »

du 26 mars au 10 mai 2025, du mardi au samedi à 21h

D’après les Essais de Michel de Montaigne

Adaptation et interprétation Hervé Briaux

Avec Hervé Briaux,
Mise en scène : Chantal de la Coste,
Création sonore : Nicolas Daussy,
Lumières : Morgane Rousseau

Durée : 1h

Poche Montparnasse – 75 boulevard du Montparnasse – 75006 Paris

Du mardi au samedi à 19h – Dimanche à 15h

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