AntibiotiquesCerveauHistoireHistoire des sciencesMédecineMédicamentsNote de lecturePolitique de santéSanté publiqueScienceVaccins

« This Mortal Coil », un livre joyeux sur la mort et les progrès de la médecine

À propos du livre « This Mortal Coil – A History of Death » d’Andrew Doig (disponible en anglais)

Attention, nous ne parlons pas ici du célèbre collectif musical britannique qui a officié dans les années 80. Il s’agit ici du livre d’Andrew Doig, professeur de biochimie à l’Université de Manchester, qui vient de sortir et dont le titre signifie en Français « Cette enveloppe charnelle ». Cela aurait pu être sinistre tant il décrit de catastrophes humanitaires, en particulier lorsqu’il s’agit de pandémies et de la description d’infections terribles terrassant les malades.

Introduction du livre

Car ce livre nous transporte à travers les âges pour découvrir de quoi les gens sont morts au fil de l’histoire de l’humanité, Alors évidemment, les maladies infectieuses sont à l’honneur, et nous invitons vraiment tous les dénialistes et antivax à prendre un peu de recul pour comprendre que pour lutter contre les épidémies, il y a des recettes ancestrales et immuables.
Comme le confinement par exemple. Ah non, pardon, à l’époque, autour des années 1350, on a baptisé cela la quarantaine, mesure créée pour faire face à la pandémie de peste bubonique en Europe. Quarantaine pour 40 jours d’isolement afin de stopper la dissémination du microbe. « Libertaaaaayyyyy » criaient les gens ! Ah non, pardon ça c’est au millénaire suivant, au XXIe siècle, quand des surfeurs de vagues, scientifiques ou politiques, ont instrumentalisé la science, tirant profit des réseaux sociaux les mettant en ligne directe avec les citoyens, pour servir d’outil outil de populisme, pour la gloire, le pouvoir ou l’argent.

Introduction partie 1 du livre + extrait choisi

Un petit tour en France

À l’occasion d’une tournée démographique en Europe à la recherche de données d’espérance de vie, Andrew Doig pose quelques réflexions – cocasses, comme tout au long de l’ouvrage – sur notre cas :

« L’espérance de vie en France a augmenté on moyenne de cinq heures par jour depuis 189. Ainsi, chaque jour, la date de décès d’un Français se rapproche de 24h à cause du temps qui passe, mais recule de 5h grâce à la médecine, la diététique, l’hygiène, un bon gouvernement, le commerce, la paix, etc. »

Qu’est-ce qui a longtemps empêché l’espérance de vie d’augmenter ? les grands fléaux que sont les guerres et les microbes !

Contre ces derniers : antibiotiques et vaccins ont permis de s’affranchir de barrières énormes pour parvenir à vivre jusqu’à la force de l’âge, si ce n’est jusqu’à la vieillesse.

L’auteur développe ainsi largement le sujet de la découverte de la vaccination, et comment elle a sauvé des vies. Mais c’est le « narratif » officiel ça, dire que le vaccin sauve des vies… sans doute des gouvernants sous la coupe de BigPharma ? ah non pardon, La grosse méchante n’existait pas à l’époque de Jenner, et le corollaire : Jenner a fait des expérimentations cliniques sans être grassement payé par elle, du coup.

« Au XIXe siècle, les gens mouraient de maladies infectieuses telles que la variole, la typhoïde et la rougeole ; toutes ces maladies sont heureusement rares aujourd’hui. » Grace à quoi ? la vaccination.

Sédentarisation et promiscuité entre humains et animaux = infections

L’auteur rappelle que très longtemps, l’espérance de vie des humains n’a guère dépassé 30 ans. Parcourant l’histoire des civilisations, il explique que la sédentarisation a permis une vie plus paisiblement et à sa faim, avec l’agriculture et l’élevage, plutôt qu’écoper d’une vie violente et risquée en chassant.

Ce faisant, la proximité entre les hommes se sédentarisant et peuplant des villes, et aussi avec les animaux a permis aux microbes virulents de prospérer, avec des zoonoses et franchissement de la barrière d’espèce.

Enjeux d’avenir

C’est la longévité qui pour Andrew Doig constitue le nouveau défi. Si l’on ne doute pas comme lui que l’on pourra dans l’avenir « se refaire une beauté » en changeant d’organes conservés au frais pour nous avant qu’ils ne dégénèrent, permettant de conserver une enveloppe corporelle garantie fraîcheur, sa conclusion est que la maladie du futur sera celle des démences, séniles et débilitantes, car on ne pourra pas changer le cerveau.

Mais pourquoi ne pas continuer à être optimiste ? Les recherches sur les mécanismes physiopathologiques des démences vont bon train, on sait qu’il ne s’agit pas uniquement de dégénérescence liée à l’âge : des facteurs environnementaux, alimentaires et infectieux peuvent être concernés. On pourrait aussi envisager de remplacer le cerveau ou des pans de cerveau, après tout il s’agit d’un organe. Enfin, on pourrait peut-être s’affranchir de la vieillesse elle-même, puisque les recherches sur son mécanisme avancent également.

Au-delà de ces aspects prospectifs, il est une chose certaine : lisez ce livre jubilatoire et très instructif. On le recommandera particulièrement aux antivax épris de libertayyyy et de complotisme, afin qu’ils réalisent ce qu’ont été les enjeux de la médecine au travers des âges, quels sont les dangers qu’il faut éviter de nier, et combien la science est source de progrès.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
24 − 6 =