Cueillette de champignons 2024 : des bolets à Ibiza fin novembre
Black Friday en ville ou mycologie dans la pinède ensoleillée ? Le choix est vite fait. Voyons le résultat d’une courte promenade dans la campagne ibizenco en bord de mer ce vendredi matin
Le temps est clément, le ciel bleu et une température qui oscille entre 20 et 25 degrés à l’abri du vent. Certes le climat est méditerranéen, nous sommes à vol d’oiseau deux fois plus près d’Alger (275 km) au sud-est que de Barcelone (600 km) plein nord, mais on est plus sur des températures de fin d’été que d’automne. C’est ainsi l’Afrique qui donne le ton sur cette île des Baléares, avec ses vents chauds secs, parfois chargés de sable du Sahara. Tant mieux, car avec de telles températures combinée la forte rosée du matin qui règle actuellement, l’envie d’explorer la campagne où nous séjournons au nord de l’île surgit.
Un terrain insulaire appréciable pour les mycologues
Ibiza (et son annexe Formentera) est loin d’être un désert pour les champignons. Des dizaines d’espèces sont présentes sur l’île. Sans conteste, le champion en termes de popularité locale est le pebrasso, qui n’est autre que le lactaire délicieux (Lactarius deliciosus). Très apprécié des gourmets à juste titre, il est devenu moins abondant ses dernières années à cause de la sécheresse, et d’excellentes giroles et pleurotes. Dans les nombreuses pinèdes, on trouve aisément des bolets.
Courte cueillette en pinède maritime
Sur un coteau dévalant dans la mer au nord de Santa Eulalia, plantée de pins, nous entamons la promenade ; les conifères sont accompagnés comme il se doit sur les zones exposées de cactées diverses et variées.
Sans surprise, ce sont des bolets que nous rencontrons, et en quantité non négligeable. Mais la quantité ne fait pas nécessairement la qualité : ici du moins pour cette cueillette, pas de cèpes de Bordeaux, mais des espèces communes de bolets des pins, qui ne comptent pas parmi les plus gustatives.
On récolte ainsi du bolet à chair jaune (Xerocomellus chrysenteron), fréquent sous les conifères, identifiable à son chapeau craquelé, ses pores jaune-verdâtre bleuissant au toucher, son pied vineux qui rougit à la coupe. Il se mange comme beaucoup de bolets, mais rien d’intéressant d’un point de vue gustatif :
Pour les reste, la cueillette consiste en des bolets à chapeau uni, principalement des bolets des bouviers (Suillus bovinus), appelés ainsi car de qualité gustative modeste, on les reléguait au Moyen-Âge à la consommation par les travailleurs agricoles, appelés bouviers. À noter : outre son goût quelque peu insipide, le risque d’un effet laxatif, selon la sensibilité individuelle. Sa chair est néanmoins très épaisse, et le spécimen ci-dessous est assez remarquable pour son chapeau épais à la forme d’un coussin moelleux aux bords harmonieux, presque carré :
Pour aller plus loin…
Illustration d’en-tête : 29/11/2024 – Collection de l’auteur ainsi que toutes les autres photos de l’article
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