ActualitésArtsCultureFranceLittérature

‘Les caprices de Marianne’ au théâtre Artistic Athévains

Quelle drôle d’idée peut-il bien avoir, ce charmant Coelio, de s’en aller tomber amoureux de la belle Marianne, qui est mariée, et, qui plus est, fidèle à son mari ? Ne pouvait-il imiter son grand ami, le Gargantuesque Octave, lequel se plaît à s’enivrer, de vin, d’amour et de blasphèmes ? A moins que le mari de la belle, Claudio, aussi sombre que jaloux, ne finisse par inciter son épouse à s’en aller chercher ailleurs la consolation des cœurs… Mais la comédie vire au drame, le miel se mue en vinaigre et la plus troublante des roses ne saurait autrement faire que de faner.

Tel est, on le sait, l’argument de la pièce, et puis, bien entendu, il y a également la langue d’Alfred de Musset, ce nectar enchanteur qui ravit le gosier, ce mets des plus rares qui embaume le palais, ce tissu de brocard et d’or, fait d’aphorismes crus et des formules élégantes.

Cette langue de Musset, les six comédiens présents sur la scène (tous rigoureusement remarquables de justesse et d’engagement) la savourent. A les entendre, on dirait presque qu’ils la conservent, le plus longtemps possible, en la bouche, comme on ferait d’une gorgée d’un grand cru. Cette langue de Musset, tous, ils s’en pourlèchent, ils s’en délectent. On dirait, cette langue, qu’ils ne la disent pas, qu’ils ne la jouent pas, mais qu’ils l’habitent, qu’ils s’en parent, qu’ils s’en revêtent.

Rarement, Musset aura bénéficié d’une mise en scène (Philippe Calvario, également interprète, et excellent interprète, du rôle d’Octave) aussi inspirée, aussi enthousiasmante, aussi flamboyante. Et Marianne, la belle Marianne (Zoé Adjani, oui, oui, la nièce de) est troublante de féminité épanouie et paraît, dans sa robe verte (oui : verte!), sortie tout droit d’une toile d’Edward Burnes-Jones, semi-réelle semi-fantasmée, évoluant dans un décor aussi poétique qu’ingénieux (splendide scénographie de Roland Fontaine) qui évoque les fastes, précieux et morbides, d’un palais vénitien.

Les caprices de Marianne à l’Artistic Athévains : une expérience théâtrale émouvante et fort dont il serait bien sot de se priver.

Du mardi 4 au dimanche 30 novembre 2025
Mercredi et jeudi à 19h, vendredi à 20h30, samedi à 17h et 20h30, dimanche à 15h

D’Alfred de Musset/Mise en scène Philippe Calvario
Avec Zoé Adjani, Philippe Calvario,Mikael Mittelstadt en alternance avec Pierre Hurel, Hameza el Omari, Delphine Rich, Christof Veillon

Théâtre Artistic Athévains, 45 bis rue Richard Lenoir- 75011 Paris

Science infuse est un service de presse en ligne agréé (n° 0329 x 94873) piloté par Citizen4Science, association à but non lucratif d’information et de médiation scientifique.
Notre média dépend entièrement de ses lecteur pour continuer à informer, analyser, avec un angle souvent différent car farouchement indépendant. Pour nous soutenir, et soutenir la presse indépendante et sa pluralité, faites un don pour que notre section presse reste d’accès gratuit, et abonnez-vous à la newsletter gratuite également !.

ou via J’aime l’Info, partenaire de la presse en ligne indépendante

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
23 + 8 =