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Le Covid augmenterait de 50 à 80 % le risque d’apparition de la maladie d’Alzheimer dans les 12 mois chez les personnes âgées, selon une grosse étude de cohorte américaine

C’est une publication datée du 13 septembre dans le Journal of Alzheimer’s Disease par une équipe de l’université de Cleveland.

L’étude porte sur plus de 6 millions de patients âgés de 65 ans et plus ayant contracté le Covid, les femmes de plus de 85 ans étant les plus concernées par ces observations.

Un risque quasiment doublé dans l’année suivant le diagnostic de Covid

Le risque de diagnostic de maladie d’Alzheimer passe en moyenne de 0,35 % à 0,68 % en cas de Covid. Les chercheurs expliquent ne pas savoir si le Covid déclencherait l’apparition de la maladie d’Alzheimer, ou accélèrerait la pathologie sous-jacente.

Selon les co-auteurs de l’étude, « les facteurs qui jouent dans le développement de la maladie d’Alzheimer n’ont pas été élucidés, mais deux éléments considérés comme importants sont les infections antérieures, en particulier les infections virales, et l’inflammation ». « Étant donné que l’infection par le SRAS-CoV2 a été associée à des anomalies du système nerveux central, notamment une inflammation, nous avons voulu vérifier si, même à court terme, le Covid pouvait entraîner une augmentation des diagnostics ».

Méthodologie de l’étude de cohorte

Les chercheurs ont examiné les dossiers de santé anonymisés de 6,2 millions d’adultes de 65 ans et plus aux États-Unis ayant reçu un traitement médical entre février 2020 et mai 2021, et n’ayant pas de diagnostic antérieur.

Cette population a été divisée en 2 groupes : ceux ayant contracté le Covid pendant cette période soit 400 000 personnes, et les autres sans documentation de Covid soit 5,8 millions de personnes.

Risque en cas de confirmation de lien Covid-Alzheimer

Les auteurs mettent en garde que si cette augmentation de nouveaux cas d’Alzheimer se maintient en lien avec le Covid, en l’absence actuel de traitement aurait un impact négatif à long terme sur le système de soins et ses ressources.

« La maladie d’Alzheimer est une maladie grave et complexe, et nous pensions que nous avions en partie renversé la vapeur en réduisant les facteurs de risque généraux tels que l’hypertension, les maladies cardiaques, l’obésité et un mode de vie sédentaire. Aujourd’hui, tant de personnes aux États-Unis ont eu le COVID et les conséquences à long terme du COVID sont encore en train d’émerger. Il est important de continuer à surveiller l’impact de cette maladie sur les handicaps futurs » déclare le Pr Pamela Davis, co-auteur de l’étude.

Figure 1 fournie dans la publication : comparaison du risque de nouveau diagnostic de la maladie d’Alzheimer à 180 jours entre les cohortes COVID-19 et non COVID-19 appariées par score de propension.

Pour aller plus loin

Image d’en-tête : plaques séniles observées au microscope dans le cerveau de patient atteint de maladie d’Alzheimer, source Wikipédia

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