Analyse vidéo interview Alexandra Henrion-Caude censurée YouTube
Dans cet article nous allons voir les méthodes de manipulation basiques de l’information utilisées par Alexandra Henrion-Caude qui, à défaut de briller actuellement dans son domaine d’expertise se distingue en revanche dans l’art de faire dire aux faits des contrevérités.
La vidéo évoquée est celle du 16/02/21 sur TV Liberté dans le Samedi Politique, interview par Élise Blaise.
Dans cet article nous allons voir les méthodes de manipulation basiques de l’information utilisées par Alexandra Henrion-Caude (AHC) qui, à défaut de briller dans son domaine d’excellence, se distingue en revanche dans l’art de faire dire aux faits des contrevérités.
Tout d’abord, soulignons le fait qu’elle préambule en disant qu’elle est fière d’agir au sein de Reinfo covid, le contestable collectif fondé par le non moins contestable docteur Louis Fouché (lire par ex la fiche dédiée de @conspiracywatch). Notons également qu’AHC, à défaut de pouvoir s’exprimer sur les médias mainstream, semble tout à fait satisfaite de trouver tribune dans les médias et les blogs complotistes (Sud Radio, Reinfo Covid) et/ou classés très à droite de l’échiquier politique (TV liberté par exemple, dirigée par un ancien du Bloc Identitaire, sulfureux groupuscule d’extrême droite appelée à être dissout ces jours-ci.)
Notons aussi dès le départ qu’elle use d’un vocable volontairement extrême voire caricatural. Par exemple, elle parle du projet de loi 3714, même si le contenu de cette loi peut et doit être discuté, comme d’un projet dictatorial, mais sans développer.
Idem pour les mesures de couvre-feu qu’elle qualifie de totalitaires. On est clairement dans une sémantique très exagérée qui a pour but d’inquiéter et d’attiser l’hostilité de son auditoire envers les institutions.
Ensuite, elle explique que les personnes vaccinées sont des cobayes, des participants à un essai clinique non déclaré, et sans leur consentement.
Mais ces vaccins ont suivi les phases 1, 2 et 3 et ont obtenu l’autorisation de l’Europe et l’avis favorable de l’HAS. Les effets secondaires non identifiés préalablement le seront dans le cadre de la pharmacovigilance dont elle ne semble pas comprendre (ou feigne de ne pas comprendre) le fonctionnement (voir le passage concerné à la fin de la vidéo).
Alors certes il manque des données pour les plus de 75 ans, également il y a des incertitudes quant à la durée entre les 2 injections mais ce qu’elle ne dit jamais, ce sont les bénéfices de ce vaccin.
On n’en sera pas étonnés quand on sait que cette même personne truquait l’interprétation des chiffres de Pfizer :
Pfizer
Severe/Covid
Vaccin : 1 / 8
Placebo : 9 / 162
40 000+ participants
Sur la base de ces chiffres AHC a dit:
« dans le groupe vaccin 1 forme grave /8. Ds le groupe placebo 1/16 => 2 x plus de chance de forme grave chez les vaccinés »
Hors c’est bien entendu faux. En réalité ces chiffres indiquent qu’il y a 20x plus de chances d’être infecté sans vaccin.
Et l’effectif du groupe « vaccin » est par ailleurs bien trop faible pour définir statistiquement le pourcentage de formes graves sur effectif total infecté dans ce groupe.
Donc pour déclarer, publiquement en plus, le pourcentage de formes COVID19 graves chez les vaccinés, il faudrait un effectif bien plus important de vaccinés atteints de COVID19.
Ensuite elle nie la surmortalité et explique que celle ci ne justifie pas les « mesures autoritaires » développées (confinement etc). Là on touche du doigt la méthode de manipulation mentale. Elle choisit ce graphique, de sa conception:
Et elle explique, sans jamais donner la valeur précise de la surmortalité en 2020 vs 2019, que c’est « juste la petites barre orange en plus ».
Sauf que cette barre représente 9% soit environ 53900 morts en plus!
Bien tenté, mais grossière technique « visuelle » pour minimiser la réalité en la présentant visuellement noyée dans la masse.
La journaliste lui oppose alors « oui mais justement on peut penser que les mesures sociales ont contenu la mortalité ».
Gros moment de doute chez AHC qui bafouille que les allemands n’ont pas eu de surmortalité, et qu’elle pourra expliquer pourquoi avec ses travaux. Évidement aucune explication ne suivra dans l’interview…
Arrive alors la séquence dans laquelle elle tente encore, de façon légèrement différente, de nous faire croire que la mortalité en France n’a pas augmenté en 2020. Elle explique par l’intermédiaire de ce graphique que c’est la mortalité de la population française depuis 1946. D’accord sauf qu’elle présente la mortalité des mois de février depuis 1946, soit 2 mois avant le premier gros pic de mortalité en 2020 !! Donc bien sûr rien ne saute à la figure.
Enfin, on vous garde le meilleur pour la fin : le camembert de la répartition de la mortalité 2020 en fonction des périodes de l’année.
Accrochez-vous
AHC dit :
« 2/3 de la mortalité 2020 a donc lieu pendant les confinements »
Oui et donc ?
Et bien c’est normal car les confinements sont déclenchés en toute logique quand les malades graves commencent à saturer les services de réanimation…et donc ils meurent massivement quelques jours après.
Mais elle ose dire clairement « que les confinements sont responsables des pics de mortalité ».
Formidable illustration de l’adage bien connu des étudiants, corrélation n’est pas causalité.
Pour s’enfoncer un peu plus elle raconte que le virus circule, tue et ensuite s’éteint. Mais omet de dire que ce sont notamment les mesures sociales et gestes barrières qui « éteignent » les signaux.
Passons à la séquence des tests PCR, qui vaut son pesant de cacahuètes.
Elle dit en gros que les asymptomatiques ne peuvent pas contaminer les autres car sont en fait non infectés et que donc les PCR + chez asymptomatiques sont bidons.
Et bien sur elle n’explique jamais que tout test présente des FP et FN et que ce n’est jamais parfait, mais que cela permet d’identifier quand même efficacement, pour ce test, les personnes infectées.
Embrayons alors sur le passage surréaliste où elle interrompt 3 fois la journaliste pour lui dire « vous ne trouvez pas bizarre que le premier vaccin ait été fait un dimanche, pendant que je fêtais la Sainte Famille ? » et de déplorer les vaccins réalisés pendant le shabbat en Israël…
Puis la folle séquence de la tomate transgénique où elle compare le vaccin à l’injection d’information génétique pour modifier les tomates, sauf qu’une tomate voit son ADN modifié par transgénèse, et c’est le but, pour lui conférer un avantage. C’est un OGM.
Dans le cas du vaccin, qu’elle ne veut pas appeler comme tel, mais ce dans le cas de ce qu’elle appelle « vaccin génique expérimental », on injecte un ARN qui va être traduit en protéine dans le cytoplasme et ne jamais rentrer dans le noyau.
Donc elle distille la peur en faisant croire qu’on va modifier votre ADN comme pour une tomate transgénique.
Ensuite elle explique que le vaccin produit 2,7 % d’effets secondaires empêchant d avoir une activité professionnelle normale, ce qui est beaucoup et ce qui est plus que les 1,4 % développant les mêmes effets chez les personnes COVID+.
Mais là encore sans jamais parler des bénéfices du vaccin, qui va empêcher 94% des vaccinés d’être infectés et de développer une forme grave (données Pfizer, maintenant confirmées à peu de choses près avec des données provenant notamment d’Israël).
Au passage elle dit là que 2,7% d’effets secondaires c’est énorme, alors que, souvenez-vous, 9% de surmortalité c’était…minime.
Enfin elle finit par jouer la victime, se dit offusquée d’être traitée de complotiste, dit qu’elle est censurée par You Tube, les médias mainstream etc.
Bref, toutes les ficelles de la communication conspirationniste où nous relevons pêle-mêle le sentiment de persécution, l’impression d’être seul détenteur de la vérité quand les appareils de pouvoir, les journaux, les grandes compagnies internationales sont les artisans des lobbies financiers, de la censure et de l’oppression des soi-disant lanceurs d’alerte.
Un texte de Lee Blanchard @@MahFranois3, membre de C4S