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COP 27 en Égypte : des résultats au goût d’inachevé malgré un accord pour compenser les pays pauvres des dégâts climatiques

La 27e édition de la COP (Conférence des parties) qui réunit 200 pays sous l’égide de l’ONU pour lutter contre le réchauffement climatique s’est achevée le 20 novembre à Charm el-Cheikh après deux semaines de négociation. D’âpres négociations pour un succès mitigé.

On peut faire le décompte, ce rendez-vous annuel a lieu depuis 1995. Plus le temps passe, plus l’ambiance semble désillusionnée face l’incapacité à maîtriser la menace climatique bien entamée et les objectifs fixés par les humains face auxquels ils ont capitulé : pas plus de 2°C s (1,5 °C comme objectif ambitieux) de réchauffement planétaire par rapport à l’ère pré-industrielle, engagement fixé en 2015 dans le cadre de l’accord de Paris. L’Organisation des Nations-Unies prévoit plutôt 2 chances sur 3 que les engagements actuels des pays permette une limitation à + 2,6°C voire au rythme actuel un catastrophique + 2,8 °C ce qui est un constat d’échec et l’assurance qu’on ne sait pas du tout où l’on va.

Une résolution peu ambitieuse

Il s’agit de décisions consensuelles dans lesquelles chaque pays n’oublie jamais ses propres intérêts, qui restent à l’évidence prépondérants. Difficile de lâcher du lest et de faire des vraies concessions donc, pour sauver la planète.

Une grande satisfaction est l’accord au profit des pays pauvres visant à faire prendre en charge par les autres les conséquences malheureuses du changement climatique dans leurs pays avec la création d’un fond pour les « pertes et dommages », projet évoqué à la COP 26 de Glasgow et qui pourrait être mis en œuvre dès fin 2023-2024. Les pays les plus pauvres étant peu contributeurs au réchauffement climatique, ce n’est que justice d’autant que cela fait longtemps que les pays concernés le demandait.

Pour ce qui est de l’essentiel, la réduction des émissions de gaz à effet de serre : pas d’avancée alors que l’an dernier à Glasgow il avait été décidé d’être toujours de plus en plus ambitieux afin de se donner des chances de respecter l’accord de Paris. Tout cela est très lié à la réduction de l’usage des énergies fossiles, en plein crise énergétique en lien avec la guerre en Ukraine, et un sujet qu’on n’ose désormais à peine aborder à la COP. On pense amèrement à la réouverture ce jour de la centrale à charbon à Saint-Avold en Lorraine et la signature d’un contrat de fourniture de gaz naturel par l’Allemagne fâchée avec le nucléaire avec le Qatar d’une durée de 15 ans.

Des déclarations amères qui en disent long

Nous vous laisserons avec un florilège de mots prononcés par des parties prenantes lors de cette COP 27, en attendant la COP 28 qui se tiendra fin 2023 aux Émirats Arabes Unis.

« Cette COP a affaibli les obligations pour les pays de présenter des engagements nouveaux et plus ambitieux » Laurence Tubiana, directrice de la Fondation européenne pour le climat et très impliquée dans les accord de Paris de 2015.

« Nous devons drastiquement réduire les émissions maintenant –et c’est une question à laquelle cette COP n’a pas répondu » Antonio Guerres, secrétaire générale de l’ONU

« Le monde ne nous remerciera pas quand il entendra uniquement des excuses demain » – Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne

Dessin de presse de LeBecq pour Science infuse, tous droits réservés

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