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McDonald’s s’inquiète de l’introduction des couverts réutilisables dans ses restaurants français

Le Wall Street Journal nous le révèle dans son édition du 12 décembre. La loi française anti-gaspi va-t-elle faire boule de neige en Europe ? Le géant américain du hamburger ne voit pas cela d’un bon œil, nous révèle le quotidien américain

« Une vaisselle au look résolument moderne : de grands verres transparents, des bols blancs élégants pour servir les salades composées, un joli écrin rouge pour les potatoes et les frites, inspiré du design iconique du cornet de frites en carton : ça met en appétit !« 

Ces mots enthousiastes justifient l’utilisation désormais en vigueur dans certains restaurant McDonald’s français de « vaisselle réemployable« .

Visuellement, cela donne ça :

Crédit : site internet Mc Donald’s France

Conséquence : une console de tri dédié où il faut déposer la vaisselle réutilisable, le reste allant dans la corbeille papier. La vaisselle réutilisable sera lavée à 60°C et rincée à 80 °C pour « garantir une hygiène irréprochable« .

3 ans de préparation à la loi anti-gaspillage

McDonald’s France explique avoir mis 3 ans à développer ce projet, lancée au début de l’année 2020. Le résultat est déployé depuis la fin de l’année dernière. 300 personnes auraient été mobilisées par « l’ensemble des métiers en interne et en externe« .
De plus, cela n’aura échappé aux adeptes du « MacDo », les emballages carton ont disparu, remplacés par du papier alimentaire recyclable.

Le discours est très enthousiaste, mais l’envers du décor est que tout cela a été mis en place par contrainte légale. En effet, cette loi dite « AGEC » vise les entreprises présentes sur le territoire dans différents secteurs d’activité, dont la restauration. Il s’agit de limiter et revaloriser les déchets, dans le cadre d’une économie circulaire.

En pratique, la vaisselle durable McDonald’s déployée à ce jour uniquement en France, est unique pour l’enseigne. Elle comporte 21 pièces de conteneurs réutilisables. Voilà qui affecte foncièrement le modèle de l’enseigne qui est le jetable, vite et bien, à l’instar des aliments de consommation rapide (FAST-food).
Pour des raisons économiques, bien sûr.

Car la vaisselle réutilisable, c’est tout un traitement, coûteux en termes de gestion. Les nouveaux bacs avec tri du jetable/réutilisable, et de nouvelles tâches pour le personnel derrière pour remettre dans le circuit de consommation du restaurant la vaisselle concernée. La pression est d’autant plus forte que les restaurants MacDo français, après un déploiement progressif, ont jusqu’à la fin de l’année pour adopter le système.

La crainte d’un modèle français

C’est bien là que réside l’inquiétude de l’enseigne américaine. Et si l’expérience contraignante de la France faisait boule de neige en Europe ? Après tout l’écologie a le vent en poupe. Serge Thines, le responsable des relations de gouvernance internationale de McDonalds a un avis tranché, comme rapporté par le Wall Street Journal : « Cela ne marche pas« . Pa seulement pour l’entreprise, mais pour la planète. Il affirme que les emballages réutilisables sont pires pour l’environnement que le jetable.

Le fait est qu’il y a déjà des groupes d’actionnaires américains qui font pression sur l’enseigne pour introduire la vaisselle réutilisable. Mais l’enseigne préfère travailler à supprimer le plastique à usage unique, en passant par exemple au papier, comme on l’a vu pour les emballages de sandwiches. Les clients pourraient aussi apporter leur propre vaisselle qui accueilleraient les aliments et boissons Mc Donald’s.

La direction de McDonald’s s’inquiète aussi de la gestion du matériel nouveau requis pour honorer la loi anti-gaspi française : les conteneurs de tri sélectif (selon les expériences de l’enseigne, ils sont abimés après 29 utilisations), qui s’abiment rapidement, mais aussi le matériel pour faire la vaisselle et sécher les couverts réutilisables.

Heureusement, la loi française ne s’applique qu’à la consommation sur place. Mais jusqu’à quand la vente à emporter sera-t-elle exclue ?

Pour aller plus loin

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