Métavers : à la recherche de l’avatar parfait
Notre futur est virtuel, Facebook rebaptisé Meta l’a bien compris et investit dans la R&D permettant la publicité ultra-ciblée
Mark Zuckerberg a annoncé l’investissement de 10 milliards de dollars par an pour développer le métavers. Mais ce n’est pas de la philanthropie, il faudra bien un retour sur investissement.
The Financial Times vient de fouiner dans des centaines de brevets déposés par Meta pour la plupart ces dernières semaines, et a découvert des choses très intéressantes, comme un « magasin virtuel », sponsorisé par des marques, ou les utilisateurs du métavers pourront s’équiper de la tête aux pieds avec des objets virtuels.
C’est séduisant, ce projet de capture de données biométriques se rapportant à votre visage notamment, pour reproduire au mieux votre physique et vos expressions, et vous faire vivre une expérience au plus proche de la réalité, avec l’avatar parfait. Grâce au casque-écran immersif, qui enregistre tout.
Vous regardez le métavers, Meta vous regarde, ses clients aussi…
Mais voyons l’envers du décor… et si ça servait aux sponsors et marques de Meta pour connaître dans le moindre détail vos réactions à leurs produits ? Ce que vos suivent, dans les images du métavers, la dilatation de vos pupilles, l’accélération de votre pouls, l’esquisse d’un sourire, un grognement ou un ronronnement… des réactions biologiques à des stimuli au gré de vos aventures métaversiennes, dont certaines péripéties pourraient être provoquées par des annonceurs pour les besoins de la cause… de vous vendre ceci ou cela ?
De fait, les brevets prévoient notamment des systèmes de capteurs pour enregistrer différents paramètres, mais aussi pour provoquer en vous des réactions, à un niveau très fin.
C’est justifié par le fait qu’il faut créer de véritables répliques de chacun pour cette réalité virtuelle que promet le métavers.
Cela promet également de nouveaux flux de données, qui vont bien au-delà de ce qui a fait scandale aujourd’hui en termes de données personnelles et confidentielles d’identité ou de comportement de clics ou like subtilisées et revendues.
Comment vont-elles être exploitées, comment Meta va-t-elle en tirer profit, directement, via ses annonceurs ou autres, quel consentement éclairé dans cette nébuleuse pour les futurs explorateurs du métavers ?
On n’est pas sortis de l’auberge… les instances de régulation ont du pain sur la planche et il va falloir assurer !
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