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Pfizer acquiert Seagen pour 43 milliards et s’approprient médicaments « CAM » et leur technologie ; que sont ces traitements innovants ?

L’oncologie est un marché porteur. La biotech Seagen a développé les CAM, c’est une autre approche que celle de l’ARN/ARNm également développée pour les traitements du futur contre le cancer

Le communiqué conjoint de Pfizer et Seagen est paru le 13 mars annonçant l’accord définitifs de fusion pour 43 milliards de dollars.

« Pfizer déploie ses ressources financières pour faire avancer la lutte contre le cancer, l’une des principales causes de décès dans le monde et qui a un impact considérable sur la santé publique », a déclaré Albert Bourla, PDF de Pfizer. « Ensemble, Pfizer et Seagen cherchent à accélérer la prochaine génération de percées dans le domaine du cancer et à apporter de nouvelles solutions aux patients en combinant la puissance de la technologie des conjugués anticorps-médicaments (CAM) de Seagen avec l’ampleur et la force des capacités et de l’expertise de Pfizer. L’oncologie reste le principal moteur de croissance de la médecine mondiale, et cette acquisition renforcera la position de Pfizer dans cet espace important et contribuera de manière significative à la réalisation des objectifs financiers de Pfizer à court et à long terme.« 

Seagen, pionnier et leader des CAM

Les CAM sont une technologie thérapeutique innovante plus que prometteuse fondée il y a 25 ans, puisque 4 des conjugués anticorps-médicament utilisant sa technologie exclusive sont autorisés par le FDA, l’autorité sanitaire américaine. Cette technologie ouvre la porte au traitement de multiples types de cancers solides et hématologiques (sang) avec l’avantage essentiel suivant : ils permettent de cibler les cellules cancéreuses, évitant de nombreuses toxicités des traitements classiques contre le cancer qui affectent aussi les cellules saines.

Les médicaments de Seagen commercialisés sont les associations de molécules suivantes :

  • brentuximab védotine (ADCETRIS®)
  • enfortumab védotine (PADCEV®)
  • tisotumab védotine (TIVDAK®)

    Seagen commercialise aussi le tucatinib (TUKYSA®) seul.

Mécanisme d’action : des médicaments biologiques

Vous l’avez compris en regardant la composition des médicaments : les CAM associent différents anticorps monoclonaux, identifiables par le suffixe « mab » (Monoclonal AntiBody = anticorps monoclonal) avec la védotine, qui est un agent antimitotique, c’est-à-dire qu’elle bloque la multiplication des cellules.

L’anticorps monoclonal est en fait un agent de ciblage des cellules cancéreuses, sur la base d’antigènes exprimées par ces cellules malades. L’anticorps couplé à la védotine va être capable de se diriger sur les antigènes de surface en l’occurrence) ciblés par le médicament sur les cellules cancéreuses, qui va internaliser le conjugué (l' »avaler »). À l’intérieur des cellules, le 2 composants du médicament se sépare, et la védotine agit en arrêtant le cycle cellulaire, mettant la machine vitale de la cellule à l’arrêt ce qui entraîne sa mort.

C’est le choix d’anticorps du conjugué qui donne sa spécificité de ciblage des cellules cancéreuses à tuer, défini selon le type de cancer visé.

Seagen au-delà des molécules déjà commercialisées à un beau pipeline de médicaments en développement dont 11 nouvelles entités moléculaires. À cela sont associés pour leur développement des technologies exclusives et propriétaires.

Division Oncologie de Pfizer

De son côté jusqu’ici, Pfizer a 24 médicaments innovants approuvés pour le traitement du cancer, générant plus de 12 milliards de revenus en 2022, et 33 programmes de développement clinique en cours.

Avec Seagen, le géant pharmaceutique américain devient un leader incontestable de l’oncologie et de l’innovation en la matière, sans compter le développement des médicaments à ARNm avec son partenaire BionTech (vaccin anti-Covid à base d’ARNm), à l’instar de Moderna qui évalue actuellement un vaccin à base d’ARNm contre le mélanome, un redoutable cancer de la peau.

Aux États-Unis déjà, certains s’interrogent sur cette « concentration », imaginant une potentielle violation de loi anti-trust.

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