« Il n’y a pas de thaumaturge ! » Transcription des propos du Pr Raoult – vidéo YouTube du 3/8/2021
Transcription : Fabrice Franck @fabrice_frank – vidéo en bas de ce billet.
Question : « Professeur Didier Raoult où en est-on avec le variant indien, connait-on mieux son, sa gravité, connait-on mieux son évolution ? »
Là on commence à, à avoir des données, vous savez que moi, j’aime m’exprimer surtout sur des donnée réelles pratiques que l’on a collectées ici, et qu’on est les seuls à avoir collectées dans le détail en sachant très précisément ce qu’on fait c’est-à-dire que les positifs sont de vrais positifs et les négatifs sont de vrais négatifs, parce que quand même il y a beaucoup de flou par ailleurs. Don la chose que l’on voit c’est qu’effectivement sur ce graphique on voit que maintenant
on atteint les, le niveau d’incidence, c’est le nombre de cas quotidiens, euh, qui est euh, équivalent à celui des pics de euh, du variant anglais, maintenant on l’appelle le variant alpha parce que les anglais ont honte que ce soit né chez eux, voilà, ça c’est une chose on voit ici maintenant voyez, on a identifié le variant dans plus de 20 000 cas,
c’est énorme l’objectif que nous avons ici c’est d’arriver, rétrospectivement à identifier les variants de la très très grande majorité des gens qu’on a, actuellement on a au moins 20 % de, de variants, de tous les mois donc on arrive très très bien à connaître les mouvements des variants, et puis là, on espère arriver à 90 % pour comprendre très très précisément, mais vous voyez on a déjà 20, plus de 20 000 et on voit que l’indien est à la troisième place, après le UK, après le Marseille-4 qui est, les autres reconnaissent toujours pas comme étant un variant parce que c’est, la science est tempérée de beaucoup de politique et que comme personne s’en était rendu compte à l’époque personne ne veut rendre compte que c’était le variant qui a donné la plus grosse mortalité.
Alors, on a maintenant en revanche des chiffres très précis sur tout qui pemet d’avoir des notions générales, sur la gravité, la proportion des vaccinés, et on a un élément de comparaison entre le variant dit delta qui est le variant indien et puis le variant dit alpha qui est variant d’Angleterre. Et donc on a regardé ça depuis Noël puisque bien sûr. Il n’y avait pas avant Noël de variant anglais ou très peu et puis depuis début mai pour le variant indien, ce que l’on voit, donc là, on compare près de 9 000 cas de variant anglais avec 1 100 cas de variant indien d’abord la proportion de vaccinés chez les gens infectés par l’indien est plus importante
que chez les, les gens qui ont eu une infection avec la variant anglais puisque elle est de 13 % actuellement chez les gens qui ont eu le variant indien, elle est de 3,6 % chez les gens qui ont eu le variant anglais.
Alors ce qui est très intéressant, c’est de regarder la gravité relative. Donc parce que c’était difficile de se prononcer parce que bien sûr il y a une variation qui est liée à l’âge, donc on, actuellement, on a euh, une poussée qui est un peu plus importante chez les gens qui ont eu le variant indien chez les gens jeunes et d’ailleurs quand on les interroge beaucoup beaucoup beaucoup beaucoup de boites de nuit alors faut faire attention aux boites de nuit parce que on fait des tests salivaires mais ces tests salivaires euh, ne vous imaginez pas que parce qu’un test salivaire est négatif vous n’êtes pas du tout infecté, ils ont une mauvaise sensibilité, probablement de l’ordre de 70 %, donc ça ne suffit pas à vous garantir que vous n’allez pas rentrer, rencontrer des gens qui ne sont pas positifs.
Et donc nous on voit beaucoup de gens arriver nous disant et alors je ne savais pas mais je trouvais pensable [rire], il y a des boîtes de nuit à Barcelone, très important d’aller voir à Barcelone ou ici, bon, faire la boite de nuit à Barcelone, et puis ici aussi il y a pas mal de boîtes de nuit, et donc les gens [inaudible] s’amusent comme ils se sont toujours amusés mais la, la, la tranche d’âge des 20-29 ans est celle qui est la plus importante, et elle est plus importante que ce qu’on avait avec le variant anglais parce que ça fait 31 % des gens. Et bien entendu ces gens ont relativement peu, pas zéro,, mais ils ont relativement peu de formes graves, d’hospitalisation et de réanimation, mais nous avons aussi des gens qui sont plus âgés et qui ont plus de 60 ans et là, clairement, on peut dire que le variant anglais était beaucoup plus sévère, beaucoup plus sévère que le vaccin, le variant indien.
Il y a une grosse différence donc, la variant indien est là mais il y a quelques formes relativement graves, donc il y a 2 % de gens qu’ont été hospitalisés avec le variant indien contre 8,8, presque 9 % avec le variant anglais, ce qui fait vraiment une différence.
Il y a dans la réanimation on a, 1 %, contre 3%, et en décès on a 0 % contre 1,7 % donc dans tous les cas, le variant anglais était plus sévère et dans toutes les tranches d’âge, que le variant indien qui circule actuellement. Alors, est-ce que la vaccination est protectrice, pour l’instant nous avons un patient dans cette série. Les gens qui sont venu ici, je ne parle pas des prélèvements que l’on reçoit de l’extérieur des EHPAD etc dans lequel il y a eu quelques décès qui ont été rapportés, mais dans les gens qui sont venus dans l’assistance publique qui ont été détectés ici, il y a en tout un patient vacciné qui a été hospitalisé et donc, mais la différence de niveau d’hospitalisation on a un peu moins à l’œil nu, que de ceux qui sont non vaccinés mais avec ce nombre-là, ceci n’est pas significatif.
Pour l’instant, voilà, donc euh, il y a peut-être une différence, pour que la différence soit visible faudra qu’y ait plus de cas, parce que ce variant est relativement anodin et que donc pour arriver à montrer qu’il y a une différence entre les gens qui sont vaccinés et qui ont attrapé ce variant, et ceux qui ne sont pas vaccinés, il audra un peu plus de temps faudra avoir 2 ou 4 000 personnes infectées pour qu’on puisse voir si il y a une différence ou s’il n’y a pas de différence. Et s’il y a une différence elle sera mineure dans tous les cas parce que la maladie n’est pas très grave.
Voilà donc, voilà quel état de la situation les données chiffrées encore une fois moi je ne fais pas de plans sur la comète je parle de données chiffrées.
Question : « Si les formes causées par ce variant sont moins graves, est-il nécessaire de prendre en charge les patients qui sont atteints par ce nouveau variant ? »
Actuellement, je ne sais pas, on a regardé ça parce qu’on a un flux là considérable hein de, de près de 1 000 personnes par jour qui viennent de près, de 200 personnes positives et donc ça pose des problèmes de gestion en terme de consultations en hôpital de jour et donc on s’est posé la question de savoir si on devait ou on ne devait pas continuer à prendre en charge les plus jeunes qui souvent guérissent tout seuls, rapidement, une fois qu’on a simplement vérifié qu’ils n’avaient pas de trouble de la respiration, alors d’une part on a regardé deux choses.
D’une part effectivement, je, je vous ai dit il y en a quand même d’autres qui ont, qui sont dans cette tranche 20-29 qui sont en réanimation, ; on peut pas dire qu’il ne se passe rien, il se passe quelque chose de temps en temps et d’autre part on a une vraie question, une vraie interrogation qui sont les situations , de séquelles après le Covid, hein, ce que les gens appellent les Covids longs ou les post-Covid, et, avec deux éléments majeurs :
d’une part des gens qui ont des inflammations de l’aorte, du gros vaisseau en particulier thoracique, et puis des gens qui ont un ralentissement de certaines zones cérébrales, qui fonctionnent mal et ont associées à des troubles de la mémoire, de la concentration, pour ce que l’on a vu, d’une part ça touche beaucoup les jeunes, et donc on peut pas dire que les jeunes qui auront fait des formes banales y compris essentiellement ORL avec des problèmes de perte de l’odorat, n’auront pas de conséquences de ça, c’est pas vrai on en voit d’une part et d’autre part ce que l’on voit, ce qui est en cours d’analyse, actuellement on a analysé un peu plus de 100 personnes avec la technique du Pet-Scanr c’est que la prise en charge médicale complète avec ou sans hydroxychloroquine, certains l’ont, d’autres l’ont pas, mais complète contre les post-Covid, c’est des données très préliminaires, mais c’est des données qui sortent chez nous d’une manière qui est lisible donc et qui sortaient de manière assez simple, chez les gens qui font les PET scan qui les premiers ont attiré notre attention puisque nous la plupart des malades que nous avons envoyés c’est les malades que nous avions pris en charge dès le départ mais eux recevaient des malades pris en charge dans d’autres services qui n’avaient pas ce protocole, et ils ont tout de suite remarqué qu’il y avait une différence marquée entre ceux qui n’avaient pas été pris en charge, pas du tout traités au moment de l’épisode de Covid, et ceux qui avaient été traités. Donc moi les données que j’ai m’empêchent moralement d’arrêter de prendre en charge les gens compte-tenu de ce que nous voyons actuellement qui représente, on n’arrive pas à en fixer quelle est la proportion, puisqu’on n’en a fait qu’une centaine même si on a fait probablement plus que n’importe qui au monde, on arrive pas à faire des statistiques avec ça et bien entendu, vous comprenez dans la situation de l’été actuelle, les choses deviennent un peu plus compliqué, elles, ’éclairciront plus tard mais on dit pour l’instant, nous, on continue à penser qu’il faut prendre en charge les gens, les traiter d’une part parce que, certains vont s’aggraver en faisant une embolie pulmonaire, ou en faisant des insuffisances respiratoires même si encore une fois cette maladie liée à ce variant est beaucoup moins grave, telle que, maintenant est-ce que les gens qui ont eu ce variant vont faire la même proportion de séquelles post-covid ou Covid long, que les autres, je n’en sais rien, personne le sait donc, dans l’attente on essaye de faire pour le mieux, parce que nous ne savons pas »
Question : « Qu’en est-il des controverses qui ont pu animer ces derniers mois ? »
Écoutez, moi j’ai décidé, je sais que les, en particulier les gens qui n’ont pas eu, dans mon métier,le cursus que j’ai eu, pensent que je suis arrogant, ou que j’exagère. J’ai décidé de mettre mon curiculum vitae en ligne. Il n’ya pas de médecindans ce pays, qui un curiculum vitae qui soit comparable au mien. Il n’y en a pas. Il n’y a pas ce niveau-là, ça n’existe pas je suis désolé. Il y a qu’à le regarder, personne n’a été aussi jeune président d’université, n’a publié autant, n’est cité autant dans la littérature comme médecin, dans ce pays, donc il ne faut pas mélanger les choses.
Tout le monde a le droit d’avoir son opinion, mais la crédibilité que j’ai acquis en 40 ans de travail, est une crédibilité qui est raisonnable [rire].
Je vous assure, regardez ce que j’ai fait, le nombre de diplômes que j’ai passé, le nombre de choses que j’ai fait, le nombre de responsabilités que j’ai eues, ici, mais aussi à Paris, mais aussi à Lyon, et aussi ailleurs dans le monde, avant que raconter des bêtises en disant je suis un nul, ça n’est pas raisonnable.
L’autre élément de réflexion que je vous conseille vraiment, vraiment de lire, parce que je crois que c’est essentiellement important, c’est extraordinairement important, moi je pense que les conflits d’intérêts et je pense que les rapports avec l’industrie ont atteint un niveau de toxicité qu’il faudra bien résoudre.
J’espère bien que ce sera un des éléments de la prochaine campagne présidentielle de décider contrôler cet aspect-là, vous ne pouvez pas laisser des gens qui manient des milliards, une liberté totale dans leurs relations avec des gens qui décident de la santé, voilà, qui décident que la corruption c’est la corruption, ça a toujours existé, c’est aussi vieux que le Monde. Mais quand la corruption concerne directement des décisions médicales, alors, ça devient un problème dont la nation doit s’emparer. Il faut arrêter de niveau de corruption, que tout le monde connait, tout le monde ferme les yeux en disant mais non mais non mais non, tout, personne ne veut faire le lien entre le degré de tricherie qui a atteint les pays occidentaux et, dans le rapport de données, dans la comparaison des données.
Moi ça me fait rire que les gens me disent exactement que ce qui tue ce qui tue pas ce qui soigne ce qui soigne pas par des gens qui ne voient pas de malades par des gens qui analysent des papiers dont ils refusent de voir là où ils sont trichés, où ils refusent de dire qu’en réalité on sait très bien que les papiers qui ont été organisés avec la complicité de l’industrie pharmaceutique sont profondément biaisés. Et c’est naturel, ce sont des vendeurs, d’accord, c’est pas des sauveurs de l’humanité.
Et d’ailleurs pour le mot de la fin, dans cette maladie il y a un vrai problème, c’est que c’est pas les politiques ni les industriels, c’est pas dieu, ils ne vont pas nous sauver ce qui va faire, personne va nous sauver de cette épidémie ce qui va faire qu’elle va faire plus ou moins de dégâts c’est que chacun fasse son métier, que les médecins fassent leur métier, que les scientifiques, plutôt que de donner des conseils sur des choses qu’on ne connait pas fassent leur métier, c’est-à-dire analyser virus, analyser les séquences, voilà, que chacun fasse métier et que le politique fasse le sien que les scientifiques fassent le leur que les médecins fassent le leur.
Les politiques n’ont pas à nous dire ce qu’on fait au niveau médical tous les jours mais qu’est-ce que c’est que cette histoire jusqu’à présent en médecin on continue à faire ce qu’on devait faire donc, la médecin doit être faite par les médecins, la science par les scientifiques, et le conseil scientifique ferait mieux de faire des projets utiles, je vais vous dire le projet scientifique le plus utile, actuellement le nombre de molécules qui s’accumulent qui ont une activité contre ce virus qui ne coutent rien et qui sont anodines est considérable. Qu’est-ce que l’on attend pour les tester, si vous n’aimez pas l’hydroxychloroquine je m’en fiche, mais testez donc l’ivermectine, maintenant la ciclosporine.
Il y a un réservoir de molécules, est-ce que, je ne sais pas, ma paraffine dans le nez, ou la vaseline dans le nez qu’on a dans certains produits, ou je sais pas quoi, le Vicks, il me paye pas le Vicks, pas de conflits d’intérêts avec eux, est-ce que ça évite ça la contamination par le virus dans le nez ou non, qui le sait ça, mais il y a des choses, la pratique médicale elle est faite d’une quantité de petites choses qui permettent d’éviter les choses et pas simplement de jouer aux jeux vidéo.
Maintenant regardez pfff, tout le monde a un masque pfff, tout le monde reste à la maison pfff, tout le monde est vacciné, c’est pas comme ça, d’accord ! Donc tout ça sont des moyens complémentaires et il y a de la science à faire derrière pas des oukases ou pas des opinions tranchées par des gens qui n’ont pas la compétence pour l’avoir et je vais vous dire s’ils avaient la compétence, ils n’auraient pas d’opinion tranchée. Ils auraient des chiffres. Les opinions des uns et des autres sur ce sujet m’indiffèrent, vous me direz je ne les écoute pas, m’indiffèrent.
Ce qui m’intéresse c’est les données chiffrées que l’on peut nous constater tous les jours qu’est-ce qu’on fait comment on arrange les choses est-ce que ça va bien, est-ce que ça va pas, et il faut arrêter ces opinions, qui sont encore une fois, c’est les bistrots ont été remplacés par les télévision. Il faut arrêter et il faut arrêter de laisser penser aux hommes politiques qu’ils sont dieu, c’est pas dieu, ils ne vont pas arrêter avec uncoup de baguette magique ou une décision politique une épidémie qui a plus de ruse qu’ils ne peuvent imaginer ».
« Merci beaucoup ».