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La France consomme encore trop d’antibiotiques, révèle Santé Publique France

Avec 700 prescriptions d’antibiotiques pour 1 000 habitants en 2021 (hors hospitalisation), la France est le 4e plus gros consommateur d’Europe et ce depuis 2018

« Les antibiotiques, c’est pas automatique ». Ce slogan fait partie des campagnes des pouvoirs publics et de la CNAM lancées depuis 20 ans en raison des excès de consommation d’antibiotiques, qui sont une vraie menace pour la santé publique. En effet, la surutilisation d’antibiotiques conduit au développement de résistance aux bactéries de ces produits, ce qui affaiblit leur efficacité. On appelle cela l’antibiorésistance. CE phénomène n’est malheureusement pas compensé par la découverte de nouveaux antibiotiques, qui prend des années. Ajoutons à cela les pénuries d’antibiotiques de plus en plus inquiétantes.
Les antibiotiques sont des médicaments sur prescription médicale. Chacun comprendra donc que c’est en premier lieu les médecins qui sont concernés. Les campagnes de santé publique les concernent donc au moins au même titre que le grand public.

Devant la France dans ce palmarès peu prisé pour les objectifs de santé publique, on trouve en Europe en tête la Grèce, la Roumanie et la Bulgarie, la France arrivant en 4e place.

Décroissance des prescriptions depuis 10 ans, recrudescence en 2021

La sensibilisation des médecins porte ses fruits depuis 10 ans avec une baisse régulière des prescriptions. La pandémie de Covid-19 en 2020 a entrainé une chute bien plus marquée du fait des mesures sanitaires (gestes barrières, confinements).
On observe une reprise en 2021 particulièrement chez les enfants jusqu’à 4 ans en au dernier trimestre. La cause en est l’abandon des mesures barrières, le retour des infections hivernales

Source : Santé publique France
Source : Santé Publique France
Source : Santé publique France

Médecins et antibiotiques concernés par la reprise des prescriptions

Près des 3/4 des prescriptions d’antibiotiques sont faites en ville par des médecins généralistes (72,4%) , suivi des dentistes (14,2%). Les pédiatres représentent 2,1 % des prescriptions. Ce sont ainsi les généralistes, prescripteurs de poids, qui ont également fourni les plus gros efforts de leur mauvaise habitude de prescription excessive d’antibiotiques.

Source : Santé Publique France

Dans le viseur de la reprise des prescriptions : l’amoxicilline avec + 12 % d’augmentation des prescriptions en 2021, et en deuxième lieu l’amoxicilline associée à l’acide clavulanique : + 7 % puis la classe des céphalosporines avec + 3 %. Or ces deux antibiotiques sont particulièrement à l’origine de résistances, ce qui nécessite de restreindre d’autant plus leur prescription.

Forte disparité régionale, PACA et Hauts de France en tête

Source : Santé Publique France

Comment expliquer ces disparités géographiques ? Santé Publique France évoque la pyramide des âges variable selon le territoire, mais aussi l’état de santé de la population, l’offre de soins, l’activité médicale, entre autres.

Objectifs de l’OMS non atteints pour la France

L’Organisation mondiale de la santé définit des limites à ne pas dépasser fixées en Dose définie journalière (DDJ). La France se situe à 21,5 DDJ pour 1 000 habitants par jour, or l’objectif est de 20 au niveau national.

En conclusion, si 2020 a permis d’accélérer une baisse salutaire pour la santé publique de la consommation d’antibiotiques, 2021 n’a pas permis sa poursuite. Pour autant, Santé Publique France ne le voit pas comme un retournement de tendance face à la décrue engagée depuis 10 ans. 2020 a surtout été une année atypique à cause de la pandémie de Covid19. Les données de 2022 seront donc importantes pour évaluer si la baisse long terme observée jusqu’ici est durable.

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