L’exposé erroné de Laurent Ruquier pour minimiser la gravité du Covid-19
par Meryl Swan Lake, pharmacien
Beaucoup de gens s’appuient sur l’exposé suivante de Laurent Ruquier pour minimiser la gravité du Covid-19. Mais trop c’est trop !
Cette déclaration est trompeuse et ces chiffres ne sont absolument pas exacts :
Tout d’abord, le taux de survie des patients atteints de Covid19 ne doit pas être calculé sur la base de l’ensemble de la population mais sur la base des cas réels de cas de Covid-19, et on obtient alors des chiffres TRÈS différents.
En France, 89 301 décès sont liés au Covid sur 3, 93 millions de cas, soit un taux de mortalité de 2,3 % malgré les mesures mises en œuvre pour ralentir la propagation ( masque obligatoire, fermeture des bars, des restaurants, des cinémas, confinements et couvre-feu successifs,…) ce qui est un taux très élevé (grippe = environ 0,1 % en l’absence de restrictions).
N’oublions pas non plus que survivre au Covid ne peut être assimilé au fait de développer une forme bénigne. Une part importante des survivants du Covid sont atteint de Covid long et/ou souffrent de complications à long terme (respiratoires, neurologiques, etc.), et ce quel que soit leur âge ou leur état de santé.
En outre, le problème est bien plus profond que le Covid en lui-même.
La propagation incontrôlée du virus présente un impact sur l’ensemble du système de santé.
Par exemple, on a connu des retards de diagnostic de cancer ou de maladies chroniques, des retards de mise en œuvre de chimiothérapies, d’interventions chirurgicales, etc.
La surveillance des traitements a malheureusement aussi été affectée. Un autre problème, trop souvent négligé, est la façon dont la crise a encouragé le recours à l’automédication inappropriée, exposant les personnes au risque d’interactions médicamenteuses et d’effets secondaires graves.
Il existe bien sûr un impact très négatif sur la santé physique et mentale des soignants livrés à eux-mêmes et plus généralement sur la santé mentale en général.
Et non, la sensibilisation à la santé mentale ne signifie pas qu’il faut faire comme si le virus n’existait pas.
Cela signifie qu’il est urgent de réduire le nombre de cas.
Tous ces facteurs se reflètent dans les chiffres tragiques de 2020 :
- la mortalité a augmenté de 9 % par comparaison aux années précédentes
- l’espérance de vie a diminué de 10 % par rapport aux années précédentes
Nous voyons enfin la lumière au bout du tunnel avec des vaccins très efficaces.
Vaccinons le plus rapidement possible pour sortir enfin de cette crise !
Cela veut dire que le gouvernement français doit mettre en œuvre des mesures qui accéléreront le déploiement des vaccins ET réduiront l’incidence virale.
Un billet de @MerylSwanLake, membre de Citizen4Science _ publié sur Twitter le 10 mars 2021