Déficit public 2022 : près de 125 milliards d’euros (4,7 % du PIB) pour une dette publique de 111,6 % du PIB
L’INSEE vient de publier comme chaque année à la fin du mois de mars une première évaluation des comptes nationaux des administrations publiques françaises, c’est celle qui est transmise à la Commission européenne pour notifier les déficits publics.
Les comptes finaux seront publiés dans deux mois, mais ces premiers résultats donnent l’essentiel pour se faire une idée des comptes de l’administration française.
Après 6,5 % en 2021 et 9,0 % en 2020 du produit intérieur brut (PIB), le déficit public pour 2022 est de 124,9 Md€.
Les recettes se maintiennen dans la progression, à 95,7 Md€, soit +7,3 % après +8,4 % en 2021. Elles représentent 53,4 %, après 52,6 % en 2021 et 52,4 % en 2020.
Le taux de prélèvements obligatoires augmente, à 45,3 % après 44,3 % en 2021.
Les dépenses progressent également : +4,0 %, soit une augmentation de 58,6 Md€ par rapport à 2021. E
n proportion du PIB, les dépenses continuent de reculer et représentent 58,1 % du PIB en 2022, après 59,1 % en 2021 et 61,3 % en 2020. Elles restent cependant très supérieures à leur niveau de 2019.
La dette des administrations publiques au sens de Maastricht atteint 111,6 % du PIB fin 2022, après 112,9 % fin 2021.
Historique 2019-2022 des ratios des finances publiques
Toujours plus de dépenses publiques avec + 4 %
Lesquelles augmentent significativement ?
Celles de fonctionnement, qui accélèrent en progressant de 5 % en 2022 après 4,4 % en 2021.
Les rémunérations des agents publics a augmenté de 13,6 M€ ( +9,9 Md€ en 2021).
Les consommations intermédiaires augmentent de +8,4 Md€ (+8,3 Md€ en 2021) en lien avec la hausse du pris de l’énergie.
Les prestations sociales progressent pratiquement au même rythme qu’en 2021 soit + 1,1 %.
Les prestations en nature ralentissent (+1,4 %, soit +2,3 Md€), après un fort rebond en 2021 (+13,8 %) qui était lié à la reprise des soins et aux campagnes de vaccination et de dépistage pendant l’épidémie de Covid-19.
Les pensions de retraite (+15,3 M€) et les prestations de solidarité (RSA, prime d’activité, allocation adulte handicapé) ainsi que les arrêts maladie (+2,0 Md€), contribuent à la hausse des prestations.
Les subventions et autres transferts ralentissent. Les dépenses pour soutenir les ménages et les entreprises face aux prix élevés de l’énergie se substituent aux dépenses de soutien aux entreprises liées à la crise sanitaire.
La contribution de la France au budget de l’Union européenne se replie en 2022 (‑ 2,2 Md€).
Les dépenses d’aides à l’investissement continuent d’augmenter (+8,1 %), notamment avec les dépenses du plan de relance, et des programmes de France 2030.
Léger repli des recettes à +95,7 M€ soit + 7,3 % ( + 8,4 % en 2021)
On constate une poursuite du rattrapage de l’économie française après la crise du Covid-19 (‑ 4,8 % en 2020) et de la hausse des prix.
Les impôts accélèrent avec +7,9 % à +59,6 M € (+ 6,7 % en 2021). Les recettes de TVA sont très dynamiques à + 8,1 % (soit +14,9 Md€) notamment en raison de l’accélération des prix à la consommation et aussi de la progression en volume de la consommation des ménages.
Les impôts sur la production rebondissent à +9,8 % (+10,7 Md€) après la baisse de 6,7 % en 2021 qui était due aux mesures de réduction d’impôt du plan de relance. Les impôts courants sur le revenu des ménages et des entreprises, ainsi que sur le patrimoine, progressent fortement : +10,5 % soit +33,9 M€ (+6,1 % en 2021), grâce notamment au bénéfice fiscal des entreprises et au dynamisme de la masse salariale (malgré la baisse du taux d’impôt sur les sociétés). Vient réduire ce résultat la suppression de la contribution à l’audiovisuel public et la poursuite de la baisse de la taxe d’habitation. À noter : la taxe intérieure sur la consommation d’électricité (TICFE) diminue fortement avec la mise en œuvre du bouclier tarifaire (‑ 7,1 M€).
Dépenses et recettes des administrations publiques
Baisse de 5,5 M € du déficit de l’État, administration sécurité sociale excédentaire
Attention : ce chiffre est sans compter la dette de SNCF Réseau de 10 M €.
Le solde des administrations de sécurité sociale devient excédentaire (+9,2 M€) après un déficit de 17,2 M€ en 2021.
Les recettes d’impôt (CSG notamment) et de cotisations sociales bénéficient du dynamisme de la masse salariale (+47,2 Md€ soit +7,1 %). Les dépenses augmentent plus modérément (+20,5 Md€ soit +3,0 %) : la hausse des prestations de retraite (en dehors des pensions de l’État qui font partie des dépenses de l’État) est en partie compensée par la baisse des prestations d’activité partielle, d’allocation chômage et des dépenses de vaccination et de dépistage liées à la crise sanitaire.
Le solde des administrations publiques locales (Apul) s’améliore également mais dans des proportions plus modestes.
La dette au sens de Maastricht augmente de 126,4 M€ soit 111,6 % du PIB
Note : tous les chiffres des tableaux sont en M €.
Pour aller plus loin
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