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Après détournement d’usage d’une classe d’antidiabétiques (Ozempic), le repositionnement dans le traitement de l’obésité se confirme

Il s’agit de la classe des analogues du GLP-1 mais attention, l’usage est strictement encadré, illustration avec le liraglutide (spécialité Saxenda, Novo Nordisk) en Suisse

Nous étions dans les premiers à parler en décembre 2022 de l’affaire du sémaglutide (Ozempic), antidiabétique détourné de son usage comme coupe-faim, ayant entraîné des ruptures de stock pour les patients diabétiques particulièrement aux États-Unis. Des influenceurs de réseaux sociaux (dont Elon Musk, propriétaire de Twitter) ont largement contribué à cela.

Nous avions par la suite expliqué son repositionnement effectif dans l’indication obésité sous le nom de marque Wegovy, au moment où l’ANSM (autorité sanitaire française) alertait sur le détournement d’Ozempic, et rappelé l’existence d’un système d’accès précoce (pré-commercialisation potentielle) pour l’obésité en France.

Le sémaglutide est la première molécule de la classe innovante des analogue du GLP-1 (glucacon-like peptide 1). Le GLP-1 est une hormone naturelle de régulation de la glycémie, dont les effets sont mimés par les médicaments analogues du GLP-1. Novo Nordisk, laboratoire pharmaceutique danois, on est le développeur et le sémaglutide a été le premier médicament commercialisé pour le diabète de type 2, par voie orale.
La forme pharmaceutique a évolué vers l’injectable avec parfois des produits à libération prolongée afin d’espacer les prises, tout en garantissant l’autonomie des patients grâce à des stylo-autoinjecteurs prêts à l’emploi.

En pratique, ces médicaments régulent l’appétit en déclenchant une sensation de satiété et en diminuant la faim, favorisant la réduction de prise alimentaire et donc favorisant la perte de poids de façon significative.

Liraglutide (Saxenda) : modalités pratiques de prise en charge dans l’obésite en Suisse

Cette molécule sort aussi du pipeline de Novo Nordisk, pionnier de la classe des analogues GLP-1. Commercialisée sous le nom de Saxenda, elle vient donc concurrencer Wegovy (sémaglutide).
Regardons en pratique les conditions de prise en charge de l’obésité pour Saxenda chez nos voisins suisses va nous donner une idée de ce qui pourrait se passer en France pour ce marché de médicaments pour l’obésité et permettre de rappeler que les conditions de prescription sont très réglementées avec un suivi étroit – à défaut, pas de remboursement pour ces produits coûteux.

La prescription est nécessairement faite par des médecins spécialistes en endocrinologie/diabétologie, à leur cabinet ou dans des centres de l’obésité agréés. Les critères d’agrément sont très détaillés en ce qui concerne en particulier le personnel d’un centre de l’obésité reconnu comme tel : nombre minimal de médecins spécialistes, mais aussi diététiciens et réseau interdisciplinaire avec psychiatres/psychologues et physiothérapeutes.

L’indication est la suivante : Adultes : obésité, définie par un IMC > 30 kg/m, surpoids (IMC > ou égal à 27) AVEC facteurs de risque, et pour les12 à 18 ans : poids supérieur ou égal à 60 kg et obésité (seuils spécifiques pour les adolescents selon l’âge).

Attention : Saxenda c’est en prise quotidienne… le coût est d’environ 40 euros l’injection ! (Suisse)

Après la phase initiale de traitement, une réévaluation doit être faite après 16 semaines et après 10 mois pour vérifier l’efficacité du traitement sur la base d’un objectif d’évolution pondérale prédéterminé : au minimum 10 % ou 12 % de réduction du poids corporel à 10 mois par rapport au moment du démarrage du traitement. Si la perte de poids est inférieure, le traitement doit être arrêté, de même, autre condition : si l’IMC (indice de masse corporelle) est < 25.

Par la suite, des visites médicales de contrôle doivent avoir lieu tous les 6 mois.

S’il y a reprise de poids par rapport à l’objectif atteint à 10 mois, le traitement doit être interrompu et bien sûr également toujours si l’IMC passe sous la limite de 25. Toutefois le traitement pourra être recommencé si l’IMC repasse au-dessus de 25.

Il est important de rappeler que le traitement de l’obésité, c’est d’abord des mesures hygiéno-diététiques, les médicaments font partie de l’arsenal le plus souvent en cas d’échec de ces mesures liées au mode de vie.

Pour aller plus loin

Image d’en-tête : dessin de presse de LeBecq pour Science infuse – tous droits réservés

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