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Épidémies Covid-19 et bronchiolite : poursuite de l’amélioration pour l’une, dégradation inquiétante pour l’autre

Si Santé Publique France a publié hier un point hebdomadaire Covid favorable, Le ministre de la santé a déclenché le « plan blanc » pour la pédiatrie

Situation pour le Covid-19

Au 10 novembre, les indicateurs épidémiologiques hebdomadaires suivis de près par Santé Publique France font état d’une nouvelle évolution dans le bon sens pour la semaine passée avec une baisse de 15 % du taux d’incidence (156 694 nouveaux cas confirmés pour 100 000 habitants).

Les nouvelles admissions en service de soins critiques on baissé de 27 % avec 355 cas et le nombre de décès de 16 % avec 379 cas. Pour ce dernier indicateur, il faisait de la « résistance » ces dernières semaines, c’est donc satisfaisant de voir désormais tout aller dans le même sens. Rappelons que c’est le sous-lignage d’Omicrons BA.5 qui domine largement sur le territoire avec 92 % selon la dernière enquête Flash.

Plan d’urgence à l’hôpital pour la bronchiolite

Source : Santé Publique France

L’organisme public rapporte que les hospitalisations pour bronchiolite représentent 50 % des hospitalisations suite à un passage aux urgences chez les enfants de moins de 2 ans, alors que ce pourcentage était d’environ 40 % lors des pics des saisons précédentes

Nous avions lancé l’alerte dans un article il y a quelques semaines concernant un démarrage précoce et fort de cette épidémie saisonnière récurrente, qui vient d’amener le ministre de la Santé François Braun à déclencher le plan d’urgence national dévolu aux situations sanitaires exceptionnelles. Chaque année, cette bronchiolite provoque des hospitalisations record, mais cette année avec cette arrivée très tôt et massive de cas, et dans un contexte très fragilisé par la pandémie de Covid des capacités d’accueil à l’hôpital qui est particulièrement marqué en pédiatrie, la situation est préoccupante. Actuellement l’ensemble du territoire est concerné avec un peu plus d’intensité dans le nord du pays.

Il est à noter que ce plan ORSAN (organisation de la réponse du système de santé en situations sanitaires exceptionnelles) EPI-CLIM n’est pas déclenché au niveau national mais pour les établissements fragilisés, qui par ce dispositif sont mobilisés pour une activité plus intense de prise en charge des patients. La France ne fait pas figure d’exception dans le monde, l’Europe et les États-Unis sont touchés par la vague.

Quelles hypothèses pour expliquer cette vague anormalement forte et précoce ?

Sophie Vaux, experte de Santé Publique France a fourni des hypothèses à l’AFP. La circulation simultanée de virus plutôt que de se succéder en est une des principales. En cet automne, nous avons grippe, virus de bronchiolite dont principalement le VRS mais pas que, et le SARS-CoV2 : « Le principal responsable de la bronchiolite et de ses effets les plus graves, le VRS, circule plus précocement. D’autres virus pouvant provoquer la bronchiolite, comme les rhinovirus ou metapneumovirus, circulent aussi actuellement« .

Une autre hypothèse selon elle est la notion controversée de « dette immunitaire », qui ne plaît pas forcément aux défenseurs des mesures anti-Covid considérées à l’époque comme « liberticides » par certains. Cela reste une hypothèse.

Source : Santé Publique France

Importance de la prévention

Nous insistions déjà là-dessus lors de notre article initial sur la bronchiolite. On persiste aujourd’hui en retranscrivant tout simplement les recommandations officielles pour la prévention ainsi que la prise en charge des cas, mise à jour le 9/11/2022 par le ministère de la Santé et de la Prévention

Des gestes simples à adopter pour protéger les enfants et limiter la circulation du virus

Les parents de nourrissons et jeunes enfants peuvent adopter des gestes barrières et des comportements simples et efficaces pour protéger leurs enfants et limiter la transmission du virus à l’origine de la bronchiolite :

- Limiter les visites au cercle des adultes très proches et non malades, pas de bisous, ni de passage de bras en bras, pas de visite de jeunes enfants avant l’âge de 3 mois ;
- Se laver les mains avant et après contact avec le bébé (notamment au moment du change, de la tétée, du biberon ou du repas) ;
- Laver régulièrement les jouets et doudous ;
- Porter soi-même un masque en cas de rhume, de toux ou de fièvre. Faire porter un masque aux visiteurs en présence du nourrisson ;
- Si le reste de la fratrie présente des symptômes d’infection virale même modérés, les tenir à l’écart du bébé à la phase aiguë de leur infection ;
- Éviter au maximum les réunions de familles, les lieux très fréquentés et clos comme les supermarchés, les restaurants ou les transports en commun, surtout si l’enfant a moins de trois mois ;
- Aérer quotidiennement au moins 10 mn par jour le lieu de vie de l’enfant, en particulier la chambre où il dort, et éviter de fumer à l’intérieur du domicile, en particulier dans la chambre de l’enfant ;
- Éviter l’entrée en collectivité (crèches, garderies…) avant 3 mois, ne pas confier son enfant à une garde en collectivité les jours où il présente des symptômes d’infection virale.

Conduite à tenir en cas d’enfant malade

La majorité des bronchiolites est bénigne et guérit spontanément en quelques jours. Il n’existe pas de traitement anti-virus spécifique. De même, l’infection étant virale, les antibiotiques sont inutiles.

Les parents sont invités à consulter en priorité leur médecin traitant qui leur donnera des consignes de soin (fragmentation de l’alimentation, réhydratation, nettoyage et désencombrement régulier du nez de l’enfant, aération de l’espace intérieur). Les symptômes étant susceptibles de s’aggraver au cours des premiers jours, puis de s’améliorer progressivement, on aura pris soin d’expliquer aux parents comment surveiller l’évolution des symptômes.

Au besoin, les services SOS Médecins, les réseaux bronchiolite présents dans certains départements peuvent également être sollicités. En cas de doute, un appel au 15 permettra d’orienter vers le recours le plus adapté.

Dans les situations suivantes, une hospitalisation peut être nécessaire :

- L’enfant est âgé de moins de six semaines ;
- Il s’agit d’un ancien prématuré âgé de moins de trois mois ; il a déjà une maladie respiratoire ou cardiaque identifiée ;
- L’enfant boit moins de la moitié de ses biberons à trois repas consécutifs ;
- L’enfant vomit systématiquement ;
- L’enfant dort en permanence, ou au contraire, pleure de manière inhabituelle et ne peut s’endormir.

Il est recommandé de ne pas se rendre directement aux urgences et d’appeler le 15 avant de se déplacer, pour être orienté vers la structure la plus adaptée.

Pour aller plus loin…

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