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UFC-Que Choisir appelle au boycott des stylos-billes pour les enfants en raison du risque d’intoxication

Un « cocktail de substances nocives retrouvées dans la totalité des références testée », le constat est sans appel pour l’association de consommateurs. Bientôt le retour de la plume et de l’encrier ?

Dans un communiqué paru ce jour, UFC-Que Choisir évoque ses « résultats alarmants » de 40 % de produits nocifs révélés dans le cadre d’un test comparatif de fournitures scolaires dont le rapport est publié également aujourd’hui dans le numéro « Que Choisir » de septembre et sur le site quechoisir.org.

« Les fabricants – y compris les grandes marques – exposent ainsi très largement les enfants à des doses parfois considérables de composés toxiques, cancérogènes, allergisants ou à des perturbateurs endocriniens.« , expose l’organisme.

Inaction des fabricants

UFC-Que Choisir explique avoir été rejointe par l’ANSES, qui demandait le 7 juillet dernier dans un avis de mieux encadrer la présence de substances dangereuses dans les fournitures scolaires et à renforcer la surveillance des produits, suite à ses propres analyses, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail. La demande est claire : que les fournitures scolaires intègrent au plus vite la réglementation protectrice s’appliquant aux jouets, au niveau européen.

En 2016, UFC-Que Choisir avait déjà fait un test de fournitures révélant l’exposition des enfants aux encres incriminées en se tachant les doigts ou en mâchant le bout des stylos et crayons : stylos-billes, rollers, cartouches d’encre, surligneurs, feutres et crayons de couleurs sont concernés. L’organisme déplore la non prise en compte de ces résultats par les fabricants qui les ont tout simplement ignorés sans changer leurs pratiques.

Allergènes, perturbateurs endocriniens et substances « cancérigènes probables »

Les substances qui ont été recherchées pour les tests sont : phtalates reprotoxiques et perturbateurs endocriniens, impuretés cancérogènes, hydrocarbures aromatiques polycycliques, isothiazolinones, benzyl alcool, toluène et benzène.

Les isothiazolinones, conservateurs dénoncés par les allergologues, sont pointés en premier lieu. Des produits et marques sont évoqués pour leurs encres en contenant : « Stabilo Boss ‘Original Fluo’, des stylos-billes effaçables Pilot ‘Kleer’ noirs et des stylos-roller Pilot ‘Frixion medium’ bleus. » Pour les substances classées cancérogènes probables, elles ont été retrouvées dans « 4 stylos-billes sur les 6 testés : notamment le Bic ‘Cristal original’ noir, le Paper Mate ‘Inkjoy’ bleu ou le pack éco noir acheté chez B&M« , ce dernier étant carrément non conforme à la réglementation actuelle du fait des quantités particulièrement élevées de substances toxiques.
Chez Cultura, les crayons de couleurs contiennent un phtalate, perturbateur endocrinien figurant sur la liste européenne parmi les substances extrêmement préoccupantes.

Mais pour les stylos-billes, 100 % des tests démontrent la présence de substances nocives pour les références étudiées.

Les produits bons élèves démontrent le potentiel d’action

 « Au tableau d’honneur figurent notamment les cartouches d’encre noire Schneider, les surligneurs à réservoir plat jaune Amazon ‘Basics’, les feutres Crayola ‘Ultra-lavables’ ou encore les crayons de couleur Bic ‘Kids évolution’. » rapporte UFC-Que Choisir. Il est donc possible pour les fabricants de revoir leurs pratiques.

Réglementation européenne permissive

L’UFC-Choisir le considère comme un scandale, considérant la réglementation de l’UE actuelle comme « aussi laxiste qu’ubuesque », notamment du fait que les jouets bénéficient d’un encadrement particulièrement strict, alors que les fournitures scolaires ne sont pas encadrées. Pas de produits nocifs interdits, ni de limites acceptables, ni même d’obligation de mentions de présence sur l’étiquetage.
Résultat : l’impossibilité pour les parents d’avoir accès aux informations leur permettant de choisir les fournitures scolaires de leurs enfants en connaissance de cause.

UFC-Que Choisir demande donc outre la révision rapide de la réglementation à calquer sur celle des jouets, de ne pas acheter de stylos-billes, tous concernés par les tests négatifs, mais aussi de privilégier les marques de distributeurs moins chères qui ont obtenu des notes aux tests comparables voire meilleurs que les produits de marque pour certains articles tout en étant moins chers. L’organisme cite les surligneurs « Esquisse » Leclerc et les feutres medium et recharges pour rollers effaçables noirs de Carrefour.

Voilà nous l’espérons des informations utiles pour établir la liste des stylos, rollers, feutres et crayons à bannir et ceux à privilégier.
Une autre option proposée par la Rédaction, un peu vintage et nostalgique avouons-le, serait de rétablir l’usage de la plume et de l’encrier, avec comme sponsor la marque Schneider plébiscitée par Que-Choisir. Et pourquoi pas ?

C’est dans les années 60 que la marque Bic débarque dans les écoles pour balayer progressivement la plume sergent major des pupitres d’écolier.
Dessin original de Chiara pour Science infuse

Image d’en-tête : dessin de presse original de Flo pour Science infuse – Tous droits réservés

Mise à jour 3/9/2022 : remplacement de l’image d’en-tête par un autre dessin original de la rédaction

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