Le laboratoire pharmaceutique Novartis se lance dans la course aux médicaments à base d’ARN avec un nouveau site de production suisse
La firme qui faiit partie du top 5 « BigPharma » et dont le siège est à Bâle en Suisse, ouvre le 20 février un site de production à Schweizerhalle pour développer la filière prometteuse des médicaments à base d’ARN synthétique faisant intervenir les pARNi
Schweizerhalle est un site de production chimique connu du grand public pour la catastrophe écologique datant de 1986 en raison de l’incendie d’une usine du laboratoire Sandoz. Sandoz n’est autre qu’un laboratoire pharmaceutique qui a donné naissance à Novartis, issu de la fusion des groupes Sandoz et Ciba-Geigy en 1996. L’eau qu’avait utilisé les pompiers pour éteindre l’incendie était fortement polluée, entraînant des dégâts après s’être déversées dans le Rhin. L’ensemble du bassin rhénan en avait souffert.
Cela n’empêche pas le laboratoire Novartis d’y ouvrir un nouvel établissement de production à la pointe de la technologie selon son communiqué de ce jour, pour mettre en œuvre ses ambitions en matière de médicaments basées sur l’ARN.
Le succès des vaccins contre le Covid à base d’ARNm (ARN messager) ne sont probablement pas étrangers à cette décision stratégique. Ainsi, Novartis nous apprend ouvrir des « sites de production ultramodernes » et même parmi les plus modernes au monde pour « les médicaments les plus complexes au monde ».
Investissement de 70 millions d’euros, Leqvio à l’honneur
Novartis justifie cet investissement par l’approche révolutionnaire que constitue les médicaments à base d’ARN pour la médecine. Mais le laboratoire ne part pas à vide, puisque l’installation flambant neuve sera exploitée dès ce jour pour la production de sa spécialité Leqvio® (inclisiran), hypocholestérolémiant qui agit au moyen d’une interaction avec l’ARN pour limiter la production de la protéine PCSK9.
Le nouveau site de production de Novartis entamé il y a deux ans comprend deux lignes de production de médicaments à ARN et s’étend sur trois étages. Le laboratoire explique qu’il s’agit d’un construction très complexe comportant 12 kilomètres de conduits et une centaine d’appareils différents. Il s’agit de technologie de fabricant hautement innovante qui se situe, selon Michael Wessels, responsable de la fabrication en Suisse, entre la fabrication de liaisons de bas poids moléculaires et les médicaments biologiques.
Petits ARN interférents (pARNi)
Les petits ARN interférents (en anglais siARN pour small interferent ARN) sont à la base de la production des médicaments à ARN. Ces molécules se catégorient entre lles composés monomoléculaires et les principes actifs biologiques. Plutôt que de bloquer une protéine existante nocive pour la maladie ciblée, les pARNi vont empêcher la production de la dite protéine nocive, en réduisant au silence l’ARNm impliqué. En résumé, il s’agit de petits ARN synthétiques, qui ont la particularité d’être à double brin, avec une séquence courte de 21 à 24 nucléotides, qui empêchent l’expression de gènes (qui produisent des protéines).
Restructuration mondiale
Le nouveau site de production de Novartis à Schweizerhalle emploie 200 personnes, pour un effectif Novartis total de 106 000 employés dans 140 pays.
En avril 2022, le géant pharmaceutique a engagé un plan de restructuration mondial. 8 000 suppressions d’emploi étaient prévues soit 7 % de ses effectifs, dont environ 400 emplois en France qui compte près 2 900 salairés (siège à Rueil-Malmaison, sites de production à Huningue en Alsace (médicaments biologiques) et les Ulis dans l’Essonne).
Pour aller plus loin
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