L’ANSES appelle à anticiper la menace du scarabée japonais pour les végétaux
Il s’agit d’un insecte ravageur pour de nombreuses espèces végétales. Son éradication est nécessaire sur le territoire, explique l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation
Nous vous parlons régulièrement des menaces sur la biodiversité en raison de l’effondrement des populations d’oiseaux, de reptiles, mais aussi d’insectes. Pour ces derniers, il existe néanmoins des espèces nuisibles qui susceptibles de faire des ravages.
Scarabée ou hanneton japonais
On l’appelle aussi Popillia japonica (nom scientifique).
Expertise de l’ANSES
Le laboratoire de la santé des végétaux de l’ANSES a effectué une expertise sous la direction de Christine Tayeh, coordinatrice scientifique de l’unité, et a publié un avis complet le 31 mai une note sur son site internet pour sensibiliser au cas de cet insecte qui n’est pas encore identifié en France mais dont la probabilité qu’il arrive est « haute ».
Originaire du Japon, on l’a retrouvé aux États-Unis où il est désormais très présent, progressant vers l’ouest :
En Europe, on l’a identifié initialement en 2014 en Italie et en 2017 en Suisse.
La France territoire potentiel de ravages
L’Anses a identifié plus de 400 espèces de plantes pouvant être la cible du scarabée japonais, pour leurs feuilles concernant les insectes adultes et pour leurs racines en ce qui concerne les larves.
Sont concernées
- des plantes à visée alimentaire : prunier, pommier, vigne, maïs, soja, haricot, asperges, etc.
- des espèces forestières comme l’érable ou le peuplier
- des plantes ornementales comme les rosiers
L’attaque des feuilles par ces insectes, les rendant « squelettiques » et peu aptes à la photosynthèse indispensable à leur et qui dépend de al surface foliaire, menace les plantes directement.
Identification différentielle clé – Piégeage
L’ANSES préconise donc d’anticiper son arrivée certaine en permettant de le distinguer des espèces communes de scarabée. En cela, son rapport d’expertise est très utile, elle donne de nombreuses planches et indications pour apprendre à différencier le scarabée japonais des espèces communes. Exemples :
Après la détection, le piégeage : L’Anses péconise l’utilisation de de pièges équipés de leurres mixtes (phéromones sexuelles + attractifs floraux), à disposer dans « des endroits stratégiques », comme aux frontières du pays et d’autres zones de transit comme les ports et les aéroports.
« Nous pensons qu’il y a une chance d’éradiquer le scarabée japonais dès le début de l’invasion, à condition de déployer des moyens de surveillance dynamiques puis de lutte tant que la population est encore faible et isolée. Les éradications qui ont réussi dans l’Oregon et en Californie se sont faites dans ce contexte », précise Christine Tayeh.
Pour en savoir plus, le rapport d’expertise est à consulter, avec plus de 200 pages, il est très complet et permet à chacun de devenir une véritable « antenne de détection » du scarabée japonais. Tous en alerte !
Science infuse est un service de presse en ligne agréé (n° 0324 x 94873) piloté par Citizen4Science, association à but non lucratif d’information et de médiation scientifique doté d’une Rédaction avec journalistes professionnels. Nous défendons farouchement notre indépendance. Nous existons grâce à vous, lecteurs. Pour nous soutenir, faites un don ponctuel ou mensuel.