Radio-transistor (Machine arrière) à la Cité des Sciences et de l’Industrie
Pour le mois de mai, la Cité des Sciences inaugure une nouvelle série de trois expositions qui font écho et suite aux trois expositions « La Science toute une histoire » (2013 à 2017) et qui constituent autant de « machines à remonter le temps. ». Et ce à travers trois objets qui sont devenus en quelques décades des incontournables de nos destinées humaines : le transistor, la machine à écrire et le photogramme.
Pour ce premier opus, il est donc question d’un objet technique fondamental apparu dans les années 50 grâce aux travaux de trois nobélisés américains, et improprement appelé « transistor » (l’innovation technique a donné, par métonymie, son nom à l’objet lui-même).
Un parcours linéaire nous fait remonter rapidement les époques en cinq stations successives. D’abord, l’époque actuelle avec le rôle devenu central de la téléphonie mobile. Puis les années 2010 et l’essor d’Internet. Les années 90 et l’explosion des genres musicaux diffusés par la radio et la télévision. Les années 80 et la naissance des radios libres. Et enfin les années 70 qui est l’âge d’or du radio-transistor. Sur les tables d’exposition, autant d’objets qui fonctionnent comme des madeleines de Proust pour les plus âgés et comme d’amusantes espiègleries pour les plus jeunes : le tourne-disque, le mini-transistor, le téléphone à cadran, le magnétophone de reportage Nagra, le baladeur radiocassettes, l’enregistreur VHS, et d’autres encore. Autant d’inventions qui ont toutes pour ancêtre ce « dispositif à semi-conducteur (germanium puis silicium) muni de trois électrodes, capable de traiter et d’amplifier un signal électrique, tel que le signal analogique d’un son transmis par la radio. » : le transistor. Et cet objet ne cesse pas d’exister puisque, de nos jours, il s’est miniaturisé jusqu’à l’échelle du nanomètre et se trouve encore dans nos smartphones (plus de 16 milliards de transistors !).
En son temps, ce transistor constitua une véritable révolution. Beau prétexte pour le placer en parallèle avec une autre Révolution qui fit, elle aussi, parler d’elle : mai 1968. A l’issue de ce joli parcours initiatique aux relents d’évocation nostalgique, les commissaires, Samia Lorrain-Djidar et Julia Maciel, ont demandé à deux spécialistes du son, représentants tous deux du partenaire Radio France, de magnifier de belle façon à la fois le passé et l’avenir du son. C’est ainsi que Frédéric Changenet, ingénieur, et Céline Ters, réalisatrice, ont imaginé une fiction sonore située en 1968 et mettant en scène une jeune étudiante, Anne, concernée par les « événements » et sa famille. Ils ont recours, pour ce faire, à l’une des plus récentes innovations technologiques, le procédés du Wawe Field Synthesis.
Le visiteur est convié à entrer dans un espace particulier totalement clos et isolé du monde extérieur, conçu par Renaud Djian, et qui a des allures d’énorme galet mangé par le varech et le temps, vaste grotte artificielle et quasiment matricielle dans laquelle on pénètre à son gré. Les matériaux choisis sont des plus naturels et écologiques : chanvre, chaux, fromage blanc, laiton, pigments minéraux, déchets de bois et coton recyclé pour donner à l’ensemble quelque chose de doux, de savoureux, de confortable et des plus propices aux ambiances sonores. Le visiteur connaît une véritable expérience sensorielle ; il est plongé dans un océan de sons, de voix, de bruits et de musiques, qui lui narre une histoire et lui crée des sensations, comme si le monde entier, bruissant, sensible, palpable, était convoqué dans cet espace rond et apaisant. Pas d’image, pas de projection, seuls quelques objets ou affiches contre les murs, éclairés par moments, et l’imagination, la perception, l’émotion font le reste.
Encore une belle expérience proposée par l’inépuisable imagination des acteurs de la Cité des Sciences.


Salmon, Idaho ; Bill Hanken, ouvrier du batiment, Cody, Wyoming ) ou bien par leur situation au moment de la pose (Carl Hoefert, employé de casino au chômage, Reno, Nevada ; Jesus Cervantes et Manuel Héredia, détenus



Image d’en-tête : Marvin Morrison et Kellie Bennett – Transporteur de foin et vendeuse, Burley, Idaho, 19 août 1983 – Richard Avedon
Exposition temporaire du 6 mai au 2 novembre 2025 – Cité des Sciences et de l’Industrie – Parc de la Villette, Paris
Image d’en-tête : site internet de la Cité des Sciences
Photos article : @Alain Girodet, mai 2025
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