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Cinéma : « Alien : Romulus » : en toute franchise, l’exploitation d’un filon marketing

Comme une série à bout de souffle : du réchauffé qui ne nous a pas impressionné

Synopsis : « Alors qu’il entreprend des fouilles dans une station spatiale abandonnée, un groupe de jeunes voyageurs se retrouve confronté à la forme de vie la plus terrifiante de l’univers… »

La recette Alien est connue, et il y a bien tous les ingrédients. Enfin, de notre point de vue de non spécialiste absolu, puisqu’il faut l’avouer, on s’était arrêté aux quatre premiers films. Le premier Alien, le huitième passager de Ridley Scott (1979) restera donc pour nous cultissime et vénéré. On avait l’affiche dans sa chambre d’ado, avec cet œuf aux couleurs et texture de satyre puant, le champignon ; excusez cette référence de mycologue en herbe à l’époque. Avec la mention glaçante : « Dans l’espace, personne ne vous entend crier. » L’Alien inaugural, celui du huis clos, de l’atmosphère sous haute tension, celui de la fantastique Sigourney Weaver dans le rôle de Ripley et de la scène où la bête s’extirpe du regretté John Hurt (qui sera juste après Elephant Man de David Lynch (1980), et c’est là la toute première fois que le Xénomorphe s’extirpe d’un humain ; pourtant c’est un film où on ne voit quasiment rien du monstre jusqu’à la fin, laissant la place à la suggestion, qui ouvre l’imaginaire à toutes les horreurs, parfois bien pire que la réalité que l’on nous montre à coups d’effets spéciaux pour imprimer autant notre esprit que la pellicule. Pour les trois épisodes suivants de la saga, tournés sur une décennies à partir de 1986, on a la chance de garder Sigourney Weaver et de se voir succéder à la réalisation des pointures, dans l’ordre James Cameron, David Fincher et Jean-Pierre Jeunet. L’auteur d’origine Ridley Scott reprend la main pour les Alien 5 et 6 dans les années 2010, qu’on n’a donc pas vus.
La plongée directe dans l’épisode 7, Romulus, était donc pleine d’espoir, presque 30 ans après notre dernier passage en salle pour Alien, la résurrection. On espérait être surpris par la façon dont le réalisateur, l’uruguayen Federico Alvarez, spécialiste des films d’horreur, saurait de renouveler cette saga, et par les apports de la technologie du XXIe siècle. Or on a rien vu de bien original. Une atmosphère sombre à la Blade Runner, des gentils humains, un androïde déchiqueté pas gentil, et une mise en route un peu lente à notre goût. Le scénario est hyper classique, avec une forte impression de déjà-vu, qui oblitère tout effet de surprise. On nous sert du xénomorphe sous toutes les coutures, on en est presque blasé, de même que ses extirpations hors des humains qui ne nous font ni chaud ni froid. Le modèle de créature exposé à la fin du film sort bien du lot, mais encore une fois, ça ne casse pas des briques. L’impression au final : Romulus aurait été très bien au format jeu vidéo. Une petite mention spéciale quand même pour David Jonsson, l’acteur britannique qui incarne l’androïde protecteur de l’héroïne du film. Ses yeux au regards expressifs nous ont captivés, à défaut du reste.

« Alien : Romulus » de Federico Alvarez, avec  Cailee Spaeny, David Jonsson, Archie Renaux, Isabela Merced
– durée 1h59- Sortie : 14/08/2024

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