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Cinéma : « Le deuxième acte » : une mise en abyme divertissante bien qu’elle tire un peu sur la corde

On se prend au jeu du jeu des acteurs sur leurs rôles et aux images acides de l’industrie cinématographique malgré quelques longueurs (lourdeurs ?)

Synopsis : « Florence veut présenter David, l’homme dont elle est follement amoureuse, à son père Guillaume. Mais David n’est pas attiré par Florence et souhaite s’en débarrasser en la jetant dans les bras de son ami Willy.
Les quatre personnages se retrouvent dans un restaurant au milieu de nulle part. »

TRAVELLING

Le film a été présenté hors compétition au festival de Cannes. Quentin Dupieux, toujours hors des clous, nous présente ici un film sur un film, une mise en abime. En effet, l’astuce consiste à nous montrer le tournage d’un film dans lequel on « dézoome » souvent pour voir des acteurs qui jouent mais aussi ne jouent pas, commentant sur leurs rôles, le tournage, les scènes à reprendre. Alors ils discutent entre eux, en aparté ou avec le staff de tournage. On découvre aussi des bouts de leur vie personnelle, parfois atypique, parfois tragique. Cela a un petit goût de « La nuit américaine » de François Truffaut (1973) dans l’idée, mais cela ne va pas plus loin. Car Le deuxième acte n’a rien d’une drame ou d’une romance. On retrouve aussi des similitudes avec un précédent film de Dupieux, Yannick, ou Raphaël Quenard justement, jouait un spectateur qui interrompait une pièce de théâtre pour la critiquer et en changeait le scénario. En tout cas, on se rend vite compte que les quatre acteurs principaux Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard, jouent en réalité, comme d’autres seconds rôles, leur propre rôle… comme des versions cinématographiques d’eux-mêmes. Et oui, cela fait déjà tourner la tête rien de l’écrire ! Le film pour autant n’a rien d’ennuyeux, grâce à la dérision permanente et le très bon jeu des acteurs. La scène d’introduction entre Louis Garrel et Raphaël Quenard, délectable, est un long dialogue qui dresse le décor, fixe l’intrigue et les enjeux ; en quelque sorte, c’est l’acte I, précisément comme au théâtre. Le film est aussi une critique de l’industrie du cinéma, très cinglante. Tout y passe au-delà des acteurs, leurs états d’âmes et leurs relations : chef décorateur, monteur, figurant, réalisateur et…. même l’intelligence artificielle. Les lieux improbables et kitsch donnent une ambiance décalée : resto routier au milieu de nulle part, collines herbues et champs au milieu de nulle part où l’on ne croise jamais personne. Les dialogues sont percutants. Alors y a-t-il place pour la critique ? Oui, quand même de notre point de vue. Le film est court en durée mais parfois un peu long, emblématique à ce titre la scène poussive du serveur du restaurant qui ne parviendra jamais à donner les verres de vin attendus par ses hôtes. Mais, au moment du générique, on se demande si ce n’est pas une nouvelle espièglerie voulue du réalisateur, qui arrive presque à nous endormir avec du matériel technique qui aura été très utilisé pour ce tournage : un travelling sans fin posé sur la prairie, que l’on parcourt le nez au sol, semble-t-il sur des kilomètres, sans jamais que la caméra ne se relève, pour nous montrer les vaches regarder passer le train de c

« Le deuxième acte » de Quentin Dupieux, avec Léa Seydoux, Vincent Lindon, Louis Garrel, Raphaël Quenard, Manuel Guillot– durée 1h20 Sortie : 14/05/2024

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