Le choléra, une urgence évitable. L’OMS (Organisation mondiale de la santé) alerte sur sa montée en puissance, en lien avec la question de l’eau potable et de l’hygiène
En ce 22 mars, journée mondiale de l’Eau, l’OMS révèle une situation sans précédent pour une cause bien connue : la nécessité d’une eau potable, de l’assainissement et de l’hygiène comme seul moyen de stopper l’épidémie de choléra à long terme et de prévenir les futures épidémies
L’OMS rappelle que la surveillance est essentielle dans les systèmes de santé publique, afin d’être réactif pour identifier et traiter immédiatement les cas de choléra. Ensuite, l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène (« WASH ») est essentiel, c’est l’objet d’une communication parallèle ce jour que nous avons synthétisée.
Savon, chlore et eau potable
Lorsqu’une épidémie de choléra se déclare, ce sont les éléments vitaux à fournir, ainsi que construire des latrines temporaires pour éviter la propagation de l’épidémie.
L’OMS explique que pour sortir du cercle vicieux, il faut investir dans le domaine WASH par des infrastructures à long terme qui éviteront les épidémies et sauveront des vies. Le constat est clair : partout dans le monde, de tels systèmes ont permis d’éliminer le choléra.
La gestion de l’urgence est moins efficace que les amélioration à long terme, pour l’OMS, plus qu’un problème de santé il s’agit dans le fond d’un problème de développement.
Cibler les points chauds du choléra
Ce sont les zones géogragraphiques où se concentre le choléra. Dans ces lieux, l’OMS préconise de doubler les investissements, car c’est un programme financièrement gagnant pour les nations touchées. Il faut aussi des plans nationaux, avec des budgets dédiés à la lutte contre le choléra, dans une approche multisectorielle. À la clé : contrôle durable et prévention du choléra, ce qui comprend l’usage de vaccins par voie orale contrôlé au niveau communautaire.
Pauvreté, conflits, catastrophes et changement climatique dopent le choléra
Malheureusement, la conjoncture actuelle de tous ces facteurs concomitants laissent la voie à la propagation du choléra, d’où l’urgence du plan WASH, considéré comme une opportunité historique par l’OMS, et le besoin d’investissements ciblés et urgents pour lutter contre le choléra.
30 pays au cours des derniers mois ont connu une résurgence du choléra avec des épidémies. La propagation perdure cette année, avec des pays comme la Syrie et l’Afrique du Sud désormais touchés pour la première fois. Les événements climatiques extrêmes sont en cause, avec soit excès soit manque d’eau, les deux concourant au développement du choléra ; la perturbation de l’accès à l’eau entraîne des mouvements de population vers des lieux surpeuplés, favorisant la propagation.
Ainsi, changement climatique ajoutée à croissance démographique et urbanisation constituent des facteurs favorisants qui pourrait, selon les modélisations, aboutir au doublement des cas de choléra dans les deux prochaines décennies, si des actions significatives ne sont pas entreprises maintenant.
Image d’en-tête : structure d’urgence pour la prise en charge des patients atteints de choléra au Bangladesh en 2005
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