Xavier Azalbert, directeur de France-Soir, perd son procès intenté contre un médecin pour diffamation
Le 2 septembre 2021, lors d’une confrontation sur BFMTV, Mathias Wargon, urgentiste en région parisienne, avait eu des propos virulents envers Xavier Azalbert
Le jugement a été rendu ce vendredi 16 juin, émanant du Tribunal de Paris, saisi par Xavier Azalbert compte tenu de propos de Mathias Wargon qu’il jugeait diffamants à son encontre lors d’un débat d’opinion en direct dans une émission de Natacha Polony. Ces propos étaient une réaction de l’urgentiste à une tribune anonyme qui avait fait grand bruit parce qu’elle se terminait avec des propos paraissant menaçants : « Un procès devra se tenir. La Veuve s’impatiente ». Mathias Wargon y était cité comme ainsi que d’autres scientifiques ciblés, l’Ordre des médecins et l’association Citizen4Science. Cette dernière avait réagi sans tarder, rédigeant une tribune en réponse placée dans le journal L’Express et proposée à la co-signature de plusieurs des personnes visées nommément. Ils voyaient dans cette tribune une promesse de guillotine (la « Veuve » en est une évocation connue) : « Stop aux menaces de FranceSoir« , que nous avons republié en accès libre dans ces colonnes.
L’illustration de cet article est une capture d’écran de l’émission de BFMTV en question, qui s’opposaient sur le thème « Les antivax face à la colère des médecins », comme l’indique l’incrustation de l’image. Un replay de l’émission « PoloNews » contenant la séquence en question est disponible sur le site de l’émission.
Ne pas confondre critique et diffamation
Le tribunal a débouté Xavier Azalbert et relaxé Mathias Wargon, considérant que si M. Wargon avait bien tenu des propos virulents, il s’agissait de critique sans caractère diffamatoire.
En début d’après-midi, Mathias Wargon l’a annoncé sur Twitter et remercié ses deux avocates ainsi que tous ceux qui l’on soutenu face à l’attaque de Xavier Azalbert. Ses avocates ont aussitôt réagi sur le réseau social.
Maître Laura Ben Kamoun a déclaré ainsi : « C’est une bien belle journée pour la liberté d’expression et le droit de critique même virulente. », quant à Maître Tiphaine Mary, elle a utilement publié des éléments du jugement :
« Dans les derniers propos poursuivis, venant commenter ce que Xavier Azalbert souhaitait faire « avec France soir » Mathias Wargon interrompt ses interlocuteurs dans une saillie où il indique que la partie civile « fait de la merde » et est « vulgaire ».
« Ces propos, qui sont là encore des jugements de valeurs très péjoratifs et présentent l’évidence d’un caractère grossier, ne se rattachent à l’imputation d’aucun fait précis susceptible de preuve et ne présentent ainsi aucun caractère diffamatoire ».
Un autre avocat, habitué du réseau social Twitter et sous pseudonyme a quant à lui tiré la conclusion suivante :
Le compte de veille de l’association Citizen4Scien, très focalisé sur les problèmes de délinquance sur les réseaux sociaux, notamment au sein de clans sectarisés qui s’affrontent en lien avec l’affaire Raoult et le Covid, a également réagi, pointant la différence nécessaire entre critique et diffamation dans le cadre du débat public. Il a à cette occasion épinglé certains internautes ravis de cette décision de justice, mais par ailleurs très prompts à prendre la critique pour du harcèlement dès lors qu’ils sont visés par cette critique.
Pour aller plus loin
Image d’en-tête : Xavier Azalbert – Source : site internet FranceSoir
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