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Cinéma : « Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan » : un hymne poignant à l’amour maternel, teinté de yéyé

Ken Scott adapte l’autobiographie de Roland Perez, récit d’une enfance marquée par un handicap et l’amour d’une mère fantasque. Malgré un début lent, ce drame vibrant un peu feel-good aussi, porté par un casting émouvant, touche par sa nostalgie sixties et son universalité. Un film sincère et lumineux.

Synopsis : « En 1963, Esther met au monde Roland, petit dernier d’une famille nombreuse. Roland naît avec un pied-bot qui l’empêche de se tenir debout. Contre l’avis de tous, elle promet à son fils qu’il marchera comme les autres et qu’il aura une vie fabuleuse. Dès lors, Esther n’aura de cesse de tout mettre en œuvre pour tenir cette promesse. À travers des décennies d’épreuves et de miracles de la vie, ce film est le récit d’une histoire vraie, drôle et bouleversante. ? »

Quelques mots sur Michel Leclerc, pas plus de 15 lignes

Ken Scott adapte l’autobiographie de Roland Perez, récit d’une enfance marquée par un handicap et l’amour d’une mère fantasque. Malgré un début lent, ce drame vibrant, porté par un casting émouvant, touche par sa nostalgie sixties et son universalité. Une pépite sincère et lumineuse. Le film s’ouvre en 1963, dans un Paris populaire, où Esther (Leïla Bekhti, impériale) donne naissance à Roland, son sixième enfant, né avec un pied-bot. Contre les médecins prônant des appareillages lourds, cette mère juive séfarade, fervente et fantasque, jure qu’il marchera et vivra grand. Ce serment porte une odyssée familiale. Le livre de Perez (2021), une autobiographie légèrement romancée, honore sa mère et Sylvie Vartan, icône yéyé de son enfance. Scott opte pour une narration linéaire, suivant l’enfance de Roland puis son émancipation, là où le livre mêle passé et présent. L’ambiance sixties, avec ses couleurs pop et les tubes de Sylvie Vartan (qui joue son propre rôle avec autodérision), est un délice nostalgique. Mais la première partie, centrée sur Esther et le jeune Roland (touchants Gabriel Hyvernaud, puis Naïm Naji), patine. Les péripéties – prières, rebouteuses, traitements insolites – manquent de rythme. L’arrivée de Jonathan Cohen en Roland adulte dynamise tout. Connu pour l’humour, il surprend par une sobriété émouvante, incarnant un homme reconnaissant mais en quête d’autonomie. Sa complicité avec Leïla Bekhti, amis dans la vie, illumine des scènes déchirantes sans pathos. Leïla Bekhti et son Esther, aimante, exaspérante, drôle, est un tourbillon. Le maquillage de vieillissement progressif, impeccable, soutient sa performance. Joséphine Japy, hélas trop peu présente, apporte une fraîcheur naturelle désarmante, comme à son habitude. Son rôle, pourtant clé, s’efface trop vite, laissant un vide tant son talent émeut en quelques regards. Jeanne Balibar brille en second rôles savoureux. Sylvie Vartan, toujours glamour, offre sur un plateau un clin d’œil au fan qu’était Roland Perez, malgré un rajeunissement numérique un peu maladroit, dans une scène unique brève. Le réalisateur, habitué des comédies (‘Starbuck’), dose rire et gravité, évitant les clichés, même si certains archétypes persistent. Au final, L’universalité du propos touche : au-delà du handicap ou de la culture judéo-marocaine, c’est une ode à l’amour maternel et à la résilience. La « guérison » du pied-bot, crédible pour l’époque (plâtres ou chirurgies légères), reflète le succès réel du héros, aidé par la ténacité d’Esther, les rebouteux restant au rayon du folklore. Le film suit l’autobiographie de Roland Perez, ancrée dans sa vie, mais romancée pour dramatiser le combat d’Esther. La musique yéyé, madeleine de Proust, et le Paris des sixties, digne d’Amélie Poulain, réchauffent le cœur. Imparfait en raison d’un rythme un peu inégal et quelques scènes dispensables, ce drame émouvant et lumineux fait rire, pleurer et sourire. Une histoire vraie qui vibre d’humanité.

« Ma Mère, Dieu et Sylvie Vartan » de Ken Scott avec Leïla Bekhti, Jonathan Cohen, Jeanne Balibar, Joséphine Japy – durée 1h42 – sortie le 19 mars 2025

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