« Une Leçon d’histoire de France I & II » par Maxime d’Aboville au théâtre Poche Montparnasse
Lorsqu’il déboule sur la scène du Poche Montparnasse, chaussé de ses bottines à guêtres et sanglé dans sa blouse grise, Maxime D’Aboville a tout de l’instituteur de la IIIe République. Et son spectacle va avoir ce bon goût de la nostalgie du temps passé, des bonbons Haribo, de la DS Citroën, des publicités vieillottes et de la technologie obsolète.
Sur la scène, une simple chaise de bois. Au mur, une carte de la France 987-1870. Et lui, D’Aboville, qui, de sa voix tantôt posée tantôt fluette, conte, raconte, mime, gesticule, hurle, éructe, l’Histoire de la France. Il tient une mince baguette de bois qui va lui servir, tour à tour, de règle, de fouet, d’épée, de lance, de canne. Et, là aussi, à la façon d’un « hussard noir de la République », il apostrophe son public (les élèves), suspendant sa phrase pour attendre que quelqu’un se décide à (enfin) dire un nom, un lieu, une date, et s’exaspère lorsque c’est en vain. Il s’en prend vertement à celui qui parle, admoneste cet autre qui baille, se montre à la fois tout « bonnasse » et très grincheux, tout miel et toute passion.
Son Histoire de France, Maxime D’Aboville nous la fait vivre. Il a emprunté aux plus grands (Michelet, Chateaubriand, Dumas, Hugo, Saint-Simon, etc.) et ces textes, il les a repris, découpés, apprêtés, cousus entre eux à grand coups de fil blanc et au point de croix, pour en faire un vaste roman, une vraie histoire, un excellent spectacle. Les personnages défilent, à commencer par les Rois, forcément, presque tous présents, de Hugues Capet à Louis XIV, et puis les autres, tous les autres, le ban et l’arrière-ban, Duguesclin, Jeanne d’Arc, Bayard, D’Artagnan, La Montespan… Et leurs portraits sont brossés à large coups de pinceaux, tout à la fois mythes et caricatures, croqués comme des guignols et magnifiés comme des héros : Philippe le Bel, c’est le « Dark Vador des temps anciens », François Ier meurt d’une « fistule tuberculeuse ». Celui-ci est laid, cet autre est obsédé par les femmes, celui-là par la guerre, et ce dernier par la religion.
Maxime D’Aboville ne cherche guère à nous dire « la vérité » sur la France, la façon dont elle a été constituée, dont elle a failli, plus d’une fois disparaître de la surface du globe, dont ses frontières ont été élastiques, royaume de misère ou terre de conquête ; il veut faire le « roman » de la France, celui que colportent l’école, les romans d’aventures, les films de cape et d’épée, la mémoire des pierres et les ragots des ivrognes. Peu importe l’historicité, pourvu que l’on conserve, à la sortie du spectacle, certaines images à la fois grandioses et pitoyables de notre « destin national ».
On n’ira pas demander à Maxime D’Aboville d’être juste, mais de nous amuser, il le fait diantrement bien.
Du 13 mars au 26 mais, du mardi au vendredi 19h, samedi 15h30 et 17h
D’après Michelet, Dumas, Chateaubriand, Saint-Simon…
De et par Maxime D’ABOVILLE
Leçon 1 De l’An Mil à Jeanne d’Arc :
15h30 les samedis
19h les mardis et jeudis, samedis à 15h30
Leçon 2 De 1515 au Roi Soleil :
17h les samedis
19h les mercredis et vendredis, samedis à 17h
Poche Montparnasse – 75 boulevard du Montparnasse – 75006 Paris
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