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La plainte du Conseil de l’Ordre des médecins contre Christian Perronne totalement rejetée par la chambre disciplinaire

Vendredi, c’est l’avocat du Pr Perronne qui s’est empressé de l’annoncer. Il est blanchi des accusations pour « propos outranciers » et « anti-vaccin durant la crise Covid. Le CNOM a annoncé faire appel.

Le professeur Christian Perronne, très controversé, a été complètement blanchi par la chambre disciplinaire du Conseil de l’Ordre qui examinait en première instance la plainte… du Conseil national de l’Ordre des médecins,

Le CNOM  dans sa plainte dénonçait des “propos outranciers contraires à tout principe de dignité” ,la violation de “plusieurs règles de la déontologie médicale”, le fait d’avoir “fait courir un risque injustifié” à des patients concernant l’hydroxychloroquine qu’il vantait en soutien public au Pr Didier Raoult.

Contre toute attente, celle-ci n’a pas pris de demi-mesure : elle donne raison à Christian Perronne sur tout, considérant qu’il n’a pas eu de propos outranciers ni de discours « antivax ».

Elle met en avant sa compétence, presque comme un argument d’autorité évoquant sa « légitimité, du fait des qualifications de l’intéressé, infectiologue, donc au cœur du sujet, et sa « notoriété internationale ». Pour aller même plus loin, elle considère que M. Perronne avait pour devoir de s’exprimer vu ses compétences.
Pour la Chambre disciplinaire, il n’y a pas eu de promotion de « remède ou un procédé illusoire ou insuffisamment éprouvé« , soit de charlatanisme tel que décrit dans l’article R. 4127-39 du Code de santé publique) Il n’y a pas non plu eu de la part du Pr Perronne de mise en danger de « l’action entreprise par les pouvoirs publics”, ni d’appel à la violence ou d’incitation à la haine.
On peut rester dubitatif sur la décision de la Chambre disciplinaire à cet égard, d’autant qu’il y a aussi l’article R.4127-13 du Code de la santé publique qui stipule de « ne faire état que de données confirmées, faire preuve de prudence et avoir le souci des répercussions de ses propos auprès du public » 

La Chambre disciplinaire n’a pas vu de discours dangereux dans les propos du Pr Perronne qui vantait l’hydroxychloroquine inefficace. Ses prises de positions « n’ont pas mis en danger l’action entreprise par les pouvoirs publics, dont les orientations ont changé à plusieurs reprises au cours de la période en cause », a-t-elle déclaré.

Christian Perronne reste pour autant depuis 2020 démis de ses fonctions comme chef de service à l’hôpital Raymond Poincarré de Garches comme conséquence de la plainte du CNOM.

Un jeune infectiologue en lutte contre la désinformation sanctionné

L’action du CNOM contre le Pr Perronne était basée sur des signalements ainsi que la plainte à son encontre du Dr Nathan Peiffer-Smadja infectiologue à l’hôpital Bichat à Paris. Ce dernier reprochait au Pr Perronne de l’avoir mis en cause personnellement :  « M. Perronne a notamment déclaré à mon égard que j’avais commis une faute grave parce que je n’aurais pas déclaré dans un article récemment publié dans Clinical Microbiology and Infection un conflit d’intérêt « institutionnel » avec l’Imperial College London qui aurait lui-même des conflits d’intérêt avec Bill Gates« , peut-on lire dans la plainte. Et encore : « M. Perronne m’accuse à nouveau d’avoir écrit un article « frauduleux » ou « bidon » puis affirme que les auteurs de cet article seraient  » responsables de la mort de beaucoup de gens » et que « »les auteurs de ces articles devront un jour rendre des comptes devant l’humanité » ».

Etonnamment, la chambre disciplinaire n’a pas vu ici d’attaque personnelle contre le Dr Peiffer-Smadja mais une mise en cause impersonnelle de l’auteur d’un article, sur sa qualité. La chambre, poussant le zèle, a donné un avertissement au Dr Peiffer-Smadja. une figure de la lutte contre la désinformation médicale sur les réseaux sociaux qui a été victime de harcèlement intensif par la sphère IHU-Marseillle. Citizen4Science le citait le 5 mai 2021 dans son action de lutte contre le harcèlement des porteurs de la parole scientifique, action portée au Sénat à l’attention des ministres de Santé et de la Recherche. Cette action a été soutenue par plus de 5 000 citoyens, scientifiques et médias. Il est toujours possible de s’y associer d’un clic.

Le sénateur Jomier a réagi avec un message de soutien sur les réseaux sociaux ce matin :

La suite de l’affaire en 2023

Les processus sont longs avec l’Ordre des médecins. L’appel prévu ne sera sans doute pas déposé avant début 2023, le temps que le CNOM se concerte et dépose un nouveau dossier pour son appel auprès de la Chambre disciplinaire.

À suivre, avec grand intérêt, et à la lumière pour ce qui concerne Citizen4Science de son dernier article, à relire pour le contexte, ci-dessous.

Le tour de Martine Wonner le 4 novembre

C’est la Dr Wonner, qui a été députée de 2017 à 2023, qui comparaîtra à son tour devant la chambre disciplinaire de l’Ordre des médecins. On lui reproche également des fautes déontologiques dans la crise du Covid : contre les masques, contre le vaccin, et autres mesures gouvernementales. On sera très curieux du résultat, dans ce contexte.

Pour aller plus loin …


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