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L’ACT- Alliance contre le tabac réclame l’interdiction immédiate de la Puff, cigarette électronique jetable déjà utilisée par 13 % des adolescents

C’est sur une étude BVA, la première du genre, qu’elle a elle-même commanditée que l’association de lutte se base pour réclamer l’interdiction de ce nouveau dispositif de délivrance de nicotine

Nous évoquons régulièrement dans sur Science infuse les techniques marketing de l’industrie du tabac, qui s’attaque aux prospects clés à fidéliser : les enfants et adolescents. L’approche marketing est stratégique et concertée à travers le monde par les acteurs de cette industrie (voir « Pour aller plus loin » en fin d’article). Actions ciblées, publicité prédatrice visant les jeunes, la Puff fait partie de l’arsenal.

Popularité malgré l’interdiction de vente aux mineurs

Selon l’étude BVA demandée par l’ACT, elle n’est disponible que depuis l’an dernier mais les deux tiers des enfants de 13 à 16 ans la connaissent, plus d’un sur dix ayant déjà utilisé la Puff. Sans surprise, les ados dont les parents fument sont plus nombreux à l’utiliser : 20 % pour les ados avec 1 parent fumeur, passant à 30 % pour ceux dont les deux parents fument.

Il est facile de s’en procurer, déclarent un quart des jeunes interrogés. On en trouve d’ailleurs facilement sur les sites de vente en ligne, même généralistes comme Amazon ou CDiscount. Exemple de photo promotionnelle (nous avons supprimé le nom de marque sur cette photo) :

Porte d’entrée pour l’initiation à la nicotine

28 % des adolescents déclarent que la Puff ont commencé à consommer de la nicotine par son intermédiaire, et 17 % d’entre eux sont ensuite passé à une forme de produit de la nicotine ou de tabac. La Puff est utilisée dans l’enceinte scolaire même (collège, lycée pour les sondés) ou à la sortie des cours.

Présentation ludique de la Puff

Découverte de goûts originaux (la Puff est aromatisée avec une palette de goûts fruité sans limites), gadget à connotation ludique, plus de la moitié des ados interrogés trouvent que « c’est amusant de jouer avec le nuage de vapeur », précise l’ACT. Les réseaux sociaux favorisent l’influence attractive des » groupes de pairs » qui utilisent la Puff.

Problème de santé publique, vide réglementaire

82 % des ados avouent que la Puff peut les rendre accro comme le fait la cigarette électronique classique, pourtant le danger est minimisé dans leur esprit par rapport aux produits classiques, peut être en lien avec l’aspect ludique et coloré. La Puff contient de sels de nicotine, toxiques et addictifs. Le risque de dépendance est élevé avec jusqu’à 20 mg/ml de nicotine. Un vrai boulevard vers le tabagisme.

On note aussi que la Puff est nuisible pour l’environnement, « un déchet supplémentaire qui vient s’ajouter aux 4 500 milliards de mégots jetés chaque année dans la nature », constate l’ACT. Les fabricants parlent pour certains de produits recyclables, mais il n’y a pas de label existant.

Les cigarettiers sont pleinement en cause, exploitant le filon agressivement quand ils n’en sont pas à l’origine. Là aussi la réglementation est défaillante, l’industrie lucrative s’y engouffre

Interdire la Puff immédiatement

« Ne nous voilons pas la face : les fabricants n’ont jamais eu l’intention de faire de la Puff un outil de sevrage mais bien un moyen de transformer nos jeunes en fumeur de demain par le biais de ce nouveau produit de la nicotine hautement addictif. », signale Loïc Josseran, Président de l’ACT-Alliance contre le tabac, médecin et chercheur en santé publique. « Nous demandons au gouvernement de prendre exemple sur les législations les plus restrictives sur la cigarette électronique jetable, comme la Nouvelle-Calédonie qui en a banni l’importation sur son territoire. L’interdiction de la vente des cigarettes électroniques jetables en France est la bonne décision à prendre si nous ne souhaitons pas voir s’accélérer cette épidémie pédiatrique de l’addiction à la nicotine ». »

Pour aller plus loin

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