ActualitésFertilitéInternationalOMSPolitique de santéRechercheSantéSanté publique

L’infertilité touche 17,5 % de la population mondiale soit 1 personne sur 6, rapporte l’OMS

L’Organisation mondiale de la santé a publié ce jour 4 avril un rapport inquiétant basé sur une méta-analyse de 131 études scientifiques de données d’infertilité de la dernière décennie mettant en évidence le besoin de soins de fertilité abordables

Ce chiffre de 17,5 % de personnes qui sont confrontés à un problème d’infertilité au cours de leur vie varie peu d’une région à l’autre, et du niveau de revenus des pays (17,8 % dans les pays à revenus élevés et 16,5 % dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires), démontrant l’existence d’un problème de santé publique majeur à l’échelle planétaire. La prévalence de période d’infertilité est de 12,6 % uniformément dans les pays « riches » ou « pauvres ».

Définitions de l’infertilité et de sa prévalence

L’infertilité se définit par l’impossibilité d’obtenir une grossesse après 12 mois ou plus de rapports sexuels réguliers non protégés. Les pathologies associées à l’infertilité touchent l’appareil reproducteur masculin ou féminin.
La prévalence de l’infertilité se mesure
– en prévalence à l’échelle d’une personne, sur la durée de sa vie (17,5 %)
– en prévalence de période d’infertilité qui est la proportion d’une population atteinte d’infertilité à un moment donné ou à un intervalle donné, qui peut être actuel ou passé. Elle est de 12,6 % dans le présent rapport de l’OMS.

Une méta-analyse de 133 études de détermination de la prévalence de l’infertilité de 1999 à 2021

L’OMS a été confrontée dans ses recherches pour ce rapport à :

  • l’hétérogénéité des mesures utilisées pour caractériser l’infertilité
  • un manque d’études sur l’infertilité dans les différentes régions, et en particulier des études sur les hommes
  • des critères d’inclusion et d’exclusion dans les études sur l’infertilité


    Sur les 133 études de prévalence de l’infertilité sélectionnées, 5 approches méthodologiques différentes existaient.


    Il résulte de cette hétérogénéité des risques de biais variés que l’OMS a bien pris soin de décrire dans sa méta-analyse.

Sous-financement de la prise en charge de l’infertilité

L’accès aux solutions pour la prévention, le diagnostic et le traitement de l’infertilité, qui incluent les techniques de procréation assistée telles que la fécondation in vitro (FIV) restent sous-financées et inaccessibles pour beaucoup de personnes en raison particulièrement des coûts élevés et de la stigmatisation sociale. Dans la plupart des pays, les traitements de la fertilité sont aux frais des citoyens concernés et coûtent très cher. Beaucoup n’y accèdent pas par manque de moyens, et ceux qui ont pu y accéder peuvent être catapultés dans la pauvreté.

« Des millions de personnes doivent faire face à des coûts de santé catastrophiques après avoir cherché un traitement contre l’infertilité, ce qui en fait un problème d’équité majeur et, trop souvent, un piège de pauvreté médicale pour les personnes concernées », a déclaré le Dr Pascale Allotey, directrice de la santé sexuelle et génésique et de la recherche à l’OMS. « De meilleures politiques et un meilleur financement public peuvent améliorer considérablement l’accès au traitement et empêcher les ménages les plus pauvres de sombrer dans la pauvreté. »

Mieux qualifier et quantifier l’infertilité

Outre la question des coûts, on manque de données disponibles sur l’infertilité au niveau national, par âge et par cause, pour mieux la quantifier. La disponibilité de ces éléments est essentielle pour mieux définir les besoins et réduire les risques, insiste l’OMS. Elle préconise 5 objectifs :

  • Estimer la prévalence de l’infertilité par pays (avec les 2 mesures complémentaires)
  • Ventiler les estimations de l’infertilité par cause (facteur masculin, facteur féminin, facteurs à la fois masculins et féminins, et facteurs inexpliqués) et par âge
  • Développer un questionnaire pouvant être utilisé dans le cadre d’enquêtes démographiques et de santé représentatives au niveau national afin de déterminer la prévalence de l’infertilité
  • Promouvoir et assurer la cohérence des définitions et des mesures utilisées dans la rechercher sur l’infertilité
  • Augmenter l’inclusion de l’infertilité dans les politiques de santé, le services, le financement et obtenir un accès universel ouvert à tous aux soins de fertilité

Pour aller plus loin

Pour aller plus loin

Science infuse est un service de presse en ligne agréé (n° 0324 x 94873) piloté par Citizen4Science, association à but non lucratif d’information et de médiation scientifique doté d’une Rédaction avec journalistes professionnels. Nous défendons farouchement notre indépendance. Nous existons grâce à vous, lecteurs. Pour nous soutenir, faites un don ponctuel ou mensuel.

Propulsé par HelloAsso

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Résoudre : *
7 + 11 =